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12 RCA Historique

3 avril 2010

Historique du 12ème Régiment de Chasseurs

 12_RCA_DASSE__________insigne_fond_Noir_copie                                                      Historique

 

du 12ème Régiment de Chasseurs

 

d'Afrique 

 

 Cet historique n’est pas figé, mais est évolutif en fonction des témoignages que vous nous apportez, des photos et des documents qui nous parviennent et des archives qui sont analysées. 

(Cliquer sur les photos pour les agrandir).  

Pour prendre contact : auboin.claude@wanadoo.fr

 

 

 Formation au Sénégal

 

Après l'attaque des forces franco-anglaises au large de Dakar du 23 septembre 1940, dès Octobre 1940, l'État-major de l'Armée d'Armistice du Gouvernement de Vichy envisagea de renforcer l'Armée d'Afrique, et plus précisément l'A.O.F.

Le 22 février 1941, le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique basé à Rabat et à Casablanca au Maroc reçut l’ordre de prendre en compte et de compléter en Chasseurs un Groupe d’Escadrons Chars-motos créé par la Direction de la Cavalerie et du Train et qui était destiné à partir à Dakar au Sénégal. Il fut nommé : " Groupe Autonome du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique ". Celui-ci fut constitué le 16 mars 1941 et prit stationnement au camp de la Jonquière, Quartier de Verdelon à Casablanca.

 

12_GACA_GAUTIER_camp_de_la_Jonquiere_3_copie

 

Debout, l'avant dernier en partant de la gauche : Chasseur Auguste GAUTIER.

Collection F. Jault

 

12_RCA_JAULT_Camp_de_la_Jonqui_re_Casabianca

 

Collection F. Jault

 

12_GACA_GAUTIER_Casablanca_1941_3_copie     12_RCA_GAUTIER__JAULT_Casablanca_1941_Camp_de_la_Jonqui_re 

 

Manœuvres au Camp de la Jonquière, au centre Auguste GAUTIER      Collection F. Jault    Entrée du Camp de la Jonquière

 

 

Casa Jonquière

Garde d'Honneur du G.A.C.A.

  Camp de la Jonquiere à casablanca 1941 F JAULT

Camp de la Jonquière           Collection F. Jault

 

Maroc Casablanca-La Jonquière-Le peloton hors rangCamp de la Jonquière à Casablanca. Peloton Hors-Rang.

Autour de l'Adjudant THOMAS :Debout, le 3ème partant de droite, le Chasseur de 1ère Classe Maurice PONT.

Collection Famille PONT

 

 

Casablanca 1941 1

 Permission pour visiter Casablanca         Collection F. Jault

 

camp de la Jonquiere CASABLANCA copie

Camp de la Jonquière - Aïn Bordja -  à Casablanca

 

Ce Groupe, composé d’un Escadron Hors Rang et de deux Escadrons de combat, fut mis sous les ordres du Chef d’Escadrons Paul GIROT de LANGLADE, antérieurement commandant le 3ème Groupe d'Escadrons du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique à Rabat.

 

 

 

Thi_s_copie

 

                                                                  Le 1er Escadron motos side-cars à Thiès. A droite, le Chasseur Jules CLÉMENT.

 

Le 1er Escadron de ce Groupe Autonome, commandé par le Capitaine de VERDELON également ancien Capitaine d'Escadron au 1er R.C.A., était formé principalement de l'Escadron Autonome Motocycliste du 5ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, mais aussi d'éléments du 2ème R.C.A. et du dépôt Colonial d'Arzew. Ce Groupe était déjà à Dakar depuis le 9 novembre 1940.

 

Un Peloton était équipé de motos et side-cars de marque Gnôme Rhône en bon état (750 et 800cc) provenant du 5ème R.C.A. Un second Peloton de motos René Gillet de qualité médiocre provenant de la Division d'Alger et deux autres Pelotons provenant du 2ème Régiment de Chasseurs d'Afrique équipés de motos René Gillet, Terrot et Monet-Goyon de qualité moyenne. 10 camions GMC neufs complétaient le matériel roulant. Mais l'état de l'ensemble de ce matériel ne permettait pas de le mettre en situation de combattre !

 

L'Escadron était stationné à Thiès, sauf un des Pelotons détaché à Ouakam (en bord de mer, près de Dakar). Étaient présents dans cet Escadron : Le Lieutenant du HAYS, le Lieutenant MILLET et le S/Lieutenant ZAGRODSKI.

 

Camp de la Jonquière

 
"L'Appel" au Camp de la Jonquière.

 

Le Lieutenant GRIBIUS, qui fut promu Capitaine en décembre 1941, commandait le second Escadron chars. À l'origine, le Général LEYER, Directeur de la Cavalerie à l'État-major à Vichy, avait prévu de faire commander cet Escadron par un autre spécialiste des « Somua », le Capitaine HARDOIN, mais celui-ci fit défaut. Ce 2ème Escadron avait en compte 23 chars « Somua S35 » (Société d'Outillage Mécanique et d'Usinage d'Artillerie à Saint-Ouen -Seine-), rescapés des combats de 1940 et qui se trouvaient en zone libre. Il était la seule Unité de l'Armée de l'Armistice dotée de ce matériel.

Très grande

SOMUA

 

SOMUA S35

                             Char SOMUA S 35 devant l'usine. L'équipage est composé de 3 hommes, le char est équipé d'un canon de 47 mm, sans radio, communiquant au fanion.

29 « Somua S35», dont un « Somua de prototype S 40 », en mauvais état car ils avaient été sabotés fin juin 1940, les équipages ne voulant à aucun prix remettre intact à l'ennemi ce qui faisait leur fierté, avaient été récupérés sur ordres du Gouvernement de Vichy, et particulièrement par l'habileté du Colonel de BEAUFORT alors à l'État major, en application des décisions de la Commission d’Armistice siégeant à Wiesbaden. Ces « Somua », avec d’autres types de chars, avaient été regroupés et déposés sur les terrains de la Poudrerie de Bergerac. Ces parcs de stockage de matériels militaires français, enclos et gardés, étaient contrôlés par les Allemands par l’intermédiaire de Commissions de Contrôle composées pour chaque parc de 3 ou 4 Officiers, 4 ou 5 agents civils et quelques Sous-officiers.

Le 9 octobre 1940, après les opérations effectuées du 23 au 25 septembre contre Dakar au Sénégal faisant suite au drame naval de Mers-el-Kébir du 3 juillet 1940, l'occupant constatant la faiblesse de la défense des côtes de l’A.O.F, et en prévision d’une nouvelle attaque, décida qu’il était urgent d’envoyer de nouvelles forces au Sénégal et notamment de créer un Escadron de chars « Somua » à constituer avec ceux entreposés à Bergerac. Mais les Allemands, prudents, faisaient à minimum pour la remise en état de ces chars !

 

Commission Dordogne

Contrôle de l'état des Somua entreposés à Bergerac en Dordogne. Les n° 10 et n° 13 seront retenus pour partir en A.O.F.

 

Avant leur embarquement au port de Marseille, le 5 décembre 1940, les Allemands avaient pris soin de retirer tous les lots de rechange. Pendant la nuit, après le départ de la Commission d'Armistice venue vérifier l'état des chars comme prévu par les signatures du 22 juin 1940 à Rethondes, des contrôleurs italiens négligents et incompétents en prirent la garde.

 

L'équipe d'embarquement et de convoiement dirigée par le Lieutenant COUPÉ, profitant de leur inattention, récupéra tous ces lots de bord et matériel de réparation et chargea en vrac dans les soutes du bateau " Commandant Dorise" des moteurs, des embrayages, des morceaux de chenilles et des munitions, mettant dans ces vastes caisses vidées, restées sur le quai, des ancres, des chaînes et autres débris pour faire illusion !

Débarqués au Maroc le 16 décembre, ils furent envoyés à l'E.R.M. à Meknès sous la responsabilité du Capitaine DUCAS pour être remis en état avec un canon de 47 portant à 1000 mètres, armement insuffisant, et un équipement radio inexistant !

Sur la demande du Général LEYER, des spécialistes et des ingénieurs de Somua furent recrutés en Métropole et envoyés au Maroc. Les parcs et dépôts furent prospectés dans toute la France pour y trouver des pièces de rechanges, notamment des embrayages qui faisaient cruellement défaut. Puis, une fois réparés, les 23 Somua partirent au camp de la Jonquière à Casablanca.

 

Port_copie

 

 Le "Montesquieu" arrivant au port de Dakar

 

Afin de mettre tout ce matériel hors de portée des Commissions de Contrôle de l'Armistice qui commençaient à enquêter au Maroc, ce Groupe Autonome du 1er R.C.A. prit le large et embarqua à Casablanca à bord du s/s "Montesquieu" le 8 juin 1941, pour débarquer huit jours plus tard à Dakar, au Sénégal. 

 FDS LECLERC 2 SENEGAL embarquement Somua

Embarquement des Somua à Casablanca pour Dakar

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

carte SENEGAL

                                                        

 

De Dakar, le 19 juillet, il fut mis en route sur un petit train de brousse chauffé au bois pour arriver à Thiès le lendemain, ville de 25.000 habitants située à quatre vingt kilomètres de Dakar, sur le tracé de la voie ferrée reliant Dakar au Niger. Le PC s’installa près de Thiès avec le 2ème Escadron Somua, dans un hameau composé de cases individuelles et de quatre maisons de colons en dur, un ancien cantonnement de gendarmes : « La Tropicale », le bien nommé.   

FDS LECLERC 1 SENEGAL la Tropicale

Camp de "La Tropicale"

 

FONDS LECLERC SEN 08005 Escadron GRIBIUS

 le 2ème Escadron SOMUA à la "Tropicale" 

 

Fanion 2ème Escadron

 

 Fanion du 2ème Escadron : "IN HOC SIGNO VINCES"  ( Tu vaincras par ce signe )

 

 

bureau de GRIBIUS à Thiès

 

Le bureau du Capitaine GRIBIUS 

 

thies la popote officiers

La popote des Officiers du 2ème Escadron

 

GELLIBERT 2 (2)

collection F. GELLIBERT

GELLIBERT 4 (2)

Le MDL/Chef Pierre GELLIBERT et sa famille

Collection F. GELLIBERT

 

thies un coin du camp

un coin du camp

 

GRIBIUS NS 33

Il fait .....chaud ! Debout, à gauche = Pierre OIRY.

         

                               

Le premier Escadron motos et side-cars cantonna dans un coin du camp "Faidherbe" de Thiès, à la lisière de la brousse, quelques baraques aux murs en ciment avec toiture de tôle. Pas de lit dans les chambres, mais des nattes de paille pour dormir, avec des punaises partout.

 

 

GELLIBERT 1 (2)

Thiès - Camp Faidherbe

Collection F. GELLIBERT

 

 

Composition de ce groupe d'Escadrons :

 

Chef d'Escadrons Commandant le Groupe

Officier Adjoint

18 Officiers, 4 par Escadron plus un Officier Médecin Colonial.

70 Sous-officiers

82 Brigadiers et 265 Chasseurs

23 chars Somua - 97 motos avec ou sans side-car - 10 V.L. - 41 camions et camionnettes.

 

Sénégal Dakar

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

La garnison de Thiès comprenait le R.M.I.C./A.O.F., la 1ère Compagnie Portée de Mauritanie et une base aérienne, puis bientôt après, les 13ème et 14ème batteries du 6ème Régiment d'Artillerie Coloniale. Cette garnison, échaudée par l'attaque des Anglais contre Dakar, devait servir de point de défense contre une éventuelle nouvelle attaque des troupes britanniques provenant de la Gambie voisine.

 

lever des Couleurs bis                      

Samua à Dakar

                                                                                                                        

                     Un des Somua du 2ème Escadron Gribius à Thiès 

 

 

Le lever des Couleurs au Peloton COUPÉ du 2ème Escadron

 

Afin de pouvoir donner à ce groupe une gestion administrative indépendante, le 1er septembre 1941, ce Groupe d'Escadrons fut rebaptisé : « 12ème Groupe Autonome de Chasseurs d’Afrique » (12ème G.A.C.A.). Cela entraina une augmentation sensible de ses effectifs et de son matériel, soit un complément de 6 Officiers, 10 Sous-officiers et 51 Chasseurs provenant du 1er R.C.A. Également, l'affectation d'un Médecin colonial. La formation des Chasseurs étant désormais effectuée par l'École de Cavalerie d'Alger.

23026a SENEGAL

Thiès - de gauche à droite, debout : 3ème MORI - 10ème GUENOT

accroupis : 3ème VALLITON - 4ème GIBOULET - 5ème DIONNET.

 

23029 SENEGAL

Thiès - debouts :

accroupis : 2ème CANNES - 4ème GIBOULET

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le Chef d’Escadrons de LANGLADE, connaissant ses qualités de dessinateur, demanda au S/Lieutenant ISSAVERDENS de composer un projet d'insigne pour le 12ème G.A.C.A. Son graphisme définitif fut agréé par le Chef de Corps : un cheval dressé, accompagné de sa devise : « Audace n’est pas déraison », devise trouvée par le Lieutenant Christian de TAFFANEL de la JONQUIERE.

FONDS LECLERC 23004 AJC TITEUX

GRIBIUS NS 34 TITEUX camp de repos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Adjudant TITEUX à "La Tropicale"

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Le Capitaine GRIBIUS à "La Tropicale" devant la popote.

Thiès 2

 

Entouré et aidé d’Officiers tels que les Capitaines GRIBIUS et ROUVILLOIS, les Lieutenants COUPÉ, du HAYS, MILLET, BAILLOU, ZAGRODSKI, les S/Lieutenants ISSAVERDENS, BRIOT de la CROCHAIS, DOUBOSTER, les S/officiers HOUEL, THOMAS, TITEUX, il fit bâtir logements et hangars en banco, briques de terre séchée, recouverts de feuilles de palmiers séchées et organisa l’instruction des hommes au combat avec très peu de moyens, dans un paysage aride et par une chaleur torride, conduite du char Somua, écoles à feu etc...

 

Thiès

Pendant les travaux = MDL/Chef LEBOSSÉ - Capitaine GRIBIUS - Chasseur PAYRON - MDL/Chef DUFOULOY

Pour consulter la biographie du Général GRIBIUS :

 

FONDS LECLERC 23026 b Thiès

Thiès. A gauche, le Chasseur VALLITON - à droite, le Chasseur GUENOT.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

L'eau, contenue dans de grands bidons de 200 litres, était limitée à deux litres par jour et par homme et le pain, également rationné, était cuit avec une farine grisâtre, souvent moisie ! A trois kilomètres du camp de "La Tropicale", le seul endroit où l'eau coulait de source, le 2ème Escadron aménagea une piscine de 10m sur 15m et 1m50 de profondeur, entourée de bananiers, créant une petite oasis. L'eau était sans cesse renouvelée. 

FONDS LECLERC SEN 08

Le Lieutenant-colonel de LANGLADE, surnommé "le Baron"

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Les moustiques apportaient le paludisme, la fièvre jaune, l'hygiène était impossible à respecter. Chaque soir, à la cérémonie des couleurs, le Brigadier de semaine déposait un comprimé de quinacrine ou de prémaline dans le quart de chacun qu'il faisait avaler. Les premiers morts furent à déplorer, dont le Capitaine de VERDELON, Commandant l'Escadron motos et side-cars décédé en quelques heures d'une bilieuse hématurique le 16 septembre 1942 et le Chasseur LESUEUR, malgré tous les soins prodigués par le Commandant-médecin  BRAQUE.

 

Thiès

 

Pendant son séjour au Sénégal, le 12ème G.A.C.A. compta 21 morts, victimes de maladie (paludisme, bilieuse, coup de bambou etc). Le Capitaine Pierre LETELLIER prit le Commandement de ce premier Escadron. Il fallait améliorer les repas avec des patates douces, de la viande de buffle et autres produits locaux.

FONDS LECLERC SEN 111

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le personnel provenait soit des 1ère et 2ème Divisions Légères Mécanisées mises en déroute en 1940, soit d’anciens de la Campagne de France, soit du 1er et du 5ème R.C.A., des Chantiers de Jeunesse, mais également de jeunes engagés évadés venus de France, via l'Espagne.

 COUPE GRIBIUS BRIOT de la CROCHAIS

 COUPÉ - GRIBIUS - BRIOT de la CROCHAIS se concertent.

Le Chef d'Escadrons de LANGLADE, gentilhomme auvergnat, 47 ans, la moustache poivre et sel, un peu cabotin, droit, énergique, organisateur, volontaire, parfois impulsif, fort apprécié de ses hommes, en fit, en peu de temps, une belle Unité homogène prête à servir, dans un esprit exemplaire d'amitié, de camaraderie et de confiance réciproque.

L'instruction tactique sur le terrain, souvent au "Ravin des Voleurs", à Tivaouane et à Kaolack, était réalisée en commun avec les autres Unités de la garnison de Thiès, compte tenu de la pénurie de carburant et avec peu de cartouches...Pour changer d'air et créer quelques loisirs aux Chasseurs, un "centre de repos" fut aménagé par le Lieutenant GRIBIUS à N'Gaparou, une petite palmeraie près de la mer, sur la petite côte, un petit paradis avec un grand baobab et des paillottes sur le bord de la plage. A tour de rôle les 4 Pelotons iront s'y détendre, chassant la pintade sauvage et pêchant au filet langoustes et capitaines. Des repas de Corps furent fréquemment préparés à Thiès et à N'Gaparou, permettant à tous de mieux se connaître et de pouvoir s'apprécier.

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  Détente à N'Gaparou. 1er européen à droite : le Brigadier Francis ROGER.         Collection F. Jault

 

 thies la pirogue des Chasseurs d'Afrique

N'Gaparou - La pirogue des Chasseurs d'Afrique

 

voir Site :  "La vie au camp Faidherbe à Thiès"

 Thies messe minuit 1941 copie

La "chapelle" de Thiès en plein air derrière le hangar des chars, décorée pour la messe de minuit de Noël 1941.

Collection F. Jault

En décembre 1941, de LANGLADE décida que le Groupe d'Escadrons organiserait une grande fête précédant la messe de minuit de Noël. Sous les ordres du Lieutenant TAFFANEL de la JONQUIERE le parterre devant le hangar des chars fut aménagé afin que chaque Peloton puisse présenter un spectacle joyeux, sans trop tomber dans le comique troupier ! La soirée se déroula dans la joie et la bonne humeur et sans débordement. La messe de minuit fut ensuite célébrée dans le recueillement. L'autel avait été agencé derrière ce même hangar des chars et entouré de part et d'autre de deux SOMUA.

Le 23 Janvier 1942, Formation de L'Escadron Hors Rang du 12ème Groupe Autonome de Chasseurs d'Afrique :

Chef d'Escadrons Paul GIROT de LANGLADE

Capitaine Pierre FRAPPA

Capitaine Georges PICART

Capitaine Robert DESTREMEAU

Capitaine Pierre LETELLIER

Capitaine Marc ROUVILLOIS

Lieutenant Pierre PROUET

Lieutenant Michel STARCK

Lieutenant Marcel DOUBOSTER

Lieutenant Christian de TAFFANEL de la JONQUIERE

Médecin-lieutenant Jacques HEULS

 

Le Chef d'Escadrons GIROT de LANGLADE fut promu Lieutenant-colonel le 24 mars 1942 et attendit les ordres...

Le 1er avril 1942, fut créé le Groupe Tactique Motorisé de Thiès Commandé par le Colonel RENUCCI, comprenant notamment le 12ème G.A.C.A., la 14ème Batterie d'Artillerie tractée tous terrains commandée par le Capitaine ROCHELET et une unité de DCA. Le Lieutenant-colonel de LANGLADE y assura les fonctions d'Adjoint technique.

 

Le 3 mai 1942, toute la garnison fut mise en alerte, craignant une attaque des forces anglaises.

 

FONDS LECLERC SEN 08001 SOMUA embourbé Kaolac

Un SOMUA embourbé en cours de manœuvre près de Kaolac

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Ce G.T.M. devint très actif, effectuant manœuvres sur manœuvres, notamment les 16 juillet 1942 et 31 juillet à Thiès.

                                     

Quelques conférences étaient organisées par des Officiers de Thiès, telle celle du Capitaine Marc ROUVILLOIS du 13 juin 1942 sur l'Arme Blindée en A.O.F.. Egalement celle du Général BARRAU, Commandant Supérieur en A.O.F.,  le 7 décembre 1942, ayant pour thème l'actualité Politique et Militaire récente.

 

16 Juin 1942 - Thiès - Visite du Général CERNET au 1er Escadron.

 

GAL CERNET et LT ZAGRODSKI

Le Général CERNET et le Lieutenant ZAGRODSKI

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Création de l'Arme Blindée en Afrique

 

A B C Ordre N°1

 

Le Général Commandant en Chef des Forces Terrestres et Aériennes demanda en décembre 1942 au Lieutenant-colonel de LANGLADE de faire état de son Régiment. De LANGLADE répondit le 20 décembre par une note : "Ce qui peut être attendu du 12ème Groupe Autonome de Chasseurs d'Afrique". :

1/ L'Escadron Somua peut sans délai être amené à faire campagne. Les Somua sont encore considérés comme un matériel moderne. Le personnel est arrivé à un très bon niveau d'instruction. Les équipages sont opérationnels.

2/ Le Régiment a formé des instructeurs et des moniteurs en nombre et de qualité.

3/ Par contre, hors des Somua, le reste du matériel, motos, camions etc... est mort, usé par les conditions climatiques.

4/ Le 12ème R.C.A. possède un atelier hors pair avec un très bon matériel de réparation.

 

FONDS LECLERC SEN 08003 thiès Fanion

 Thiès - Fanion du 12ème GACA porté par le Chasseur DENEUFCHATEL - MDL PEYROUX - MDL GUIDERDONI - Chasseurs GUYET - CASIMIR et TALTÉ.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Après 18 mois passés au Sénégal, le 6 janvier 1943 au soir, le 12ème G.A.C.A. reçut enfin l’ordre de mouvement du Général GIRAUD, Commandant en Chef des Forces Françaises en Afrique, récemment évadé de sa prison de Kaiserslautern en Allemagne, et qui venait d’arriver à Alger : « Il n’est pas concevable que l’on attende davantage pour faire intervenir le dernier Escadron de chars de l’Empire français. C’est maintenant qu’il lui faut être engagé dans les difficiles combats de Tunisie, que mènent les Alliés aux Forces de l’axe. ».

 

 

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Le 2ème Escadron à Thiès prêt pour le départ

 

 Collection F. GELLIBERT

FDS LECLERC 3 SENEGAL 1 1943 route vers Dakar et la Tunisie

L'Escadron Somua quitte Thiès pour Dakar

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

départ du Sénégal

Collection Chars-français

 

Le 12ème G.A.C.A., Chasseurs et matériel, quitta Thiès le 9 janvier sous les acclamations des représentants du G.T.M., et embarqua au môle 4 du port de Dakar, le 12 janvier. Trois navires de commerce de l'armement Louis-Dreyfus, les s/s « Céphée », « Champollion » et « Fomalhaut », unités spécialisées dans le transport des céréales, avaient été réquisitionnés. Arrivé au port de Casablanca le 15 janvier, 21 janvier, tout le Groupement fut transféré sur deux autres bateaux de commerce : le « Médie II » et le « Jamaïque » de la Compagnie Paquet, réquisitionnés également.

MEDIE II

paquebot Jamaique

   Paquebot s/s "Jamaïque"

À Casablanca, les Chasseurs logèrent quatre jours à la caserne « Malakoff », avant de réembarquer le 21 janvier vers Alger, avec escale à Gibraltar, où ils arrivèrent le 7 février, après avoir subi une attaque nocturne par des vedettes et des sous-marins allemands au large de Mostaganem. Par convoi routier, au fur et à mesure de leur débarquement, le PC et les Escadrons arrivèrent à Boufarik. Là, les Somua ayant soufferts des sables du Sénégal et de la traversée, furent remis en état de combattre.

Le 14 février, par voie ferrée, l’État-major, les 1er Escadron et le P.H.R. rejoignirent Rio-Salado, petite commune de l’Oranais en Algérie, pour y cantonner, le 2ème Escadron SOMUA restant à Boufarik le temps de réviser tout son matériel.

 

 12RCA Carte Oranie

Réalisation A. Planchon

 

Le lendemain 15 février 1943, le Groupe Autonome fut rebaptisé  : « 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique » et transformé en Régiment de chars. L'Escadron motos fut dissous.

 

Le 1er Mars, Le Lieutenant-colonel de LANGLADE Chef de Corps décida de remanier complètement l'organisation du Régiment, composé dorénavant de la manière suivante :

 

Chef de Corps  : Lieutenant-colonel de LANGLADE à Rio-Salado

Commandant en Second : Chef d'Escadrons DIDELOT à Rio-Salado

Commandant Adjoint : Chef d'Escadrons MINJONNET à Rio-Salado

Capitaine Commandant l'E.H.R. : Capitaine STARCK à Rio-Salado

Escadron d'Echelon : Capitaine ROUVILLOIS à Rio-Salado

 

Commandant le 2ème Groupe : Chef d'Escadrons de FÜRST à Hammam-Bou-Hadjar, avec ses deux adjoints, les Capitaines PICARD et de PARCEVAUX :

4ème Escadron : Capitaine PICQUART, puis HARGOUS à Hammam-Bou-Hadjar

5ème Escadron : Capitaine LETELLIER à Hammam-Bou-Hadjar

6ème Escadron : Capitaine de BORT à Hammam-Bou-Hadjar

 

7ème Escadron : Capitaine GRIBIUS provisoirement détaché pour faire Campagne en Tunisie

 

10ème Escadron : Capitaine PROUHET à Turgot.

 

Pour un total de 436 Hommes pour le Régiment.

 

NB : Sur cet organigramme, il n'y a pas de 1er, 2ème, 3ème, 8ème et 9ème Escadrons.

 

FONDS LECLERC TUN

Rio Salado - Lever des Couleurs

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 3 mars 1943 - L'arrivée de jeunes des Chantiers de Jeunesse permit de renforcer les Escadrons. Mise à part le 7ème Escadron GRIBIUS, maintenant en Tunisie, tous les Escadrons continuèrent l'entrainement, les manœuvres et l'entretien du matériel.

 

 

                                                                                 Combats de Tunisie

Février 1943 - Juin 1943

 

 

Carte Campagne Tunisie

 

Réalisation A. Planchon

 

 GRIBIUS 5

  le 7ème Escadron à l'instruction. Au centre, le Capitaine GRIBIUS

 

À Boufarik, Le 16 février 1943, le Général GIRAUD, accompagné du Général LEYER, Chef d'État-major Général de l'Armée chargé de la réorganisation de l'Armée, du Général DARIO du Corps Blindé et du Lieutenant-colonel de LANGLADE, vint inspecter Chasseurs et matériel du 2ème Escadron, devenu 7ème Escadron par cette réorganisation, en vue d'un prochain départ en Tunisie, insistant qu'il tenait particulièrement à ce que les Somua participent avec les Alliés à la Campagne de Tunisie contre les forces de l'Axe. Un défilé des chars s’en suivit. 

Aspirant MARS 2ème Escadron

Au centre, l'Adjudant André MARS du 7ème Escadron

L'ordre fut reçu le 19 février par le Capitaine GRIBIUS, qui, avec son 7ème Escadron de Somua, quittant Boufarik, se mit en route vers Tébessa, étalant ses départs entre les 20 et 24 février. 

 

À ce moment, l'Ordre de Bataille du 7ème Escadron était le suivant :  

 

Capitaine Commandant l'Escadron : Capitaine GRIBIUS

 

1er Peloton : Lieutenant COUPÉ

 

2ème Peloton : Lieutenant BAILLOU

 

3ème Peloton : Lieutenant DOUBOSTER

 

4ème Peloton : Adjudant/Chef TITEUX

 

P.H.R. : Adjudant THOMAS

 

Sous/Officiers : 25

Brigadiers/Chef, Brigadiers, Hommes de Troupe : 126

 

1  char Somua de Commandement

 

4  Pelotons de 5 chars Somua

2 chars Somua en réserve

 SOMUA Plaque  Les SOMUA étaient numérotés sur le côté de 01 à 23, portaient peint sur le côté l'emblème de chaque Peloton :

 

"As de Pique"  "As de Cœur"  "As de Carreau"  "As de Trèfle".

Les Somua de Commandement et de réserve portaient, eux, une croix dans un cercle.

Images Défense ECPAD 6

Images Défense ECPAD

 

Les Pelotons du 7ème Escadron arrivèrent les 26 et 27 février 1943 à Chéria, près de Tébessa en Algérie, devant la frontière tunisienne. L'Escadron regroupé y cantonna jusqu'au moment où il fut incorporé, entre le 13 et le 16 mars, au sein du 19ème Corps d'Armée français, de fortune, composé d'un Bataillon de chars Valentine du 5ème RCA, du Maghzen mobile du Maroc et de 6 canons de 75 automoteurs servis par du personnel du 9ème R.C.A., Groupement commandé par le Colonel DALMAY de la GARENNIE.

 

Somua n° 04 du Capoitaine GRIBIUS

 Somua S 35 n°04 du Capitaine GRIBIUS.

 

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Somua S 35 n° 10 du 2ème Peloton

Image Défense  ECPAD

 

L'Escadron fit mouvement vers le sud, par un terrain "impossible" de montagne justifiant l'entrainement du Sénégal, traversant Bir el Ater, Tamerza, Reydeyef, Moulares pour arriver à Metlaoui. Le 17 mars, il se porta de Metlaoui aux dunes de l'oued Baiech, au sud de Gafsa, en vue de couper les issues sud de Gafsa et coordonner ses actions avec les éléments de l'Armée américaine. Par un temps déplorable, le 2ème Escadron participa à l’attaque victorieuse de Gafsa, objectif de choix, pénétrant en premier dans la ville que les défenseurs venaient d'abandonner.

 

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Le 2ème Escadron Gribius en Tunisie

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Présentement, la situation n’était pas brillante au Nord de la Tunisie, car les forces américaines étaient sévèrement attaquées près de Tébessa par les forces allemandes aux ordres de Rommel, pour le contrôle des portes de l’Algérie.

 

Somua n°08

 

Somua n° 08 Changement patins

      Changement des patins de chenille sur le Somua n° 8 du 2ème Peloton.

 

Somua n° 14

  Entretien également du Somua n° 14

 

Le 21 mars, le Peloton Baillou fut engagé à Bordj Mathala, brèche aux abords escarpés, en couverture d'une reconnaissance américaine vers l'Est. Il se fit bombarder, sans perte, par l'artillerie allemande. Le lendemain, l'Escadron regroupé à Bordj Mathala, se porta vers Djebel Asker. Là, sous les feux violents de l'artillerie ennemie, il se positionna en appui d'un détachement de reconnaissance américain qui réussi à dégager sous les tirs des Somua à 1000 mètres. Des chars furent touchés, mais sans gros dégâts. 

 

Le 3 avril, le Colonel de LANGLADE, accompagné du Chef d'Escadrons de FÜRST vint d'Algérie pour  visiter et encourager le 2ème Escadron du Capitaine GRIBIUS.

 

Les éléments ennemis ayant décrochés subitement de leur position au Djebel Asker le 7 avril, l'Escadron exploita la situation et engagea la poursuite jusqu'à la rencontre avec les Forces américaines venues d'El Guettar. A ce moment, il reçut l'ordre de stationner près de Bir Oum Ali. Lors de la manœuvre, le Somua n°13 sauta sur mine. Son équipage, le MDL/Chef GUERTON, le Brigadier/Chef ROGER, les Chasseurs WIRTH et ODY, tous plus ou moins blessés, furent évacués vers l'arrière. 

 

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VLTT Laffly S15R du Capitaine GRIBIUS

Images Défense ECPAD

Via El Guettar, l'Escadron fit mouvement à Gafsa le 12 avril. Deux jours plus tard, des portes-chars anglais embarquèrent les somua, et l'ensemble de l'Escadron se porta à Tébessa. Les 15 et 16 avril, nouveaux déplacements sur Le Kef, puis sur Siliana et là, il fut incorporé au Groupement Blindé Français (G.B.F.) sous les ordres du Général Le COUTEULX de CAUMONT qui l’envoya vers Pont-du-Fahs en relève du 3ème R.E.I. qui venait de mener une attaque frontale contre les chars Tigres allemands et avait besoin de souffler.

 

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                                                                                                               Camionnette de dépannage Laffly S15   Collection F. Jault 

     

Avec les beaux jours revenus, la fête de Pâques fut célébrée en plein air près de Bou Arada, le 25 avril, permettant du repos et quelque détente pour tous.

 

L'Escadron reprit sa marche en avant, le 26 avril, en direction de Pont-du-Fahs. Arrivé à proximité de ce point, le Peloton Titeux ouvrit un feu violent contre les éléments ennemis qui tenaient le pont et qui le firent sauter à l'approche du premier Somua. Le Peloton Titeux étant violemment pris à partie par les feux de l'artillerie ennemie et ceux d’armes antichars prit position à 1.500 m Sud-est d’El Aloui et s’y maintint jusqu’au 3 mai, puis s’installa à proximité du pénitencier de Djouggar.

 

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 Le 2ème Escadron en progression.

 

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 8 mai 1943, L'Escadron, l'Adjudant/Chef TITEUX d'abord en tête suivi des Pelotons BAILLOU, COUPÉ et DOUBOSTER, fut engagé dans de rudes combats contre des chars "Tigre" allemands dissimulés autour du Pont-du-Fahs, verrou tenu par une forte résistance allemande sur un terrain couvert de champs de mines. En vue du pont, le Peloton Baillou se mit en appui feu, alors que le Peloton Coupé s'élança...

« Le front allemand est rompu par les violentes attaques des légionnaires du 3ème R.E.I. Un groupement de fortune est constitué, l’Escadron Gribius reçoit l’ordre d’exploiter en direction de Bir Alima, puis Zaghouan. Le Peloton du Lieutenant COUPÉ, dont André MARS est l’adjoint, est en avant-garde. Contournant les destructions, les éléments de tête pénètrent à 8 heures 30 dans Bir Alima, y capturant les premiers prisonniers. A 9 heures 30, Moghrane est atteint puis occupé. L’ennemi tient les débouchés du village avec de puissants moyens antichars et pilonne avec l’artillerie la position. André MARS reçoit l’ordre de pousser une pointe vers Zaghouan pour sonder la résistance ennemie. La patrouille de MARS repère aussitôt des armes antichars embusquées à courte portée. Elle ouvre le feu, mais se découvre alors et s’expose à des batteries de 88 mm qui détruisent les deux chars. Une autre patrouille tente de leur porter secours, mais doit se replier sous le tir des canons de 88 allemands. Sur ordre, l’Escadron Gribius se replie à défilement de crête, tient tête et harcèle l’ennemi par des contre-attaques incessantes.» 

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Le Somua n°3 de l'Aspirant MARS détruit au djebel Zaghouan près de Moghrane par un anti chars 88.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Des plaques de blindage du char Somua "n° 3" volèrent, des flammes sortirent du tourelleau dont le Chef de char était l’Adjudant MARS qui venait le jour même d'être nommé Aspirant. Avec lui, furent tués le Brigadier VELARD et le Chasseur GOLINSKI. Poursuivi par les feux ennemis, le Peloton Coupé se replia au plus vite à couvert vers Moghrane.

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A gauche, la tombe du Brigadier René VELARD, à droite, celles de l'Aspirant André MARS et du Chasseur Stanislas GOLINSKY tués à Moghrane

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Quelques heures plus tard, suite à un bombardement de 105 allemand très précis, le Chasseur René DELSAUT, ordonnance du Capitaine GRIBIUS, fut tué lui aussi.

 

René DELSAUT

Chasseur René DELSAUT

 Trois chars SOMUA avaient été détruits pendant ces combats.


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L'Adjudant/Chef TITEUX devant son char Somua      Collection F. Jault

 

Regroupé à M'Cherga le 11 mai 1943, le Capitaine GRIBIUS reçut sa nouvelle mission : Afin de faire tomber la ville de Zaghouan, s'emparer de Sainte-Marie du Zit, alors que l'ennemi était en pleine débandade ! Après un débordement par les crêtes, TITEUX en tête, DOUBOSTER en appui et BAILLOU en surveillance, l'affaire était réglée ! Toute l'intendance italienne se trouvait entre les mains de l'Escadron, deux cents prisonniers Italiens et près de cent de leurs véhicules récupérés.

 

SOMUA_en_Tunisie_1943

 

Ce même jour à 13 heures, le Lieutenant DOUBOSTER, sur une piste avec son Peloton, faillit percuter une Jeep allemande sur laquelle flottait un drapeau blanc et dans laquelle se trouvait un représentant du Général Allemand, Hans-Jürgen von ARNIM, Commandant Supérieur des troupes en Tunisie, qui demandait à se rendre avec tout son État-major et un Bataillon de la Division Goering.

Le Lieutenant DOUBOSTER, parlant allemand, se porta auprès du Général von ARNIM pour recevoir sa reddition, mais celui-ci, dédaigneux, exigea de rencontrer un Officier supérieur anglais ou américain, mais surtout pas français ! Le véhicule Daimler du Général von ARNIM devint l'un des trophées du 12ème R.C.A. !

 

C'était fini ! La Campagne de Tunisie était terminée et gagnée. Rejoignant Tunis, l'Escadron au complet s'installa le 17 mai en bivouac dans le Parc du Belvédère, magnifique mais poussiéreux, où cantonnait tout le Corps d'Armée. Le 7ème Escadron pansa ses plaies et soigna son matériel.

 

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l'Adjudant/Chef TITEUX entouré de 3 de ses Chefs de char du 4ème Peloton dans le Parc du Belvédère à Tunis, le MDL/Chef DEFOULOY et les Brigadiers/Chef JONNIAUX et BARRIGAUX, le MDL GAUTIER prenant la photo.                 Collection F.Jault

 

Maintenant que les Chasseurs étaient équipés d'uniformes américains, la chéchia aux trois bandes noires fut alors abandonnée au profit du calot bleu et jonquille.

 

Sur ses 23 chars Somua ayant parcouru mille cent kilomètres, il restait 19 chars, 4 chars avaient été détruits au combat au cours des trois mois de campagne.

 

 

tunis

 

                                                                             Collection Chars-français       Revue à Tunis, les "Somua" du 12ème RCA

 

À Tunis le 20 mai, l'Escadron Gribius participa au magnifique défilé interallié de la Victoire boulevard Gambetta, devant le Général GIRAUD et le Général EISENHOWER, toutefois, au grand dam des Chasseurs condamnés au pied des chars, seulement pour faire la haie sur le passage des troupes !

 

affiche Tunis Général GIRAUD

 

Puis, quelques jours se passèrent dans ce beau Parc du Belvédère de Tunis, avec notamment une messe solennelle en plein air en Mémoire des morts et un grand dîner offert à tout l'Escadron par le Capitaine GRIBIUS.

 

Après une dernière inspection passée par le Général LE COUTEULX, l'Escadron quitta Tunis le 28 mai pour Medjez el Bab. Tout l’Escadron embarqua sur voie ferrée à Sidi-Smail à destination de Boufarik, puis pour rejoindre, le 14 juin 1943, le Régiment qui se trouvait alors stationné à Rio-Salado, dans l’Oranais en Algérie. Le 7ème Escadron s'installa à Laferrière, petit village à quelques kilomètres de Rio-Salado, peuplé de descendants de réfugiés alsaciens, découvert par le Lieutenant BAILLOU qui avait été envoyé en précurseur.

 

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Cantonnement de Laferrière                 Collection F. Jault

 

Le 19 juin 1943, au cours d'une Prise d'Armes à Rio-Salado, le Général GIRAUD remit de nombreuses décorations aux Cadres et Chasseurs du 7ème Escadron, en présence du Général Le COUTEULX qui commandait le Groupement Blindé Français victorieux. À l'issue, eut lieu un défilé folklorique des "prises de guerre" de l'Escadron.

 

départ de Tunisie

                                                                        Collection Chars-français     Chars "Somua" du 12ème RCA prêts à l'embarquement.

 

le Courrier de l'Air

 

 

Le 30 juin 1943, le Capitaine GRIBIUS rédigeait un compte rendu à l'intention du Général de SAINT-DIDIER, Commandant la Brigade Légère Mécanique :

 

"Au cours de la campagne, soit du 24 février au 20 mai, l'Escadron SOMUA devait parcourir sur ses chenilles 1.100 Kms. Pendant cette période, deux moteurs, douze embrayages, deux mécanismes de direction, trois radiateurs furent changés, pour ne parler que des grosses réparations. Tous ces dépannages furent effectués par l'atelier de l'Unité.

 

L'itinéraire suivi par les chars est un magnifique témoignage de la qualité et de la rusticité du char SOMUA, à tel point que les utilisateurs de ce matériel eux-mêmes, qui pourtant en connaissent la valeur, pour l'avoir conduit des champs de bataille de la Campagne de France, au Sénégal, puis en Tunisie, ne pouvaient que s'étonner du faible déchet en matériel, après les plus dures étapes faites dans les conditions les plus difficiles.

 

Pour conclure, disons simplement que 19 chars sur 23 sont aujourd'hui à Rio-Salado. Les quatre autres sont ceux qui furent détruits par l'ennemi au cours des trois mois de campagne. Le char SOMUA peut donc encore se classer parmi les meilleurs Chars modernes au point de vue mécanique. Il a la vitesse, l'autonomie, la résistance et la rusticité des meilleurs chars américains actuels.

 

Mais son infériorité réside dans son armement insuffisant, dans ses moyens de transmissions inexistants, dans son blindage excellent mais également insuffisant, dans l'aménagement intérieur de la chambre de combat qui ne correspond plus aux nécessités de la guerre moderne. Le canon de 47 porte à mille mètres un obus explosif de petit calibre et perfore à 500 mètres quarante millimètres

de blindage. Le canon de 88 ou de 75 Skoda, perfore à 2000 mètres le même blindage.

 

En réalité d'ailleurs, la question blindage intervient peu car le blindage sera toujours vaincu par le canon. Ce qu'il faut, c'est pouvoir embosser loin de l'objectif une arme qui soit capable de le détruire, et ayant une mobilité qui lui permette d'éviter le coup réponse. Le char SOMUA devant le canon de 88 auto-moteur ou le canon de 75 Skoda sur destroyer ou char était une proie facile, recevant des coups à des distances excédant la portée et l'efficacité de ses armes. Nous ne pouvions que nous faire battre "en détail" par l'ennemi, à moins de n'intervenir que soutenus par des éléments susceptibles de combler cette infériorité..."

 

 Le Capitaine GRIBIUS, à l'issue de cette campagne de Tunisie, recevra du Général BOISSAU, Commandant le Front Sud-Est Algérien, une Citation à l'ordre du Corps d'Armée :

 

" Commandant un Escadron de Chars SOMUA, a fait de son unité une troupe magnifique, lui imprimant son ardeur et ses qualités manœuvrières. A réussi, en dépit des pires difficultés, après une marche de plusieurs centaines de kilimètres, à mener son Escadron complet à pied d'œuvre pour participer à la prise de GAFSA, le 17 Mars 1943, à laquelle il a pris une part importante. s'est distingué, au cours des journées suivantes, en prenant le contact de l'ennemi dans la région du DJEBEL ASKER, faisant l'admiration des troupes alliées voisines par son sang froid et sa maitrise dans la conduite de ses Pelotons.

Le 7 Avril, s'est porté avec impétuosité à la poursuite de l'ennemi en retraite, atteignant d'un seul élan l'objectif lointain qui lui était fixé". 

 

 

 

12_RCA__2eDB_insigne Intégration dans la 2ème Division Blindée 12_RCA__2eDB_insigne

 

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                                                                                                            Colonel Paul de LANGLADE

 

À Rio-Salado, le 12ème R.C.A. continua son instruction et son entrainement sur 4 vieux chars FT 17 dénichés à Oran, remplacés bientôt par une demi-douzaine de chars D1 des années 30, en mauvais état, qu'il restitua à Oran le 29 août. En juin 1943, le Régiment avait également récupéré des camions Fiat italiens, en parfait état de marche, provenant de la reddition de leurs troupes à tunis le mois précédent.

 

Rio-Salado, avec sa petite église, sa mairie, le square d'une propreté méticuleuse et à l'ensoleillement quasi perpétuel, faisait penser à une petie ville de province de Métropole. Les Officiers et les Sous-officiers étaient logés chez l'habitant.

En ces temps difficiles, il y avait à Rio-Salado, pour chaque Chasseur, une "marraine de guerre" qui lui tricotait chaussettes et pulls, et lui envoyait, en même temps qu'une photo, quelques gâteries; soutien moral efficace.

Tous les dimanche et à tour de rôle pour chacun des Groupes d'Escadrons, il était organisé un transport à Oran pour aller se baigner sur une des plages des environs. Il était également possible d'aller au cinéma.

Fin Juin 1943, de LANGLADE maintenant Lieutenant-colonel, rencontra par hasard dans un restaurant de bord de mer en banlieue d'Alger le Général LECLERC qu'il avait connu Capitaine avant la guerre et qu'il n'avait pas revu depuis plusieurs années. Au cours d'une discussion amicale, après des échanges fructueux, LECLERC lui proposa d’intégrer le 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, ses 8 Escadrons et ses 2000 hommes instruits dans la Division qu’il était en train de constituer. Immédiatement, de LANGLADE accepta et se mit sous ses ordres, propos confirmés le lendemain au cours d'un nouveau dîner. Le Général LECLERC dut ensuite faire accepter cette intégration par le Général LEYER, Chef d'État-major de l'Armée de Terre. Alors que ce dernier demandait l'accord de LANGLADE, le Lieutenant-colonel répondit : " Si j'avais 50 ans et le Général LECLERC 28, j'accepterais encore avec joie d'être placé sous ses ordres".

 

À ce moment, le paquetage du Chasseur d'Afrique était encore composé : d'un short et d'un pantalon, d'une chemisette, des souliers, d'un ceinturon en cuir, d'une ceinture rouge de tradition avec ses trois bandes noires et de la chéchia rouge comportant à sa base ces mêmes trois bandes en mémoire de trois Régiments qui avaient éprouvés de lourdes pertes au cours d'engagements mémorables.

 

Afin de pouvoir se familiariser avec le matériel blindé américain qui commençait à débarquer en Afrique du Nord, un détachement du Régiment, composé d'Officiers et de Sous-officiers, fut envoyé dans un camp d'entrainement américain entre Oran et Mostaganem en Algérie pour une quinzaine de jours. Dans ce camp, il y avait notamment deux ou trois chars Sherman, matériel dont fut doté ultérieurement le 12ème R.C.A.

 

Un jour du mois de juillet 1943, tous les Officiers et S/Officiers du Régiment, environ 120 personnes, furent convoqués au cinéma de Rio-Salado par le Général LECLERC. Ce dernier arriva en saharienne, short, sa canne au bras, accompagné sur scène par le Colonel de LANGLADE. Quelques mots, quelques détails sur la 2ème D.B. en formation et sa profonde conviction en la victoire finale. 

 

A compter du 3 août 1943, le 12ème R.C.A. fut formé en Régiment de chars légers. 

 

Le Général GIRAUD vint visiter le Régiment à Rio-Salado le 9 août. Le 2ème Peloton du 2ème Escadron fut de Garde d'Honneur. 

 

Le 24 Août 1943, le Général LECLERC reçut officiellement le Commandement de la 2ème D.B. Le principe de son équipement par les Américains avait été négocié par le Général GIRAUD avec le Président ROOSEVELT en Janvier 1943 à Anfa (Casablanca).

 

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Le Capitaine GRIBIUS derrière un Chasseur qui installe la radio du l'Half-track n°409425

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Du premier septembre à décembre 1943, le 12ème R.C.A. forma quatre Escadrons de combat avec l'arrivée d'effectifs et de matériel provenant des 1er, 2ème et 4ème Régiments de Chasseurs d'Afrique, l'instruction était dirigée par le Chef d'Escadrons de FÜRST avec du matériel anglais, mais aussi avec des vieux chars H35 et H39 parmi ceux qui restaient disponible au Maroc.

 

Notamment, le 1er Escadron du 12ème R.C.A. fut formé par le dédoublement du 1er Escadron du 1er R.C.A. basé près de Casablanca qui fit mouvement le 2 septembre 1943 à Turgot en Oranie, dans la zone de stationnement du 12ème R.C.A. Le Capitaine du HAYS en prit le Commandement. 

 

Regroupé depuis le 30 août à Boufarik dans l'Algérois, le 12ème R.C.A. donna naissance le 1er septembre, par dédoublement, au 12ème Régiment bis de Chasseurs d'Afrique, qui devint le 16 septembre 1943, le 12ème Régiment de Cuirassiers, bientôt mis sous les ordres du Lieutenant-colonel WARABIOT. Ce dernier repris sa devise: "Pericula Ludus", soit : "Au danger mon plaisir". Pour le former, quelques Officiers furent mutés du 12ème R.C.A. au 12ème Cuirs : Le Chef d'Escadrons ROUVILLOIS, les Capitaines de la JONQUIERE et LETELLIER, le Lieutenant BRIOT de la CROCHAIS, le Sous-lieutenant PITY etc... Le PC du 12ème Cuirassiers s'installa à Hammam-Bou-Hadjar dans l'Oranais, en Algérie.

 

Le 10 septembre 1943, Le Général LECLERC cru bon, après qu'il eut reçu les Officiers les uns après les autres, de mettre les choses au clair lors d'une allocution devant les 12ème Chasseurs et 12ème Cuirassiers réunis : 

"Vous êtes affectés à la 2ème D.B. sous mon Commandement. C'est la première grande unité dans laquelle se trouvent réunis des Français, qui depuis trois ans étaient séparés par les circonstances. Je vous demande de réfléchir à l'importance de cette réunion. Notre pays est dans une situation qu'il a rarement connu. Il est devenu une nation de second ordre...Nous ne pourrons plus nous payer le luxe de divisions internes. L'Union est plus nécessaire que jamais pour rendre à la France sa grandeur nationale".

Il annonça également que le 12ème RCA allait rejoindre le Maroc et percevoir du matériel, de l'armement et des uniformes américains.

 

Suivit alors pour le 12ème R.C.A. une phase de préparation, d’organisation, de montée en puissance des hommes et du matériel.

 

Plan en forêt de Témara

 Implantation du 12ème R.C.A. en forêt de Témara au Maroc

 

Laissant son dépôt à Rio-Salado, le Régiment quitta Boufarik et l'Algérie le 16 septembre par chemin de fer pour arriver le 28 septembre à 7 kms au sud de Rabat au Maroc, à l'angle Sud-ouest de la forêt de Témara au bord de l’océan Atlantique, pour parfaire son instruction sur le matériel américain nouvellement perçu, qui sortait des chaînes de montage de Casablanca.

 

Des Sherman tout neuf, "prêts à servir", remplacèrent bientôt les chars Somua. 17 Somua furent reversés au 7ème Régiment de la Garde, Escadron d'Oran et 2 à l'École des Élèves Aspirants d'A.F.N. à Cherchell. Auparavant, les plaquettes "S.O.M.U.A." qui étaient fixés à l'avant de chaque char furent soigneusement retirées puis soudées à l'avant des nouveaux chars Sherman affectés, sous l'habitacle du pilote, comme souvenir et porte-bonheur. 

Images Défense ECPAD 10

 Images Défense ECPAD

 

C'était l'heure aussi, et la fébrilité, de réceptionner les armes, uniformes et équipements américains sur les chaînes de montage où étaient assemblés les milliers de véhicules souvent en kits que vomissaient dans le port les Liberty-ships provenant des Etats-Unis. C'est à ce moment que le calot bleu pâle à fesses jaune canari de tradition remplaça le calot kaki U.S. Army perçu antérieurement.

 

Pour compléter l'uniforme, il y avait également un casque en acier contenant une doublure en plastique très légère, un ceinturon de toile comportant des œillets qui permettaient d'y fixer une gourde et un quart, un étui de pistolet et un étui destiné à recueillir des médicaments de premiers secours. Les officiers perçurent en plus un blouson de toile doublé en drap de laine à fermeture Éclair, une petite sacoche porte-cartes en toile et des jumelles.

FONDS LECLERC MAR 18

le secteur du 2ème Escadron avec son Fanion

 

En forêt de Témara étaient regroupés les différents Régiments de la 2ème DB, chacun dans un secteur de cantonnement. Les Escadrons du 12ème R.C.A. étaient dispersés dans un sous bois de chênes-lièges semé de clairières qui permettait l'installation et la manœuvre des chars et des autres véhicules, GMC, Dodges, 6x6, 4x4. Le sol était sablonneux et plat, chaque Peloton disposait d'une aire distincte et les guitounes étaient alignées au cordeau. Les hommes avaient un réfectoire couvert et une cuisine.

 

Très rapidement, les pilotes "SOMUA" devinrent d'excellents pilotes "Sherman" dont la conduite était assez aisée. En quelques heures, chaque équipage fut opérationnel. Huit jours après, un exercice sur terrain au niveau Escadron permit de vérifier la bonne aptitude au combat. Trois hommes étaient en tourelle, Chef de char - tireur et radio chargeur, deux aux postes de pilotage, pour former une équipe soudée.

 

GALVEZ -Témara

                                                                                  A Témara, le Sherman "LIMOUSIN" du G.T.L. et son équipage 

                        Chef de Char MDL DOUGNAC - Pilote Brigadier/Chef GALVEZ - Copilote Chasseur LUIGGI - Tireur-radio Chasseur BATTESTI.  Collection Galvez

L'entrainement se poursuivait activement, entrainement physique, connaissance des armes, des appareils et procédures radio, identification des avions amis et ennemis, tirs sur cibles fixes et mobiles etc... Les gardes se succédèrent, les spécialistes affutèrent leur aptitude. Entre autre, il était impératif que chaque Chasseur soit titulaire du permis de conduire une Jeep.                                           

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                                                                                Insignes des Unités composant la 2ème Division Blindée.

La fusion des différents Régiments composant la 2ème D.B., dont les cadres venaient de tous les horizons politiques, fut difficile et longue à se faire. De multiples incidents émaillèrent cette intégration. Notamment, suite à une provocation au cours d'un "pot d'Honneur" dans les sous-sol du grand hôtel Balima à Rabat, en fin d'année 1943, le 12ème R.C.A. fut raillé et surnommé le "12ème Nazis " ou " Royal-Nazi " par certains anciens du 501ème Régiment de Chars de Combat, du Régiment de Marche du Tchad, du 3ème Régiment d'Artillerie Coloniale et du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains, tous des Forces Françaises Libres, alors que le 12ème R.C.A., le Régiment Blindé de Fusillés Marins, le 12ème Cuirassiers et autres provenaient de l’Armée d’Armistice fidèle au Général Henri GIRAUD. 

Le Général LECLERC fit peindre une petite carte de France sur chaque véhicule de la Division. Seules les unités provenant de la France Libre y ajoutèrent une croix de Lorraine.

Comme Commandant en Second, le Lieutenant-colonel de LANGLADE choisit le Chef d'Escadrons MINJONNET dont il connaissait parfaitement la valeur pour l'avoir eu sous ses ordres comme Capitaine d'Escadron au 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique pendant plus d'un an.

 Nouvel Ordre de Bataille du 12ème R.C.A en Septembre 1943 :

ÉTAT-MAJOR

Chef de Corps : Lieutenant-colonel de LANGLADE

Chef d'Escadrons Commandant en Second : Chef d'Escadrons MINJONNET

Capitaine Adjoint : Capitaine MARRON

Chef d'Escadrons de Réserve de Cadres : Chef d'Escadrons de FÜRST

Chef d'Escadrons du Service Auto : Chef d'Escadrons DIDELOT

Peloton de Commandement : Officier de Renseignements : S/Lieutenant HOUEL

Peloton de Transmissions : S/Lieutenant de LENCQUESAING

E.H.R. : Capitaine STARCK

Peloton des Services : S/Lieutenant KUNZLI

Peloton d'Approvisionnement : S/Lieutenant BERGER-VACHON

Peloton Echelon : Lieutenant d'URBAL

Peloton Sanitaire : Lieutenant NETIK

1er ESCADRON de Chars Légers : Capitaine du HAYS

Chef de Peloton : Lieutenant de la MENSBRUGE

Chef de Peloton : Lieutenant BOUCHER

Chef de Peloton : Lieutenant LEGRIS

Chef de Peloton : Aspirant JACQ

2ème ESCADRON de Chars Moyens : Capitaine GRIBIUS

Chef de Peloton : Lieutenant COUPÉ

Chef de Peloton : Lieutenant BAILLOU

Chef de Peloton : Lieutenant DOUBOSTER

Chef de Peloton : Adjudant/Chef TITEUX

3ème ESCADRON de Chars Moyens : Capitaine de BORT

Chef de Peloton : Lieutenant JACQUIER

Chef de Peloton : Lieutenant BIOSSE-DUPLAN

Chef de Peloton : Lieutenant de MONTAL

Chef de Peloton : Adjudant/Chef MAUGER

4ème ESCADRON de Chars Moyens : Capitaine HARGOUS

Chef de Peloton : Lieutenant ISSAVERDENS

Chef de Peloton : Lieutenant ZAGRODSKI

Chef de Peloton : S/Lieutenant d'ARCANGUES

Chef de Peloton : Adjudant/Chef JEANDET

Quelques jours plus tard, le Général LECLERC, connaissant ses qualités remarquables, fit affecter le Capitaine GRIBIUS à son État-major, pour tenir le 3ème Bureau. Le Capitaine, après un repas de Corps, fit ses adieux à son 2ème Escadron qu'il laissait à son adjoint, le Lieutenant COUPÉ.  

FONDS LECLERC MAR 16        FONDS LECLERC MAR 15

Présentation du Fanion du 12ème RCA lors de l'inspection du Gal LEYER.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 A compter du 25 septembre 1943, le Lieutenant-colonel GIROT de LANGLADE fut promu Colonel.

 

Les 26 Septembre et 5 Octobre 1943, Médecins et infirmières "Rochambelles" du 13ème Bataillon Médical furent en inspection sanitaire au Régiment.

 

Le Général LECLERC fit rassembler le 14 octobre, au casino de Témara, plus de 400 Officiers de la Division déjà arrivés et prononça une longue allocution sur ses projets commençant par : " j'ai tenu à vous réunir, d'abord pour vous dire pourquoi nous sommes ici..." qui fut suivi d'un salut aux Couleurs et d'un apéritif avec sandwichs.

 

Images Défense ECPAD 17 bis

Inspection du 12ème RCA par le Général LEYER

Images Défense ECPAD

 

25 Octobre 1943, Le Général LEYER, Chef d'État-major Général de l'Armée de Terre, vint à Témara réaliser une inspection des Unités, dont le 12ème R.C.A.

 

FONDS LECLERC MAR 10008

Revue du 11 novembre 1943 - Le Colonel de LANGLADE et son pilote, le Chasseur EBERHARDT

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Noël 1943 - Des colis venant des Américains furent distribués dans les Escadrons. Des permissions permettaient aux Chasseurs de visiter Rabat, Meknès et Casablanca.

 

Fin décembre 1943 et début janvier 1944, tous les chars du Régiment furent baptisés aux noms de Provinces de France. Au 1er Escadron le Centre-ouest, au Second le Sud-est, au troisième le Nord et l'Est, au quatrième le Sud-ouest.

 

L'hiver fut rigoureux sous des grandes tentes, des guitounes, suant d’humidité parmi les chênes-lièges aux troncs tordus et au pieds un sol sablonneux. Le Printemps, par contre, hâtif, tapissé de fleurs et de senteurs d’oliviers sauvages. Il n'y avait pas d'eau courante et pour boire, pour se laver ou laver ses vêtements, il fallait utiliser l'eau rapportée des oueds, souvent celui de Sidi-Yaya, dans les jerricans des véhicules. En général, l'aller se passait très bien, par contre, pour le retour ce n'était pas la même chose, car un astucieux Marocain, ayant tout compris, avait monté une petite buvette clandestine près du cours d'eau qui permettait d'abreuver les hommes de "corvée" !

 

20 Janvier, le Médecin-capitaine GRAS affecté au Régiment passa pour contrôler l'état sanitaire et notamment de la cabine prophylactique de la maison réservée "Le Camélia".

 

Sous le regard perçant du Général LECLERC, du 24 au 26 janvier, une manœuvre commune 12ème RCA, 2ème Bataillon du RMT et 40ème Groupe d'Artillerie, dans la rocaille de Sidi Yaya, permet de mettre au point les procédés d'emploi tactique des trois Armes.

 

FONDS LECLERC MAR 19

Instruction des équipages sur Sherman

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 

Les 12, 13 et 14 février 1944, une commission américaine commandée par le général KLINGMAN vint inspecter, une fois de plus, la 2ème D.B. pour constater son aptitude à aller au combat. Après un examen draconien de quarante huit heures et deux manœuvres avec tirs réels, le feu vert fut donné, salué par tous les hommes de la Division. Dès le lendemain, les manœuvres reprirent de plus belle, d'Escadron, de Régiment, axées sur le binôme chars-infanterie.

 

Une nouvelle inspection sanitaire le 16 mars 1944 permit de contrôler et faire le point sur les nombreuses maladies vénériennes constatées au 12ème RCA.

 

FONDS LECLERC MAR 20

Forêt de Témara - dont les Chasseurs René MARTIN et Jacques POULIN (qui sera tué à Toussus le Noble)

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Le 6 avril, le Général LECLERC fit parvenir à chaque Chef de Corps de sa Division le texte suivant :

 

"Toutes permissions suspendues jusqu'à nouvel ordre. Réunion de tous les Chefs de Corps et Services ce jour à 11 heures 30 chez le Général avec situation des permissionnaires et du matériel indisponible."

 

Puis le Général de GAULLE, Président du Comité Français de la Libération Nationale, vint lui-même en inspection le 7 avril 1944. A 10 heures, douze mille hommes, trois mille véhicules lui furent présentés au bivouac du 501ème R.C.C., puis, à 13 heures, de GAULLE fit rassembler les Chefs de Corps au casino de Témara, où était implanté le PC de la Division : de LANGLADE pour le 12ème R.C.A., MALAGUTI pour le 501ème R.C.C., WARABIOT pour le 12ème Cuirassiers, MAGGIAR des Fusiliers Marins etc. pour leur affirmer, du haut de la scène et les bras élevés en V, que la victoire était non seulement possible, mais certaine et que, officiellement, la 2ème D.B. débarquerait bientôt en France.

 

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Préparation à l'embarquement des Sherman "ISERAN" et "VALSERINE" du 2ème Escadron.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Effectivement, trois jours plus tard, le jour de Pâques, les militaires du premier détachement " A ", bientôt suivi du détachement "B", embarquèrent sur les premiers des 17 L.S.T. (Landing Ship Tank) à fond plat de 10.000 tonnes, à équipages britanniques, au port de Casablanca en direction de l’Angleterre, après une nuit passée à proximité sur le terrain des "Roches Noires". Ces L.S.T. étaient couplés et amarrés perpendiculairement au quai.

 

Dirigé par les orienteurs américains, l'embarquement se faisait par les deux immenses portes à l'avant du bateau. Une sorte de grand ascenseur était abaissé pour charger les véhicules, puis, remontant, les déversait dans la cale pour y être arrimés par de grosses chaînes. Chaque L.S.T pouvait contenir 55 chars de 32 tonnes dans ses cales, plus les véhicules plus légers : Halftracks, GMC, jeeps etc...qui étaient montés sur le pont supérieur.  

 

Le matériel avait été embarqué la veille, puis le reste suivit et cela pendant plusieurs jours.

 

Tout le convoi était parti, sauf le bateau amiral tombé en panne de dynamo grillée avec à son bord le Colonel de LANGLADE, le Commandant VERDIER et tout son État-major !

 

Les premiers jours, la mer était mauvaise, très mauvaise. Le personnel qui occupait les couchettes des coursives supérieures était sérieusement secoué, malade, car tout dansait, tout valsait, tout se renversait à bord. Pour ceux qui "tenaient le coup", des rations K.S. étaient distribuées.

 

Le convoi, pour éviter l'ennemi, tous feux éteints, mit le cap vers les Açores, s'intégra à un convoi venant d'Italie et du Moyen-Orient, évita la traversée meurtrière de la manche, remonta vers le Groënland et contourna l'Ecosse. Arrivée plus calme aux ports, le débarquement se fit à Swansea et à Port-Talbot, région de mines de zinc couverte de puits, les 22 et 23 avril (Pays de Galles).

 

Après un chaleureux accueil de la part des habitants de ces deux ports, les chars légers et les half-tracks, chargés sur des plates-formes,  partirent par voie ferrée sous les ordres du Chef d'Escadrons MINJONNET, les autres véhicules, par route, aux ordres du Chef d'Escadrons NOIRET du 12ème Régiment de Cuirassiers.

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                                                                                                                         Collection J.C. Galvez

Entre le 24 et le 29 avril, les détachements "A" et "B" firent étapes à Newport, Lanceister, Luttenworth, Doncaster et enfin Hessle, au cantonnement de Travy-Parc.

Après un parcours de 500 km, le dimanche 30 avril, le Groupement Tactique "L" et ses 238 chars gagnèrent Dalton-Hall, dans la région de Hull, sur la côte est, dans le Comté du Yorkshire. Les camps étaient répartis en étoile sur 40.000 hectares, champ de manœuvres idéal pour les chars de la division Leclerc. 

 

Carte Angleterre

           Réalisation A. Planchon  

Par un froid de canard, le Poste de Commandement du Colonel de LANGLADE se déploya dans un vieux château à moitié brulé, réquisitionné, considérable et confortable, du nom de Sunderlandwick Hall, à deux kilomètres de la petite ville de Great Driffield. Dans ce château logent également une grande partie des Officiers de l'État-major : Le Commandant VERDIER, les Capitaines ARNAUD, MASNIERE, ROCHELET, FABRE, les Lieutenants BISSERIER, MENINGER et l'Aspirant Guy de VALENCE. Le Colonel de LANGLADE se réserva deux chambres très confortables.

Angleterre Fimber Station printemps 1944 1er Escadron PIQUET - de TRUCHIS - NOUVEAU copie

Fimber Station - De gauche à droite : Aspirant Robert PICQUET - S/Lieutenant Christian de TRUCHIS - Aspirant Jean-Pierre NOUVEAU

Entre le 10 et le 20 mai, l'élément postcurseur du Régiment, dit détachement "C", principalement composé du 2ème Escadron, quittant le Maroc, arriva au port d'Oran en Algérie pour embarquer sur le s/s "Capitaine Castle". Le 30 mai, le bateau accosta en rade de Liverpool et l'Escadron traversa à son tour l'Angleterre pour rejoindre le Régiment.

Les Escadrons étaient sous tentes non chauffées au camp de Fimber Station situé dans un vallon à quelques kilomètres de là, aucune maison à proximité sinon celle du garde barrière du chemin de fer. Ce confortable village de toile était très bien approvisionné par l'intendance américaine, rien ne manquait...il y avait même du café et des cigarettes, mais pas d'alcool. Le samedi soir, les permissions donnaient l'occasion d'aller au dancing ou dans les pubs à Hull.

Le matin était consacré à l'entretien du matériel et l'après midi, il y avait quartier libre à partir de 17 heures. Deux fois par semaine, il y avait tir au canon sur Sherman et aussi à la carabine. Pour se rendre au champ de tir, il fallait traverser la ville de Hull avec les chars, et cela se faisait sous les applaudissements des badauds.

Le programme d'instruction et d'entrainement intensif, grandeur nature, préparatoire au débarquement, put reprendre. Les manœuvres étaient exécutées sur les terrains des Wolds East Yorkshire, manœuvres divisionnaires, mais aussi de concert avec les Unités américaines et anglaises, voire polonaises et tchécoslovaques.

 

Plan Sunderlandwick        Château

                              Le parc et le château de Sunderlandwick hall                                  

Le Général LECLERC pour former sa Division de 14.190 hommes avait procédé à la constitution de trois Groupements Tactiques interarmes, le G.T.R. fut constitué un peu plus tard, association de chars, d'infanterie portée et de canons automoteurs :

2 DB

Le Groupement Tactique Dio "G.T.D."

Le Groupement Tactique Langlade "G.T.L."

Le Groupement Tactique Malaguti " G.T.M.", remplacé au débarquement par Groupement Tactique Warabiot " G.T.V." 

Composition du "G.T.L.", Commandé par le Colonel de LANGLADE :

G T LANGLADE bis

12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, du Chef d'Escadrons, puis Lieutenant-colonel MINJONNET.

2ème Bataillon de Marche du Tchad du Commandant MASSU.

40ème Groupe d'Artillerie Nord-africain du Commandant MIRAMBEAU.

1 Compagnie de Combat du 13ème Génie du Capitaine TRAVERS.

1 Escadron de Reconnaissance du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains.

1 Compagnie des Forces Terrestres anti-aériennes.

1 Compagnie du 13ème Bataillon Médical du Médecin-commandant BROCK

1 Escadron de Réparations.

Soit un effectif d'environ 4.000 hommes et 900 véhicules.

 

Le 17 mai 1944, de LANGLADE, promu Colonel, rédigea l'Ordre du Jour suivant:

"Par ordre du Général Leclerc, commandant la 2ème Division Blindée, je quitte le Commandement du 12ème Chasseurs d'Afrique à la date du 16 mai 1944. Groupe Autonome du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique le 1er mars 1941, puis Groupe Autonome du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, enfin 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique au Maroc, en Afrique Occidentale Française, en Tunisie, en Angleterre, j'ai aidé aux premiers pas du régiment et j'ai été son premier Colonel. Il m'a donné sa confiance et son affection, qu'il sache aujourd'hui, que mon cœur est à lui sans partage.

En remettant le commandement entre les mains du Chef d'Escadrons MINJONNET, j'adresse à lui, aux Officiers, Sous-officiers, Brigadiers-chefs, Brigadiers et Cavaliers, à tous mes vieux compagnons, l'expression de ma gratitude émue. Le Régiment détient deux vertus essentielles: l'esprit de sacrifice, l'esprit d'obéissance. C'est pourquoi je lui dis ma foi dans la victoire et ma certitude de ses exploits dans la bataille imminente qu'il va livrer pour la libération de la Terre de France".     

 12_RCA_GALVEZ_JC_Site_2CB_3_Sanderlandwich_Juin_1944

                    La jeep du Colonel de LANGLADE, servant également à l'Aspirant de VALENCE, conduite par son neveu, le Chasseur Lucien LE LASSEUR.

Char de Langlade Char de Langlade 2

                                                                                          Juin 1944 - Le Colonel de LANGLADE à Sunderlandwick     Collection J.C. Galvez     

                                    Le même jour, de LANGLADE prit à sa charge le Groupement " L ".

 

12 RCA LCL MINJONNET

Le Lieutenant-colonel Pierre MINJONNET

surnommé le "Père Mégot" à cause de la cigarette suspendue continuellement à ses lèvres

 

La veille, le 16 mai 1944, Chef d'Escadrons MINJONNET devint officiellement le nouveau Chef de Corps du 12ème R.C.A. Le Chef d'Escadrons de FÜRST devint Commandant en Second du Régiment.

 

Au cours d'un déjeuner au Régiment, le 24 mai, le Chef d'Escadrons MINJONNET reçut du Général LECLERC une très belle photo encadrée le montrant, au cours d'une Prise d'Armes à Rabat, au côté du Général de Gaulle qui salut le Fanion du 12ème R.C.A.. Cette photo avait été prise par le Lieutenant Christian GIRARD, l'Aide de Camp du Général LECLERC.

 

L'exercice du 5 juin, dont le nom de code était "Kestrel", opposa dans le nord du Yorkshire une partie de la 2ème D.B., dont le Groupement de Langlade, à des Polonais de la division blindée Matchek, par une température de -10° et sous des bourrasques d'un vent glacial. Exercice déterminant pour juger de l'état de préparation des Unités.

 

Le 6 juin 1944, le débarquement des Américains en France sur les côtes normandes fut annoncé partout. Opération "Overlord", Jour mémorable.

 

Une nouvelle inspection du Général COOK, Commandant le XIIème Corps, eut lieu le mercredi 7 juin. Elle fut suivie d'un défilé des Unités de la Division, soit dans l'ordre : le R.M.S.M., le R.B.F.M., le R.M.T., le 12ème R.C.A. et enfin le 501ème R.C.C. Un Peloton du Régiment avec Fanion et Garde lui rend les Honneurs.

 

Du 10 au 12 juin, Le Colonel américain PEEKE de ce même XIIème Corps vint  inspecter le matériel "Showdown Inspection".

 

Des permissions sont accordées par roulement en bord de mer, à Bridlington, afin d'entretenir un bon moral des Chasseurs. Ci-dessous, carte postale du 18 juin 1944 du Chasseur Jean KNAEBEL du 3ème Escadron du Capitaine de BORT. A noter l'ancien insigne du 12ème R.C.A. collé sur la carte.

 

KNAEBEL Jean 3 12 recto 1

KNAEBEL Jean 3 12 verso

  Collection personnelle

 

 

 

insigne 2ème DB

 

 

Le 21 Juin 1944, le Général LECLERC, lors d’une Prise d’Armes au Q.G. de la Division dans le très beau parc du château de Dalton-Hall, après un grand discours sur l'avenir de la France, s’avança avec un petit insigne dans sa main représentant une croix de Lorraine au centre d'une carte de France dorée sur fond bleu, créé par lui-même, et, à l'aide d'hauts-parleurs installés sur la pelouse, déclara :

«Voici l’insigne de la Division choisi par vous. Il est à l’image de la France, marquée de la Croix de Lorraine. Chacun d’entre vous en recevra un exemplaire numéroté. Je réserve le numéro 1 pour le Capitaine DIVRY qui nous a déjà précédés, parachuté sur le sol de la Patrie. le n° 2 est destiné au Général de GAULLE, Je m’attribue le numéro 3. Prenez soin du vôtre. Portez-le toujours.» L'insigne n°4 fut attribué à son aide de camp, le Lieutenant GIRARD.

remise insigne par Gal LECLERC

 Remise de l'insigne de la 2ème D.B. à Dalton-Hall       Livre du Gal Compagnon : "LECLERC, Maréchal de France"

 

23 juin 1944, nouvelles manœuvres de la 2ème D.B autour du Général LECLERC, des Colonels NOIRET, DIO et de LANGLADE. .

 

Le 28 juin, le Général PATTON, Commandant la 3ème Armée Américaine, dont faisait partie la 2ème D.B., passa une rapide inspection d'une demi-heure au camp de Fimber Station, qui fut suivie d'un déjeuner à Dalton Hall. Le Général George PATTON, forte corpulence, culotte de cheval, bottes à éperons, avait été en 1912 et 1913 élève stagiaire à l'École de Cavalerie de Saumur. Un Escadron lui rendit les Honneurs.

 

Le 3 juillet 1944, à 12 heures 45 sous la pluie, une cérémonie eut lieu sur les belles pelouses de Dalton-Hall, devant de nombreux militaire des Armées Alliées et civils, le Général KOENIG, commandant les Forces Françaises en Grande-Bretagne et les Forces Françaises de l'Intérieur, venu spécialement de Londres avec l'Amiral d'ARGENLIEU, remit son nouvel Étendard au 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique où était déjà inscrit son premier titre de gloire : " Tunisie ", qui avait été fabriqué et offert par l'association " Anglais amis des Français de Londres".

Le Régiment de Marche du Tchad, le 501ème Régiment de Chars de Combat et le 13ème Génie reçurent également leur Drapeau et Étendard.

Tous ces Drapeaux et Étendards furent bénis par l'Aumônier Divisionnaire.

Pour la première fois, le régiment portait le calot bleu ciel à fond jonquille de tradition.

Puis ce fut le défilé des Troupes de la Division bénéficiant d'une éclaircie.

À partir de ce jour, on peut considérer que l’union de tous les Régiments composant la 2ème D.B. fut véritablement concrétisée.

 

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Dalton-Hall (Angleterre) QG du Général LECLERC - Remise des Drapeaux et Étendards aux Régiments de la 2ème D.B. par le Général KOENIG. Photo du haut : à droite, la Garde à l'Étendard du 12ème R.C.A que l'on retrouve sur la photo du bas.

 

 

Le 11 Juillet 1944, par temps couvert, sous les frondaisons du beau parc du château de Sunderlandwick, eut lieu une séance de photos du P.C. du G.T.L. et de chaque Escadron du 12ème R.C.A.

 

Etat Majot de LANGLADE

             État-major du "G.T.L." A la droite du Colonel de LANGLADE, le Commandant Henri VERDIER, son Chef d'État-major, dans le parc de à Sunderlandwick Hall       Collection J.C. Galvez

 

 même lieu... Le Groupe de Protection de l'État-major du G.T.L.

Groupe Protection

  de bas en haut et de gauche à droite : 4ème au 4ème rang : Ange GALVES.                Collection J.C. Galvez

 

Le Poste de Commandement du 12ème RCA

12eme Angleterre PC

 

  L'Escadron Hors Rang du 12ème R.C.A.

Escadron Hors Rang

Collection J. Verbruggen

De gauche à droite et de bas en haut : n°3 MORINEAU, 4 KERVIEL, 5 VECCHI, 6 KUENTZ, 7 LAURENT ?, 8 ALTENBOURGER, 12 ANTONI, 25 MDL/Chef FERRAND, 26 MDL WEISSGERBER, 27 A/C THOMAS, 28 LT KUNTZLI, 29 CNE STARCK Commandant l'Escadron, 31 ASP DUFOUR, 34 MDL/C TOURNIER, 35 MDL HUGUET, 37 SCHWALM ?, 42 RUGGIERI, 43 VÉLUT, 44 BOZZI, 45 GARNICHAT, 46 VERBRUGGEN, 47 LENEL, 50 KERRIEN, 51 LAMARRE, 52 BAROSSO, 53 CARRE, 54 DESJEUNES, 55 LION, 56 MDL/Chef FLEURANCE ?, 60 PLANCHAT, 62 A/C RABIC, 63 NACKEN, 67 SARCLIER ?, 68 BOVNI, 69 AMATH, 70 LASFARGEAS, 71 MARTEN, 72 ANDROUSE, 73  JEGAUD, 74 ARETCHE, 75 BLONDEL, 76 DUPRE, 77 MISSOFFE,  

 

...Même lieu...Les Officiers du 12ème R.C.A.

12 RCA Angleterre

De gauche à droite et de bas en haut :

1er rang : 3ème ASP de VALENCE, ASP PIQUET

2ème rang : Père-aumônier de GEVIGNEY, CNE de BORT, CNE MANIERE, CE de FÜRST, CL de LANGLADE, CE MINJONNET Chef de Corps, CE ARNEMANN, CNE HARGOUS, CNE du HAYS, CNE STARCK, CNE MARRON.

3ème rang : 3ème LT ZAGRODSKI, 7ème CNE de PARCEVAUX, 8ème LT de MONTAL.

4ème rang : 3ème SLT CHEYSSON

...même photo agrandie...

 FONDS LECLERC 115 CL de LANGLADE - LCL MINJONNET - SLT de VALENCE - SLT TIQUET

 

Le 1er Escadron

FONDS LECLERC Boite P 1 12deuxième rang, 6ème partant de gauche : MDL/Chef Thomas LARROUSSE-LACOU, 10ème : Capitaine Humbert du HAYS.

Avant dernier rang, 4ème partant de droite : Chasseur Adelin LOZANO.

 

Le 2ème Escadron

2ème Escadron1er rang, 6ème partant de droite : Brigadier Maurice PONT. 6ème rang, 6ème partant de gauche :MDL Francis ROGER

2ème rang, 11ème partant de gauche, Capitaine Émile COUPÉ. A sa droite, le Lieutenant Marcel DOUBOSTER, à sa gauche, le Lieutenant Roger RIVES-HENRYS.

 Photo Famille PONT

 

Le 3ème Escadron

FONDS LECLERC Boite P 3e escadron

dernier rang et de gauche à droite : VAUTRAVERS - FRACHON - AYMARD - CERYERA - CABAZAS - CATAUDELA - LAZARO - TEBOUL - PITAULT - CHANUT - BARCELO - BERARD - d'URSO - FRENEIX - BUSCA - MICHELOTTI - PRUVOST - PLAZZA - LAUGA

 

...photo agrandie...

FONDS LECLERC 3 e

de gauche à droite : Aspirant PIQUET - Lieutenant de MONTAL - Capitaine de BORT - Aspirant MEYER

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Le 4ème Escadron

 4ème Escadron

 

...photo agrandie...

 FONDS LECLERC 4ème Escadron photo 2

Lieutenant ZAGRODSKI - Capitaine HARGOUS- S/Lieutenant de MISCAULT - Aspirant CEUGNIET

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Les jours passèrent sous le crachin, entre manœuvres, tirs, préparatifs et inspections. Enfin, le 20 juillet, l’ordre fut donné par LECLERC de rejoindre les ports d’embarquement du sud de l'Angleterre. Le Chef d'Escadrons MINJONNET, Chef de Corps du 12ème R.C.A., dicta son Ordre du Jour :                   "Officiers, Sous-officiers, Brigadiers et Chasseurs,

La Division vient de faire sa dernière étape en terre étrangère; notre prochaine étape sera la France. L'heure tant attendue va enfin sonner. Demain, nous entrerons dans la bataille aux côtés de nos alliés, et nous aurons l'honneur d'être parmi les premières unités de l'Armé française se battant sur le sol national. Nous serons également les premiers à donner la main aux héroïques forces de la Résistance.

Cet honneur, nous le devons au Général de GAULLE et à son gouvernement. Libérer le sol national, en acceptant s'il le faut le sacrifice suprême, tel est notre premier but.

Restaurer la grandeur de la France, tel sera le second.

Pour mener à bien cette seconde tâche, la plus lourde et la plus difficile, un homme s'impose à notre confiance, comme à celle de tous les Français, l'homme qui depuis quatre ans a su, envers et contre tous, maintenir très haut l'honneur de la France, le Général de GAULLE.

C'est autour de lui que doit se faire l'union de tous les Français. Le symbole de cette union sera pour nous l'insigne de la Division que vous allez recevoir. Cet insigne nous le porterons demain pour libérer la Patrie et après la victoire pour refaire la France."

  

Dès le lendemain, le Régiment quitta le camp de Fimber Station, par la route et par le train pour les chars afin, entre autres, d'éviter l'usure des patins des chenilles, pour arriver en fin d'après-midi au cantonnement de Lutterworth, avec ses guitounes rondes, qui se situait à mi-parcours. Le Régiment était alors composé de 18 Officiers, 5 Aspirants, 552 S/Officiers, Brigadiers et Chasseurs.

 

Le 27 juillet, à l'étape de Bournemouth, sur le terrain de sports, eut lieu une Prise d'Armes du 12ème R.C.A. au cours de laquelle le Chef d'Escadrons MINJONNET remit personnellement l'insigne de la 2ème D.B. à chacun des Gradés et Chasseurs du Régiment. Le 1er Escadron devint l'Escadron d'Escorte de l'Étendard.

 

Les jours suivants, la seconde partie du trajet fut effectuée sous la pluie et la brume en passant par Dorchester pour arriver aux ports de Weymouth et Portland le Dimanche 30 Juillet 1944.

 

Ce dimanche 30 juillet, sous le soleil revenu, et pendant deux jours, au son de la musique américaine jouant des airs français, les Régiments, les uns après les autres, se présentaient à l'embarquement. Bientôt, ce fut au tour du 12ème R.C.A. et les colonnes d’hommes, tout comme les véhicules en marche arrière, s’engouffrèrent dans les bateaux L.S.T. (bateaux à fonds plat pouvant transporter une vingtaine de chars) et L.C.T. qui se trouvaient à quai à Weymouth, Portland et Southampton.

En fin de soirée, les bateaux quittèrent le quai pour aller jeter l'ancre en rade, dans une zone bien délimitée baptisée "Picadilly Circus".

 

 

31 07 1944

Petit film concernant l'embarquement du 12ème RCA le 31 juillet 1944 

 

Après trois mois passés en Angleterre, à l’aube du 31 juillet, alors que la mer était belle, tout ce convoi imposant, composé de L.S.T. et de Liberty-ships, quitta les quais au milieu d'un vacarme et d'une agitation indescriptible et, après les avoir longées, s'éloigna des côtes anglaises. 

 

 

 

Le Débarquement en Normandie

 

 

Cliquez sur la carte pour accéder à la carte interactive

 

 Réalisation A. Planchon

 

 

Au large, la mer devint très agitée et la traversée de la Manche fut éprouvante. Vers 14 heures, dans le brouillard, les plages de Normandie étaient difficilement visibles. Tout le convoi d'une centaine de bateaux se regroupa face aux côtes de Cherbourg, des dunes de Varreville.

 

Le 1er août, à partir de 0 heures 30, chaque L.S.T. et L.C.T. vomit sur la plage d'Utah-Beach (près de Sainte-Marie-du-Mont), sécurisée par les Américains après les combats qui avaient eu lieu depuis deux mois, au coup de sifflet, son contingent d’hommes et d’engins chenillés, chars, Jeeps, half-tracks. Tout autour, des vieux navires coulés et lestés formaient rade. Devant, la plage, et au delà, une zone de dunes truffée de cratères de bombes et de blockhaus percés. En l'air, d'innombrables ballons reliés au sol par câbles et des passages d'escadrilles se dirigeant vers l'est. 

 

Le premier geste de chacun fut de se baisser pour ramasser une poignée de sable qu'ils laissaient couler lentement entre leurs doigts ! Le débarquement dura des heures...À 11 heures, Le Général LECLERC donna ses premiers ordres sur le sol français.

 

LECLERC Utah Beach  LECLERC et GRIBIUS 3

 

 

LECLERC et GRIBIUS

 

      Le Général LECLERC, suivi de son aide de camp, le Lieutenant GIRARD, et du Chef d'Escadrons GRIBIUS (de face, derrière l'épaule gauche du Général), foule le sol français et salue le Général WALKER, Commandant le XXème Corps US, qui l'accueille sur la plage. 

 

 

 

 

 débarquement du 12ème RCA avec le G.T.L.

 

 Sitôt débarqué sur les bancs de sable du Grand Vey d'Utah-Beach, face au hameau de la Madeleine, le Groupement Tactique " L", tous feux éteints, en colonne, se faisant un passage au travers d'une masse de véhicules de toutes sortes des autres Groupements, guidé avec maestria par les "Orienteurs" de la Division, rejoignit son point de rassemblement près de Saint-Germain-de-Varréville (Manche) qu'il atteignit le mercredi 2 août vers 2 heures du matin.

 

La 2ème Division Blindée était intégrée dans la 3ème Armée américaine commandée par le Général George PATTON.

 

12_RCA_d_barquement

 

                      1er août 1944. le Sherman "Ile de France" du 2ème Peloton du 3ème Escadron du 12ème R.C.A....de dos, le Capitaine de BORT.

 

12_RCA_d_barquement_de_la_Tarentaise_du_2eme_Peloton

 

   ...et le "Tarentaise" du 2ème Peloton du 2ème Escadron.

 

VEXIN

le char Léger M3A3 "VEXIN" du 2ème Peloton du 1er Escadron et son équipage sortant du L.S.T.

 

37 LORRAINE debout Chasseur Roger THOMAS

Le "LORRAINE" du 2ème Escadron et en tourelle, son tireur le Chasseur Roger THOMAS

Collection G. PLANCHER

 

En date du 2 août 1944, l'Ordre de Bataille du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique était le suivant :

 

Commandant le Régiment : Chef d'Escadrons Pierre MINJONNET

Commandant en Second : Chef d'Escadrons Michel de FÜRST

Chef du Service du Matériel : Capitaine Maurice d'URBAL

En réserve de Cadres : Chef d'Escadrons Marcel ARNEMANN

Capitaine Adjoint : Capitaine Maurice MARRON

Officier de Renseignements : Capitaine Jacques de PARCEVAUX

Officier de Liaison : Lieutenant Henri HOUEL

Officier de Transmissions : Lieutenant René POURCEL

Officier Commandant le Peloton Mortiers : S/Lieutenant Jean BAILLOUD de MASCLARY

 

Capitaine Commandant l'Escadron Hors Rang : Capitaine Michel STARCK

Médecin Chef : Médecin Capitaine Jean NETIK

Médecin Adjoint : Médecin S/Lieutenant Christian CONILL

Officier d'Approvisionnement : S/Lieutenant Gérard GOURNAIL

Officiers des Détails : S/Lieutenant Jean  KUNZLI

Commandant le Peloton d'Echelon Régimentaire : Lieutenant Paul LEGRIS

En réserve à l'E.H.R. S/lieutenant André SERVENT

                              Aspirant Robert PICQUET

                              Aspirant René QUESNEL

                              Aspirant Jean ZAGRODZKI

Aumônier : Père Capitaine Bernard DURAND de GEVIGNEY

 

Capitaine Commandant le 1er Escadron : Capitaine Humbert du HAYS

Chefs de Pelotons  Lieutenant Jean BOUCHER

                           S/Lieutenant Christian de TRUCHIS de VARENNES

                           Aspirant Emile PETITEAU

                           Aspirant Yves CORTADELLES

Peloton Echelon     S/Lieutenant François VAULTRIN 

 

Capitaine Commandant le 2ème Escadron : Capitaine Emile COUPÉ

Chefs de Pelotons  Lieutenant Marcel DOUBOSTER

                           Lieutenant Roger  RIVES-HENRYS

                           Adjudant/Chef Jean TITEUX

                           Aspirant Claude BOULANGER

                           Aspirant André GILLE

Peloton Echelon     Aspirant Henri LUNARDINI

 

Capitaine Commandant le 3ème Escadron : Capitaine Jean de BORT

Chefs de Pelotons  Lieutenant Jean BAILLOU

                           Lieutenant Albert de MONTAL-MORRIS

                           Aspirant Jean-Pierre NOUVEAU

                           Aspirant Jean MEYER

Peloton Echelon     S/Lieutenant Claude CHEYSSON

 

Capitaine Commandant le 4ème Escadron : Capitaine Gaston HARGOUS

Chefs de Pelotons  Lieutenant Michel ZAGRODZKI

                           S/Lieutenant Benoit d'ARCANGUES

                           S/Lieutenant Michel de MISCAULT

                           Aspirant Roger CEUGNIET

Peloton Echelon     Adjudant/Chef Marcel JEANDET 

 

Chaque Escadron était composé de dix-sept chars accompagnés de trois half-tracks qui contenaient pour deux d'entre eux, de l'outillage, et pour le troisième, un poste radio et accueillait le poste de commandement. L'Escadron se complétait de deux camions Dodge, d'un 57 anti-chars, d'un GMC qui portait les nourrices d'essence et deux jeeps qui étaient réservées aux Officiers.     

 

Le G.T. Langlade derrière son Colonel sur son command-car se mit en ordre de bataille au milieu des carcasses tordues des panzers, des cadavres américains et allemands et des vaches gonflées pourrissants au soleil du mois d’août, dégageant une odeur épouvantable, dans un paysage ravagé. En tête de la Division, le Groupement fit rapidement mouvement, en longues colonnes, par Sainte-Mère-Église dévastée, Pont-l'Abbé, Saint-Sauveur-le-Vicomte, la Haye-du-Puits, puis Vesly (Manche) pour y rester quelques jours en bivouac, afin que l'ensemble de la Division fut débarquée et regroupée.

 

vexin1 Alain

    

                12 RCA Sherman Valserine du MDL Chef FOREST entre Avranches et Sablé 2Pton 2 esc copie

Traversée de La Haye du Puits (Manche) par le char léger "VEXIN" du 2ème Peloton du 1er Escadron et par le Sherman " VALSERINE" du 2ème Peloton du 2ème Escadron.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

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3 avril 2010

Le 4 août, premier mort, par accident, du

Le 4 août, premier mort, par accident, du Brigadier/Chef Nonce NICOSIA de l'E.H.R. à Vesly. 

Maréchal von KLUGE Commandant le Front de l'Ouest

Maréchal von KLUGE, commandant le Front de l'Ouest.

Dimanche 6 août, le G.T.L. prit l'itinéraire Coutances, Avranches, avec arrêt en fin de journée à La Rencontre, à 3 kms de Saint James. L'alerte fut donnée car des Unités de la Wehrmacht commandées par le Maréchal Von KLUGE tentaient de lancer une offensive à partir de la région de  Mortain vers Avranches dans l'espoir d'isoler le Cotentin. Dès l'arrêt, une fois les véhicules des unités disposés en carrés dans les herbages, des ordres furent donnés de faire particulièrement attention aux cadavres allemands piégés ! A chaque arrêt, la "poêle à frire" était de service pour détecter l'éventuelle présence de mines.  

Le lendemain, envoyé en reconnaissance vers St Hilaire-du-Harcouet, avec la mission de reconnaitre Mortain, le Peloton de l'Aspirant NOUVEAU du 3ème Escadron , accompagné de quelques Spahis du 2/1er R.M.S.M., surprit dans une ferme près de Mortain un État-major d'Officiers Allemands et réussit à les faire prisonniers. Pendant la nuit, bref passage d'avions ennemis contré par des tirs de DCA.

Vers 16 heures, le 8 août, le G.T.L., passant par Antrain, Vitré, Argentré, Cuillé, Quelaines, Chateau-Gonthier, arriva aux portes de Sablé-sur-Sarthe sans avoir eu de véritables contacts avec les Allemands. La veille, en se repliant, ces derniers avaient fait sauter les ponts sur la Sarthe. Dans les villages traversés, c'était une grande joie des habitants manifestée par des distributions de cidre, de vin et autres biscuits. En échange, les Chasseurs faisaient cadeaux de cigarettes et bonbons. 

Le Mercredi 9 août, de LANGLADE attendit que le Génie américain ait jeté 4 ponts de bateaux sur la Sarthe. Il reçut alors les ordres de LECLERC : « Ne vous attardez pas sur les résistances rencontrées. Manœuvrez-les si vous ne pouvez les réduire du premier coup. Votre premier souci, votre souci constant est celui de la vitesse. Au-delà des simples objectifs tactiques, souvenez-vous que le but stratégique consiste à faire, au plus tôt, liaison avec les Britanniques."

Le 10 août, le G.T. Langlade fut divisé en deux Sous-groupements. Le premier aux ordres du Commandant MASSU qui reçut le 2ème Peloton du 1er Escadron et le 2ème Escadron du Régiment, le second Sous-groupement revenant au Chef d'Escadrons MINJONNET, le patron du 12ème R.C.A., qui conserva le 3ème Peloton du 1er Escadron et ses 3ème et 4ème Escadrons. Cela permettait d'avoir des chars Sherman répartis dans les deux Sous-groupements.

La mission consistait à couper l'axe Falaise-Argentan-Alençon tenu par la 9ème Panzerdivision allemande. L'itinéraire du jour prévu : Le Chatelet Saint Pavace près du Mans, Savigné, Courcebœufs, le Sablon, Mezières, le bivouac à installer à l'orée de Dangeul. 

Alors que le Sherman " COTENTIN " en pointe du Peloton de TRUCHIS du 1er Escadron arrivait en vue du village de la Saunerie près de Ponthouin (Sarthe), sur une route de 5 mètres de large serpentant entre deux haies épaisses et hautes, il fut attaqué et détruit au lance-flammes. Le MDL JEANNOT, Chef de char, fut gravement brûlé au visage et aux mains, ainsi que le Brigadier Robert GROSJEAN, tous deux évacués en urgence par avion en Angleterre.

Le G.T.L. contourna donc Le Mans par l'ouest pour prendre ensuite la direction du nord-est par Sargé, Savigné-l'Evêque, Courcebœufs, au milieu des ovations de la population. Le terrain composé de bocages rendait les manœuvres de chars très difficiles. En tête du Sous-groupement MASSU, le 2ème Escadron du Lieutenant COUPÉ du 12ème R.C.A., avec ses deux chefs de Peloton, l'Adjudant/chef TITEUX sur son char "Corse" et le Lieutenant DOUBOSTER, deux anciens de la Campagne de Tunisie.

 

12 RCA Sherman du 2

 

Le Sous-groupement du Lieutenant-colonel MINJONNET était réparti sur un front de six kilomètres, et avançait par quatre itinéraires parallèles. En pointe, le char "BORDELAIS" du Lieutenant ZAGRODSKI et ceux de son 1er Peloton du 4ème Escadron, suivi du 2ème Peloton du Sous-lieutenant d'ARCANGUES, du Peloton de MISCAULT et derrière eux, les Half-tracks des Marsouins. 

 12_RCA_carte_Sablons

Tous étaient aux aguets, prêts à intervenir dès que le contact serait pris avec l'ennemi.

Soudain, vers 9 heures, à un carrefour à la hauteur du hameau "Le Sablon", commune de Mézières-sous-Ballon, sur la D6 entre les villages de Ballon et de Bonnétable (Sarthe), le bruit d'un tir de canon, et aussitôt le Sherman " BORDELAIS" du Lieutenant ZAGRODSKI, tiré par un anti-chars "88" allemand, s'enflamma aussitôt.

FONDS LECLERC NOR 37

Le Sherman "BORDELAIS" du Lieutenant ZAGRODSKI

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le copilote, le 1ère Classe Gabriel DIONNET et le tireur, le Brigadier/Chef Jules CLEMENT, furent tués sur le coup et brulés dans le char, le Brigadier Norbert DONZELOT, pilote et le radio, le Chasseur René MATHIEU, bien que sérieusement blessés, purent s'éloigner rapidement du char en feu pour se mettre à l'abri. Le Lieutenant ZAGRODSKI sauta lui aussi du "BORDELAIS", mais à ce moment même, il fut fauché par un tir de mitrailleuse. Il mourut immédiatement au bas de son Sherman.  

 LT ZAGRODSKI

Au même instant, le Sherman "ARMAGNAC" qui suivait fut touché à son tour par un Jagdpanther et prit feu. Son équipage put évacuer sans dommage, à l'exception du Chef de Char, le MDL Aurélien COMBALIE fut tué par les rafales de mitrailleuses allemandes. Les deux chars suivants, "AQUITAINE" et "ENTRE DEUX MERS" furent également touchés alors qu'ils se repliaient. Les blessés purent être évacués par les infirmieres Rochambelles et soignés par les deux médecins, le Médecin-Capitaine NETIK et Médecin-Lieutenant CONILL.  

Suivant les ordres du Capitaine HARGOUS, Commandant le 4ème Escadron, le char "NAVARRE" du Sous-lieutenant d'ARCANGUES et son Peloton qui suivait, commencèrent une manœuvre de contournement par le village de Sargé-lès-Le Mans, avec le soutien de "l'Air Support", des "Thunderbolt" de l'aviation américaine qui piqua, mitrailla et bombarda.

FONDS LECLERC NOR 36 copie

le Sherman "NAVARRE" du S/Lieutenant d'ARCANGUES

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Lors de sa manœuvre, au lieu dit "Tertre de Grippe" de la commune de Mézières-sous-Ballon, le "NAVARRE" fut transpercé de cinq obus perforants allemands, vraisemblablement par un canon de 88. Le Sous-lieutenant fut gravement blessé. Avec une jambe arrachée et l'autre fendue sur la longueur, il eut la force et le courage de s'extraire de sa tourelle. Il fut évacué par les Marsouins du IIème R.M.T., mais auparavant, il donna ses derniers ordres aux survivants : " Foutez le camp, nous sommes encerclés"

Une Ambulance américaine de passage le prit en charge quelques minutes plus tard. Il fut opéré dès son arrivée dans un hôpital de campagne à l'arrière, puis dirigé vers Le Mans. Il mourut en y arrivant.

Périrent également dans le char "NAVARRE" en flammes, le copilote le 1ère Classe Bernard PONTNEAU et le radio-chargeur le Chasseur Henri BAYONA. Le tireur du "NAVARRE", le MDL de VAUMAS, et le pilote, le Chasseur de 1ère Classe CASTALION purent évacuer à temps le Sherman par le portillon. Les Allemands les firent prisonniers au château de Dangeul du Comte de FLEURIEU. Alors qu'ils risquaient d'être fusillés, ils réussirent à s'évader et à rejoindre l'Escadron.

Le Brigadier Etienne CAILLAT-GRENIER réussit à évacuer de son char, mais gravement brûlé et inerte, il fut considéré comme mort à l'hôpital du Mans quelques jours plus tard. Heureusement, un médecin américain lui ayant fait le test du miroir, s'est aperçu qu'il vivait encore, a pu le soigner et l'envoyer en Angleterre où il a achevé sa convalescence.

Lors de l'intervention de l'aviation américaine, un des chasseurs alliés se trompant de cible lâcha deux bombes qui tombèrent en plein dessus le Sherman "LABOURD" en position sur la route, qui n'avait pas hissé sur la tourelle son panneau orange identificateur du jour et qui  prit feu immédiatement. Le MDL Alexis LABORDE, tireur, les Chasseurs de 1ère Classe Roland COURTY et André BOURNONVILLE périrent brûlés à l'intérieur de leur char, le Chasseur René VIRAIZE qui était au côté du char fut également tué. Le Chasseur Casimir BORDES qui se trouvait derrière eux, pilotant l'Half-track " Orion", fut tué dans son véhicule.

 

LABOURD

Le Sherman "LABOURD" 

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Il fallut beaucoup de temps pour libérer l'itinéraire de cet obstacle. Le 4ème Escadron ayant bien souffert, le Commandant MASSU, et son Sous-groupement, reprit provisoirement la mission à sa charge. 

En soirée, l'Aspirant DUFOUR arriva au bivouac pour remplacer le S/Lieutenant d'ARCANGUES et l'Aspirant ZAGRODSKI pour remplacer son frère. Ils convoyaient 4 chars "Sherman" pour combler les pertes. Au bivouac, les nuits étaient courtes. Dès l'arrivée, il fallait camoufler les chars le long des haies et sous les arbres en privilégiant les gros chênes, refaire les pleins, vérifier les mécaniques et moteurs, puis placer une sentinelle de garde dans chaque Peloton. Les 4 à 5 heures de sommeil se passaient sous les chars pour éviter éventuellement la pluie ou la rosée                         

Les Allemands s'étaient retirés en début de la nuit du 10 au 11 août et le S/Groupement MINJONNET put bivouaquer au sud de Dangeul après avoir entrepris le nettoyage du village. Le Chasseur Marcel COLLOT fut tué dans un verger à La Roussière, près de Dangeul, là où il avait été placé en sentinelle.

3 avril 2010

Le vendredi 11 août, à Louvigny quelques heures

Le vendredi 11 août, à Louvigny quelques heures plus tard, le S/Groupement se fit à nouveau accrocher par quelques chars et plusieurs mitrailleuses ennemis embusqués près des premières maisons du village qui bientôt devint un véritable brasier. Dans ces échanges de tirs, le 4ème Escadron eut deux nouveaux tués, le Brigadier Pierre CAZEAUX et le Chasseur Marc SERRUYA. Seront également tués à Louvigny les Adjudants Chefs Jean FRECHE et Auguste BOSSIER de l'Escadron Hors Rang.

Alors qu'il se trouvait en avant garde du S/Groupement MASSU, le 1er Escadron du HAYS se fit sérieusement accrocher près de Bois-Mocquet. Les trois Sherman de tête, en débouché de crête, "BEAUCE", "SOLOGNE" et "MAINE" se firent tirer et rater de peu par des canons anti chars ! les fantassins allemands étaient très nombreux et très proches. Le MDL Pierre CANY, Chef de char du "BEAUCE", arrosa à la mitrailleuse de 50 jusqu'au moment où il fut mortellement blessé et tomba à terre. Immédiatement, le Chasseur GUYOT prit la relève à la mitrailleuse. Dans sa manœuvre de repli, le char "SOLOGNE" tomba dans un fossé et déchenilla, l'équipage dut s'éloigner au plus vite.

Continuant la progression sur son axe, en vue de Rouessé-Fontaine, le Sherman "BERRY"du 1er Escadron se fit toucher par une fusée anti char et brûla, tuant le pilote, le Chasseur Yves COLOMBIER, les autres membres de l'équipage, le MDL Norbert  GREBERT, le Brigadier Raoul MEOZZI et le Chasseur Antoine ROCCA, bien que blessés, purent se replier sous la protection de l"ANJOU". Presque aussitôt, le MDL/Chef Albert VIGOUROUX, qui tirait de son char à la mitrailleuse, fut blessé par balle et évacué. Par fausses manœuvres, le "MAINE" tomba dans un fossé et le Sherman "ARTOIS" dans une mare ! réduisant le 1er Peloton à deux Sherman.

 

Sherman 17 ARTOIS du 1er Escadron

l"ARTOIS" du 1er Escadron. Chef de char : MDL Gabriel LANFUMEY

Lors de la prise du village de Rouessé-Fontaine, le Sherman "TARENTAISE" du 2ème Escadron fut touché à plusieurs reprises et prit feu. Son équipage put évacuer sans dommages, sous les tirs des mitrailleuses allemandes. Un peu plus loin, entre Ancinette et Ancinnes, son Sherman "SAVOIE" étant touché de deux coups de panzerfaust, le S/Lieutenant RIVES-HENRYS, bien que blessé, reprit le commandement en montant sur le "VALSERINE", le radio Robert MONTAGNÉ, grièvement blessé au visage et au thorax, fut évacué. peu de temps après, ce même "VALSERINE" tira dans une maison en  ruine et mit en flammes deux auto-moteurs canon. 

Alors qu'ils progressait lui aussi, sur un chemin creux, vers Ancinnes, le "POITOU" du 1er Escadron fut touché par deux tirs de 75, tuant les Chasseurs Gaston FIEVET et Gilbert GOBILLOT et blessant le Chasseur Pierre NAMOTTE.   

La nuit suivante fut assez mouvementée. En manœuvrant, un de nos chars écrasa deux américains qui dormaient par terre ! Un peu plus tard, sur le parc à char, la sentinelle aperçut une ombre suspecte qui grimpait sur un des Sherman et fit feu. C'était le Chef de char qui, probablement, venait rechercher quelque objet dans son char !

 

de VALENCE 9bis

Sur un pont à Alençon, le Général LECLERC écoute l'Aspirant de VALENCE, de dos. A gauche, le Lieutenant-colonel de GUILLEBON.

Collection Famille de VALENCE

 Le samedi 12 août 1944, le Sous-Groupement MINJONNET se replia à Rouesse-Fontaine jusqu'en début d'après-midi, puis fila vers la ville d'Alençon qui était déjà libérée par d'autres éléments de la 2ème D.B. Par l'axe Louvigny, Chérisay, Champfleur, vers 16 heures, il atteignit et traversa Alençon très endommagée pour passer la nuit en bivouac près de la gare de Lonrai, à la sortie nord de la ville, sous les bombardements de l'aviation allemande.

Groupe Etat Major 2ème DB Alençon 1944

 Alençon

Alençon - Le Général LECLERC et, assis à sa gauche, le Colonel de LANGLADE. En face d'eux, avec son porte-cartes, le Chef d'Escadrons GRIBIUS, chef du 3ème Bureau. A droite de la photo, l'Aspirant de VALENCE. Quelques secondes séparent ces deux photos !

Collection Famille de VALENCE

 Les Sherman " SOLOGNE" et "SAUMUROIS" du 1er Escadron reconnaissant le village de Radon furent tirés et détruits par une arme anti char, tuant le Chasseur François DI MARTINO et blessant mortellement le Chasseur Marcel ANDREI.

Le lendemain 13 août, vers 14 heures, Le G.T. Langlade reprit sa route en contournant la forêt d’Écouves par l'ouest, Cuissai, Longuenoë, Rouperroux qui était en feu, puis plein Est vers la Croix-de-Médavy en pleine forêt.

Vers 17 heures, l'Aspirant Guy de VALENCE de l'État-major du G.T.L. de LANGLADE effectuait une liaison vers le PC du colonel DIO. Alors qu'il marchait à la sortie de Chahains (Orne) sur la route de Sées, en attendant que sa jeep avec au volant son chauffeur le Chasseur Lucien LE LASSEUR viennent le prendre, un char allemand en bordure d'un bois tira sur un des Sherman du 12ème R.C.A., le "CEVENNES" du MDL Paul MILLECAMPS du 2ème Escadron, se trouvant près de lui. Il entendit très nettement l'ordre de tir du chef de char allemand : "Feuer" ! sentit le souffle de l'obus et se retrouva le nez sur le macadam...passant la main gauche sur son épaule droite en sang, il constata que son bras droit avait disparu ! L'obus lui avait sectionné le bras, mais en même temps la brûlure avait "cautérisé" la plaie. Une jeep du G.T. Dio le récupéra et le déposa à l'arrière, où le Médecin-lieutenant Jean LÉVY, médecin du 12ème Cuirassiers, put lui donner les premiers soins et le fit évacuer vers la formation chirurgicale de Corps d'Armée près d'Alençon. Après opération, il fut transféré au Mans, puis, pour continuer sa convalescence, au 69ème US Général Hospital à Oswestry en Angleterre, au Pays de Galles.

Au cours d'une liaison en jeep entre l'Escadron et le PC du G.T.L., près de Cuissai, le Capitaine du HAYS Commandant le 1er Escadron, l'Aspirant Emile PETITEAU et le Chasseur MAJOREL tombèrent entre les mains des Allemands. Le Chasseur René MAJOREL, chauffeur de la jeep du Capitaine, fut tué sur place. Le Capitaine et l'Aspirant, blessés, furent emmenés. Seul le Capitaine du HAYS, après s'être échappé du centre de blessés allemands de Bernay, pu rejoindre son Escadron le 28 août. L'Aspirant PETITEAU fut porté disparu.

Un barrage d'anti-chars allemand de la 9ème Panther, entre Chahains et le carrefour de la Croix de Médavy, fit feu sur la tête de colonne où se trouvait le Chef d'Escadrons MINJONNET. Le Sherman de tête prit le premier coup sur la tourelle. Le MDL Louis de TORCY, Chef de char du "VALOIS", appartenant au 3ème Escadron, fut tué sur le coup ainsi que le Chasseur Fernand GARCIES chargeur. Le tireur, le Brigadier Gabriel BOURDIL, put sortir du char au moment où un autre obus explose là où il se trouvait ! Il ne fut pas retrouvé dans l'immédiat et considéré comme mort, il n'était que prisonnier. Il réussit à s'évader et à rejoindre son Escadron le 16 août après bien des difficultés. Aide pilote, le Chasseur Gaëtan QUILICHINI, blessé dans le char en feu, et ROCHETEAU, le pilote, purent évacuer le Sherman par le trou d'homme et récupérer l'Escadron.

FONDS LECLERC NOR 12013 BOURGOGNE

Le "BOURGOGNE" du MDL/Chef DISCH

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

La colonne s'arrêta. Le second Sherman "BOURGOGNE" reçut alors un obus qui fit sauter une de ses chenilles, le rendant inutilisable. Pendant 20 minutes, échanges de tirs, avant que deux ou trois avions américains viennent larguer un chapelet de bombes sur les positions allemandes.

Le 2ème Escadron COUPÉ du 12ème R.C.A. rattrapa et doubla une colonne de véhicules ennemis en la mitraillant à bout portant, avant d’atteindre Chahains et trouver un champ pour bivouaquer.

Bilan de la journée : huit chars ennemis et vingt voitures détruits, 600 ennemis tués et 150 prisonniers.

Le lendemain et les quelques jours qui suivirent, les différents Pelotons du 12ème R.C.A.  écrasèrent les éléments allemands dispersés qui cherchaient à sortir de l'encerclement des armées alliés.

Le 14 août, parti de Chahains et progressant vers Montmerrei le Sous-groupement atteignit ce village en début d'après-midi pour y planter les guitounes dans un champ de pommiers autour de l'église. Un agent des transmissions qui avait disparu lors d'un déplacement, arriva au PC du Sous-Groupement MINJONNET en déclarant que des Allemands blessés dans une ferme proche l'avaient relaché et demandaient à être soignés. Le Lieutenant-médecin Christian CORNIL fut envoyé avec une ambulance, l'aumonier du 12ème R.C.A., le Révérand Père de GEVIGNEY, reçut mission de l'attendre, et avec lui, rejoindre la colonne du PC qui déjà était repartie. Mais, que faire de ces nombreux prisonniers allemands sinon les diriger vers l'arrière... Lors de la progression, près de Chahains, on déplora la mort du Chasseur Marcel JUY de l'Escadron Hors Rang. Le Chasseur Roger ROUGÉ, également de cet Escadron, grièvement blessé fut évacué auprès d'une formation médicale à Arconnay où il décéda le 17 août. 

Le mardi 15 Août, jour de repos pour la fête de l'Assomption. Le 4ème Escadron perçut 4 nouveaux Sherman pour remplacer les pertes, qui furent baptisés : "S/LT D'ARCANGUES", "LT ZAGRODSKI", "BORDELAIS II" et "ARMAGNAC II". Journée de remise en état du matériel. Le Père de GEVIGNEY dans sa soutane Kaki célèbre une belle messe.

 

d ARCANGUES

"S/LT D'ARCANGUES" et son équipage

 

FONDS LECLERC ALS 71 ARMAGNA II

Sherman "ARMAGNAC II" de l'Aspirant DUFOUR du 4ème Escadron

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 16 Août, Il fut constitué un Peloton de 6 Sherman à canon court de 105 placé sous les ordres du Lieutenant Artilleur SOURNAIL du 1/40 R.A.N.A. dépendant du S/Groupement MINJONNET.

Nouveau départ en milieu de journée du 17 Août vers le Nord, sur un axe Montmerrei, Mortrée et Médavy où s'installa le bivouac pour deux jours avec remise en état du matériel. 

La composition du S/Groupement à cette date :

État-major du 12ème R.C.A. du Chef d'Escadrons MINJONNET

1/12 - 3/12 - 4/12 R.C.A.

7/R.M.T.

1 Peloton du 4/R.B.F.M.

2ème Batterie du 40ème R.A.N.A.

Le 2/12 R.C.A. étant toujours détaché au S/Groupement MASSU.

Le 19, le Sous-groupement MINJONNET quitta Médavy de très bonne heure et se dirigea plein nord vers Omméel et Chambois par Almenêches et Le Pin-au-Haras. Il avait alors la mission de couvrir au sud-est le passage de deux Divisions d'Infanterie américaines qui attaquaient Chambois. Il fut confronté à une forte résistance près d'Omméel qui était accrochée au terrain et protégée par un champ de mines. Difficultés, qui furent résolues par les Sapeurs en soirée. Au 4ème Escadron, l'Aspirant DUFOUR avait prit le Commandement du Peloton d'Arcangues.

Le dimanche 20 août 1944, encore quelques escarmouches avec des Unités ennemies qui cherchaient à se replier. La jonction se réalisa avec des Unités des Armées polonaises et anglaises, refermant ainsi sur l'ennemi la "Poche de Falaise" et faisant de très nombreux prisonniers, de nombreux morts aussi dus à l'aviation alliée dont les bombardiers attaquaient en piqué. Pour le S/Groupement, la surveillance se fit vers le Nord-est, puis, en fin de matinée, l'ennemi en contre attaque, ayant percé les lignes américaines, le S/Groupement se tourna face à l'ouest. Le Chasseur Norbert SERRER fut tué ce jour là à Le Pin-au-Haras, près d'Exmes (61).

Les 21 et 22 août, le Sous-groupement retourna à Montmerrei pour passer la nuit, faisant bivouac dans une belle propriété, avec de grands et beaux arbres et des taillis pour mettre à l'abri Cavaliers et Marsouins. La journée se passa à se reposer et à remettre à niveau armes et matériels et recevoir de nouveaux engagés. Le 2ème Escadron rejoignit le Régiment reconstitué à St Christophe-le-Jajolet, autour de la ferme "Le Val Heureux".

Une vingtaine de jours après son débarquement, le 12ème R.C.A. avait terminé la bataille de Normandie. Pour LECLERC, et malgré les plans et les ordres des Américains, le prochain bond sera Paris ! Il envoya donc un fort détachement blindé vers la Capitale appelé "Patrouille", une reconnaissance !                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

 LA  LIBÉRATION  DE  PARIS

 

Paris 1


Paris 2

  Parcours du G.T. LANGLADE

Après bien des difficultés pour arracher l'accord des autorités américaines, le Général LECLERC ayant enfin reçu le feu vert le 23 août, le G.T. de Paul de LANGLADE fut prévenu aussitôt et l'ordre de départ donné. La Division se déplaça rapidement, long serpent sur un axe unique, par Sées, Mortagne, Digny, Fontaine, Châteauneuf-en-Thymerais, Maintenon, Épernon jusqu'à la sortie Est de Rambouillet, avec une arrivée en pleine nuit, installation du bivouac dans la forêt, sous une pluie torrentielle, dans la "gadouille".

Pendant que le G.T.L. se déplaçait, dans le parc de Rambouillet, sans perdre de temps, installé dans l'allée du château, LECLERC, en présence du Général de GAULLE, donnait déjà l'Ordre d'Opération pour le lendemain : 

Mission de l'ensemble de la Division :

1) S'emparer de Paris.

2) Tenir Paris, en occupant les ponts entre Yvry-sur-Seine et Neuilly-sur-Seine. En poussant des éléments dans la banlieue nord-est de Paris. En maintenant un élément réservé au centre de Paris.

Renseignements: L'ennemi dispose d'un certain nombre de points d'appui sans liaison les uns avec les autres. Ces points d'appui sont plus denses dans la région sud-ouest de Paris.

Mission secondaire de diversion du G.T.L. :

a) Pousser sur l'axe Dampierre-Chevreuse, Châteaufort, Toussus-le-Noble, les Loges, Jouy-en-Josas, Villacoublay, Bois de Meudon, Pont de Sèvres.

b) Tenir Sèvres et pousser le Sous-groupement sur Versailles et en direction de Paris.

c) En fin d'opérations et après relève par éléments réservés à Versailles, pousser l'ensemble de son Groupement au Centre de Paris (Place de la Concorde) en réserve mobile.

P.C. : Initialement au Pont de Sèvres. Ultérieurement à l'Hôtel Crillon, Place de la Concorde à Paris.

Heure de début des opérations: 7 heures. 

Le 24 août, vers 7 heures sous une forte pluie qui dura toute la journée, le G.T.L. se mit en route, dans l'ordre : Sous-groupement Massu, PC Langlade, Sous-groupement Minjonnet.

Itinéraire prévu : Cernay la Ville, Choisel, Chevreuse, St Remy, Cressely, Châteaufort, Toussus-le-Noble, Jouy en Josas, Villacoublay, Clamart, Meudon, Pont de Sèvres.

Question posée : Qui entrera le premier dans Paris ?

C'est en vue de Toussus-le-Noble que les premiers tirs nourris s'abattirent sur les éléments de tête. Massu attaqua de front appuyé par les Pelotons de MONTAL et NOUVEAU du 3ème Escadron de BORT "prêté" par le 12ème R.C.A. 

MINJONNET avec son Sous-groupement déboitât de la route principale pour s'emparer de Jouy-en-Josas, quand à la sortie de ce village, dans un champ où les Sherman s'étaient engagés, trois détonations déchirèrent l'air : deux coups au but d'anti-chars allemands sur le Sherman "ARDENNES" qui prit feu immédiatement. Son équipage arriva à s'extraire et se sauver. Il fallut plus de deux heures de combat farouche pour réduire cette importante résistance ennemie.

Alors qu'il était en tête du Sous-groupement, à la côte en lacets du Bois de l'Homme-Mort à Jouy-en-Josas, le char "LT ZAGRODSKI " de l'Aspirant Jean ZAGRODSKI, Chef de Peloton au 4ème Escadron et frère du Lieutenant tué aux Sablons, reçut 27 obus de petit calibre, sans grande conséquence ! Mais, en reculant, protégé par les autres Sherman du Peloton, le char de ZAGRODSKI vint buter contre un fort talus qui l'immobilisa, s'offrant à l'anti-char défendant l'aérodrome, qui se trouvait juste en face. Alors que l'Aspirant regardait dans son épiscope les possibilités de se dégager, il reçut en pleine tête un éclat d'obus. Il mourut dans les bras d'une l'infirmière accourue pour le soigner, lui demandant de chanter "la Marseillaise" ! 14 jours plus tard, il suivait son frère dans la mort.

Furent également tués dans ce même char, les Chasseurs Jean VIRICEL et Francis PELISSIER, ainsi que dans le char "AQUITAINE", le Chasseur Jacques LESIEUR, copilote, qui venait juste de téléphoner à ses parents pour les prévenir de son arrivée à Paris ! l'Aspirant de MISCAULT du 4ème Escadron, blessé à la jambe par un éclat d'obus, est évacué par les infirmiers Quakers. Le carrefour fut alors nettoyé par deux Tanks Destroyers arrivés en renfort, puis tenu en protection de la colonne des véhicules du P.C. 

L'Aspirant DUFOUR fut blessé dans l"ARMAGNAC II" alors qu'il venait, quelques jours avant, de prendre le Commandement du Peloton d'ARCANGUES. Soigné, il reprit sa place le lendemain. 

 

12 RCA Sherman LT ZAGRODSKI

Sherman "LT ZAGRODSKI" de l'Aspirant ZAGRODSKI.    Collection Charsfrançais

MINJONNET dut à nouveau casser plusieurs résistances pour arriver au rond-point du petit Clamart, tout en maintenant le 3ème Escadron en arrière à Jouy-en-Josas et à Villacoublay.

MAURIENNE 2eme Escadron avec II RMT

 Sherman "MAURIENNE" du 2ème Escadron à l'approche de Paris. Sur le char, des fantassins du R.M.T.                                                 

 

3 avril 2010

Parallèlement, le Sous-groupement Massu fut

Parallèlement, le Sous-groupement Massu fut arrêté à la hauteur de Toussus-le-Noble par un barrage de canons 88mm ennemis qui détruisirent deux Sherman du 2ème Escadron : le Sherman "BARFLEUR" en flammes recula puis explosa. Le Brigadier Chef André BRIER et le Chasseur PÉRUGNEAUX purent évacuer, mais les deux autres occupants, le MDL/Chef Georges CASTANER et le chasseur Jacques POULIN périrent brûlés dans le char. Le Sherman " DAUPHINÉ" fut touché au niveau des réservoirs.

Souvent inconscient du danger, la population, entre deux tirs, se précipitait pour accueillir et remercier leurs libérateurs.

Collection COURTY 1

Le Sherman "SLT D'ARCANGUES" n°75 du 2ème Peloton du 4ème Escadron, banlieue sud de Paris

Collection L. COURTY

Le bilan matériel de cette journée qui se termina au Petit-Clamart : 4 chars du 4ème Escadron et 2 du 2ème Escadron !

BARFLEUR

                                                                                Le char "BARFLEUR" du 2ème Escadron       Collection Chars-français.net                                                                    

Parvenu au Pont de Sèvres le 25 août vers 11 heures 30, par Plessis Robinson, Chatillon, Malakoff, Issy-les-Moulineaux, Meudon, le P.C. de Langlade donna, au petit jour, l'ordre à MASSU, avec son S/Groupement, de rentrer dans Paris par la Porte d'Orléans.

FONDS LECLERC PAR 40

Le Sherman "ESTEREL" n°31 du 3ème Peloton du 2ème Escadron à Clamart

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

À Issy-les-Moulineaux, le Chasseur Pierre MENANT du l'E.H.R. se fit tuer d'une balle dans la tête. C'était très dangereux car ces tirs d'Allemands ou de Miliciens, venaient de partout, des toits, des fenêtres, de l'ile de Billancourt également, il fallait être très vigilant.

 

FONDS LECLERC PAR 41

A Clamart, le Sherman "MORVAN" n°25 du 1er Peloton du 2ème Escadron et son équipage : Le LT DOUBOSTER - tireur FRITSCH - Radio TSOUPLAKIS - Pilote BERTRAND - Aide pilote RASSAT.

  Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Traversée de la Seine, Porte de Saint-Cloud, rue Michel-Ange, Avenue Mozart, rue de la Pompe, Avenue Victor Hugo. Arrivé place Victor Hugo, le 3ème Escadron avec sur ses chars des marsouins du IIR.M.T., en tête du S/Groupement MASSU, reçut l'ordre d'aller occuper la place de la Concorde en passant par les Champs Élysées. Un premier blockhaus d'une rue perpendiculaire, à l'extrémité de l'avenue Victor Hugo, fut neutralisé au canon et à la mitrailleuse.

 

Aspirant NOUVEAU 3 12RCA

                                                                             L'Aspirant NOUVEAU sur son char " Champagne " n°55 du 3ème Peloton du 3ème Escadron    Collection Chars-français.net 

Après avoir contourné la place de l'Étoile, le Peloton NOUVEAU s'engagea sur l'avenue des Champs Élysées par les contre-allées, suivit par le "PICARDIE" du Capitaine de BORT qui s'arrêta tout en haut de l'avenue, là où il avait de bonnes vues sur la Place de la Concorde.

FONDS LECLERC PAR 54

Champs Élysées à Paris - Le Chasseur BOUILLÉ, qui le suivait en jeep avec le Chasseur Robert LAUGA, le chauffeur de la jeep "AMANCE", prévient le Capitaine de BORT, Commandant le 3ème Escadron, dans son Sherman " PICARDIE" n°56, qu'un char allemand se trouvait Place de la Concorde.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

C'est alors qu'un char Panther, camouflé devant les Tuileries, près de l'Obélisque, tira sur le "PICARDIE", un coup court, l'autre trop long. Un troisième vint briser une partie du socle du bas relief "La Marseillaise" de l'Arc de Triomphe.

 

Famille BALLY 603

Le S/Lieutenant NOUVEAU Chef du 3ème Peloton du 3ème Escadron sur "CHAMPAGNE" n°56.

Collection Famille Bally

 Bien repéré, par un tir au perforant, le "CHAMPAGNE" du S/Lieutenant NOUVEAU transperça le Panther.   

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Entrée dans Paris du 2ème Escadron                            Collection F. Jault

Pendant cette journée, tous ces déplacements eurent lieu après bien des difficultés à cause d'une foule enthousiaste, voire délirante, qui grimpait sur les chars, se hissait à califourchon sur les canons, entourait les soldats en les embrassant, manifestait sa joie bruyamment de voir Paris libéré, offrait de la bière, du vin, du pain et de la confiture, sous un carillon de cloches provenant de toutes les églises avoisinantes.

 

VIVARAIS place des Ternes Paris Mme COURTY

Le Sherman "VIVARAIS" n°22 du MDL GUILLOT Chef de char du 1/2/12 RCA, Place des Ternes à Paris

Collection Courty

 

Roger THOMAS 12RCA 11

Le Sherman "LORRAINE" n° 37 du 2/2/12RCA sur cette même place

Collection G. Plancher.

 

Vers 16 heures, capitulation du Général allemand von CHOLTITZ

 

LECLERC 1944

 

Puis, en fin de journée, les véhicules du G.T.L. se positionnèrent en défensive autour de l'Arc de Triomphe et sur les contre-allées des Champs Élysées. MASSU vers l'est, MINJONNET vers le sud-ouest et le P.C. devant le n° 10 avenue de la Grande Armée.

 

14 Vermandois, Paris

Le Sherman "VERMANDOIS" n°57 près de l'Arc de Triomphe

Collection M. TEBOUL

 Gilles PRIMOUT 1

Le Sherman "ILE DE FRANCE" n°41 du Lieutenant BAILLOU commandant le 2ème Peloton du 3ème Escadron.

Photo Xavier Réquillart via http://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/

Vers 3 heures du matin, devant le n°55 de l'avenue Raymond Poincaré, la chanteuse Rose-Avril montée sur des Sherman, éclairée par les spots de deux autres chars, se mit a interpréter une "Marseillaise" vibrante d'émotion...

 

Sherman 51

 

Le  "FRANCHE-COMTÉ" n°51 du 3ème Peloton du 3ème Escadron Place Jean Lorrain & le " TARDENOIS" n°43 du 2ème Peloton du 3ème Escadron Boulevard Victor Hugo à Paris 16ème.

  Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

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Le chasseur Roger THOMAS ( à droite ) et deux camarades du 2/12 RCA

Collection G. PLANCHER

Après avoir débarqué et déversé sur les trottoirs, tentes, couvertures, rations, équipements, exténués, la plupart des Chasseurs s'endormirent dans leur sac de couchage, sur une bâche posée à même le sol tout autour de la place de l'Étoile et des avenues y menant...

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                                                                                      Le Peloton de Protection du PC du Colonel de LANGLADE  Collection J.C. Galvez

 

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                                                           Le Général LECLERC & le Colonel de LANGLADE devant l'Arc-de-Triomphe à Paris.          Général de GAULLE - Général LECLERC - Général KOENIG

Toutes résistances organisée ayant cessée dans la Capitale le samedi 26 août, la matinée fut consacrée au nettoyage des armes, des uniformes, des véhicules et à la préparation du défilé.

 

Famille BALLY 2

Le Sherman "BARROIS" n°52 du 3ème Peloton du 3ème Escadron en attente pour défiler sur les Champs Élysées. En tourelle, de gauche à droite : Brigadier Henry BALLY tireur,  Chasseur DORBRITZ radio-chargeur. Devant : Chasseur André SOULIÉ aide-pilote, Brigadier Georges QUETGLAS pilote.

Collection Famille Bally

En début d'après-midi, vers 15 heures, le G.T.L. était aligné près de l'Arc de Triomphe, à l'angle de l'Étoile et de l'avenue des Champs Élysées, lorsque le Général de GAULLE, et à côté de lui le Général LECLERC et le Général KOENIG, alors Gouverneur Militaire de Paris, ranima la flamme, puis passa une partie de la 2ème D.B. en revue accompagné par la musique des Pompiers de Paris, avant de descendre à pied l'avenue des Champs Élysées avec à ses côtes un cortège de militaires et d'hommes  politiques.

Enfin d'éviter tous débordements d'une foule en délire, les chars légers du G.T.L. durent escorter le Général de GAULLE jusqu'à Notre-Dame. 

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                                                                                            Collection J.C. Galvez                               

À ce moment, une mitrailleuse allemande installée dans un blockhaus situé à l'angle de la rue de Presbourg, se mit à crépiter. Un des chars du 3ème Escadron du 12ème R.C.A. se détacha, fit tourner sa tourelle, et d'un coup de canon de 75 fit taire ladite mitrailleuse.

 

colonne détruite

La colonne est tombée !

Un peu plus tard, le même Sherman arrivé place de la Concorde reçu de son chef de Peloton, l'Aspirant NOUVEAU à bord de son Sherman " CHAMPAGNE", l'ordre de se méfier des snipers de la cinquième colonne. Prenant cet ordre à la lettre, le tireur pointa et abattit la cinquième colonne de l'hôtel Crillon ! Au grand dam de son chef de Peloton.

 FONDS LECLERC PAR 52

Paris, Place Victor Hugo - Le Sherman "PROVENCE" n°32 3ème Peloton du 2ème Escadron.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

PICARDIE du Cne de BORT à Paris 26 08 1944 Mme COURTY

Le Sherman "PICARDIE" du Capitaine de BORT Cdt le 3ème escadron

Collection L. COURTY

 

Gilles PRIMOUT 4

Ce même Sherman "PROVENCE" dans une autre rue de Paris.

Photo Xavier Réquillart via http://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/

 Un peu plus tard, avenue Victor Hugo, le Maréchal des Logis/Chef André JONNIAUX, chef du char" CAMARGUE" du 3ème Peloton du 2ème Escadron et le Chasseur François ROYANT, furent victimes d'un de ces Allemands, tireurs des toits, qui pullulaient et faisaient feu de partout. Le premier fut tué, le second blessé.

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  Sherman "Camargue" n° 33 du 3ème Peloton du 2ème Escadron. En tourelle, le MDL/Chef André JONNIAUX 

Collection Chars.français.net 

 

Gilles PRIMOUT 2

Ce même Sherman "CAMARGUE" du MDL /Chef André JONNIAUX qui sera tué quelques minutes plus tard place Victor Hugo par un sniper posté dans un immeuble.

Photo Xavier Réquillart via http://liberation-de-paris.gilles-primout.fr/

Il fallut ensuite détruire une à une les poches de résistance dans Paris, actions périlleuses contre des "jusqu'au-boutistes" allemands ou miliciens.

 

Famille BALLY 1

Le tireur Henry BALLY devant son Sherman "BARROIS" n° 52 du 3ème Peloton NOUVEAU du 3ème Escadron de BORT.

Collection Famille Bally

Le dimanche 27 août, le S/Groupement quittait les abords de l'Étoile et Paris, vers 6 heures du matin, par l'avenue de Malakoff, Boulevard de Gouvion-Saint-Cyr, Saint-Ouen, qui a été bombardé la nuit précédente, Epinay, Montmagny, Groslay, avec pour mission de libérer la banlieue nord et écarter la menace de contre-attaques afin de couvrir le Nord de la Capitale. En fait, ils ne rencontrèrent que des éléments légers

FONDS LECLERC PAR MORVAN a Sarcelles

Le Sherman "MORVAN" n°25 du 1er Peloton du 2ème Escadron à Sarcelles

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 12RCA CAZENEUVE 25 27 08 1944

 27 Août - La population de Montmagny fait honneur aux libérateurs. A gauche, le Sherman "COTENTIN II" n°9 du 2ème Peloton du 1er Escadron.

Collection M. Cazeneuve

 

12RCA CAZENEUVE 27 PERCHE RUE FERRY

Le "PERCHE" n°6 du 2ème Peloton du 1er Escadron rue Jules Ferry à Montmagny.

Collection M. Cazeneuve

 

12RCA CAZENEUVE 23 souvenir de Montmagny

Montmagny - Le "PERCHE" du 2/1/12ème RCA avec son équipage : Sur le Sherman : Chasseur BOUCHER. accroupis : MDL DUIZABEAU et Chasseur SUCH.

Collection M. Cazeneuve

 

12RCA CAZENEUVE 21 CHAR CAMPAGNE

Montmagny - Sur le Sherman "PERCHE", le Chasseur BOUCHER. Debout, dos au char, le Chasseur SUCH.

 

12RCA CAZENEUVE 22 Souvenir de Montmagny

Debout à droite : Chasseur SUCH. Accroupi, MDL DUIZABEAU Chasseur

Collection M. Cazeneuve

 

Famille BALLY 201

 Le Brigadier Henry BALLY du 3ème Peloton NOUVEAU, du 3ème Escadron de BORT en maintenance !

Collection Famille BALLY

 

12RCA CAZENEUVE 17BERRY II M5A1

 Montmagny - le "BERRY II" n°4 du 1er Peloton du 1er Escadron. Droite à gauche : MDL LANFUMEY et  X

Collection M. Cazeneuve

 

9 Maurice Teboul accueilli à Montmagny par les Peytavin

Montmagny - Devant le "VERMANDOIS" n° 57, le Brigadier Maurice TEBOUL et la famille PEYTAVIN qui l'a accueilli.

André PEYTAVIN, qui se trouve sur la photo, deviendra Ministre des Finances du Sénégal.

Collection M. TEBOUL

Le P.C. s'installa à St-Denis, tandis que les Escadrons partirent en patrouilles. De brefs et violents combats eurent lieu à la Patte d'Oie d'Herblay, dans Enghien-les-Bains et Montmagny (Val d'Oise). Les Allemands occupaient encore fortement la forêt de Montmorency. Les blindés du 12ème R.C.A. prirent leur part de l'action, puis poussèrent jusqu'à Ermont.

28 aout 1944

Le Sherman  "PROVENCE" n°32 du 3ème Peloton du 2ème Escadron dans une rue de Sarcelles le 28 août 1944          Collection F. Jault

Le 28 Août au matin, lors d'une reconnaissance à Sarcelles, le MDL/Chef Michel DEFOULOY du 3ème Peloton du 2ème Escadron ayant sorti le buste pour lancer une grenade sur des fantassins allemands réfugiés dans des trous, fut tué par balle à la tête, victime d'une des dernières escarmouches dans le secteur. 

 FONDS LECLERC PAR 53

Sarcelles - Sherman "DUNOIS" n°54 du 3ème Peloton du 3ème Ecadron. A droite, le MDL DEMONNERET

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le Lieutenant BAILLOU, avec son 2ème Peloton du 3ème Escadron, reçut la mission de patrouiller dans une vaste la zone autour de Montmorency-Enghien-les-Bains où il rencontra de nombreux éléments allemands isolés, plus ou moins combatifs.

Au cours de cette seule journée, les Unités du GTL tuèrent 250 ennemis, firent 60 prisonniers et 3 chars allemands furent détruits. Deux tués et une vingtaine de blessés étaient à déplorer du côté du GTL.

Les Américains du XVème Corps, de la 4ème Division et de la 28ème Division, prirent le relais en avançant plus au Nord de la Région Parisienne pour réduite les poches de résistances.

Le Sous-groupement Tactique MINJONNET fit relâche pendant quelques jours à Villetaneuse et Montmagny. Journées passées à l'entretien des véhicules très fatigués, notamment changer des chenilles de chars très usées, et de l'armement. Il fallait que la Division perçoive carburant et ravitaillement qui venaient des ports normands. Des permissions de 24 heures furent accordées pour se rendre à Paris, des camions du G.T.L. servirent à transporter les permissionnaires.

La Bataille de Paris était terminée, la marche vers l'est allait suivre. LECLERC avait arraché l'accord des Américains de pouvoir continuer vers Strasbourg, mais aussi du Général KOENIG qui désirait maintenir la 2ème D.B. à Paris. 
                                                         

                                                       
    

3 avril 2010

VERS LA LORRAINE ET L'ALSACE Cliquez sur la carte

VERS LA LORRAINE ET L'ALSACE

 

Cliquez sur la carte pour accéder à la carte interactive
réalisation A. Planchon
 

 14008 LOR groupe Reco

Une partie du Peloton d'Éclairage : Les Chasseurs LEGO - SAY - MARTINEZ - NOVEZ - VEZ.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 2 Septembre 1944, le Chef d'Escadrons MINJONNET, Commandant le 12ème R.C.A., constitua un Peloton d'Eclaireurs à pied destiné, à l'avant des chars, à déceler les armes anti-chars allemands et si possible les neutraliser avant qu'ils ne tirent. Le Lieutenant CHEVALLIER assura le Commandement de ce Peloton de 34 hommes, dont 5 Sous-officiers, équipé de 5 jeeps. Il fut secondé par le S/Lieutenant SERVANT et l'Aspirant SBY.

 

ANDREANI 2 MONTMAGNY SEPTEMBRE 1944

L'équipage du "PERTHOIS" n°53, 3ème Peloton du 3ème Escadron, à Montmagny. 2ème à gauche : le radio-chargeur Tancrède ANDRÉANI.

Collection Famille Andréani

 

ANDREANI 1 MONTMAGNY SEPTEMBRE 1944

 Le même Sherman "PERTHOIS" n°53 à Montmagny. 2ème à droite: le radio-chargeur Tancrède ANDRÉANI.

Collection Famille Andréani 

 

FONDS LECLERC Boite P 4ème Escadron ARMAGNAC II

À Villetaneuse, devant "ARMAGNAC II" : de gauche à droite: Chasseur Pierre RUGIERI aide pilote - Brigadier Robert VÉLUT radio - 1ère Classe Robert LION pilote - 1ère Classe Jean VERBRUGGEN tireur.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 A Villetaneuse (93) une partie de l'équipage de "ARMAGNAC II". De gauche à droite : Pierre RUGIERI - Robert LION - Robert VÉLUT et...la poule mascotte "CAGRIETTE" récupérée à Villetaneuse, qui fera toute la Compagne de Lorraine et d'Alsace, la poche de Royan et terminera écrasée par un camion en Allemagne ! 

 

Robert VELUT 1

Collection R. Vélut

 

FONDS LECLERC 23080 BARBERO à Villetaneuse

Villetaneuse -  Le Chasseur BARBERO

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

À 12 heures 45, le 8 septembre 1944, quittant Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) et la banlieue nord, le 12ème R.C.A. avec le G.T. Langlade en "formations administratives", traversa Paris en passant par la Porte de Clichy, la Nation, Vincennes, puis passa par Picpus, St Maurice, Joinville, Torcy, Lagny, Coulommiers, Chailly, Choisy en Brie, Bazoches lès Bray, Provins et arriva au plus vite à Nogent-sur-Seine. Le bivouac fut monté à la sortie de Nogent, de part et d'autre de la route de Troyes.

Le lendemain, départ en début d'après-midi vers Romilly, puis La Belle Étoile, Troyes, Vendeuvre, Arsonval, Bar-sur-Aube, évacué deux jours auparavant par les Allemands, puis nouveau bivouac vers 21 heures près des Forges St Bernard (Aube), les Escadrons occupant le village de Bayel et la ferme de La Borde proche.

 

12RCA CAZENEUVE 31 EGLISE MERY SUR SEINE 09 09 44

Traversée de la petite ville de Méry-sur-Seine et vision de son église en ruine, bombardée en juin 1940.

Collection M. Cazeneuve

 Dans la nuit du 9 au 10 Septembre, le Chef d'Escadrons MINJONNET reçut l'ordre d'atteindre la Moselle le 12, soit un bond de 140 kilomètres à réaliser en deux jours ! Le G.T.L. fut à nouveau divisé en deux S/Groupements : le Sous-groupement Massu qui comprenait, entre autres, les 17 Sherman du 2/12ème RCA commandé par le Capitaine COUPÉ, et le Sous-groupement MINJONNET qui comprenait, entre autres, le Peloton d'éclairage, le 1/12 du Capitaine du HAYS et le 4/12ème R.C.A. du Lieutenant BAILLOU. Le 3/12 R.C.A. restant à la botte du PC du G.T.L. L'itinéraire prévu pour le lendemain : Colombey - Vignory - Froncles - Bettaincourt - Leuville - Prez sous Lafauche - Goncourt - Médonville - Vaudoncourt - Remoncourt - Valleroy aux Saules - Racécourt - Circourt - Mazeley - Thaon les Vosges. 

le NORMANDIE

 10 septembre 1944 - Équipage du "NORMANDIE " : en bas : Chasseur Georges VALLET. Debouts de gauche à droite : Chasseur André PEUDENNIER - Chasseur DRILLIEN - S/Lieutenant de TRUCHIS du 1er Escadron.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le Lundi 11 septembre au petit jour, partant de Bayel, le Chef d'Escadrons MINJONNET constata bientôt que le pont branlant qui enjambait la Marne à Vouécourt, que les allemands avaient oublié de faire sauter, ne permettait pas le passage des chars moyens. Des unités du Génie dut abattre des peupliers voisins pour le consolider. Les chars passèrent alors un par un. Celui de Froncles, à l'intérieur des forges, intact, était aussi utilisable. Ce passage de la Marne dura près de trois heures.

Puis, reprise de la progression par Doulaincourt - Leurville - Orqueveaux.

 FONDS LECLERC 23131 FRANCHE COMTE Chef char MDL CLERC X X SOLET

"FRANCHE COMTÉ " du 3/3/12RCA avec son équipage : Adjudant CLER - Chasseurs ROUSSEAU - CHESNEAU - SOLET - DUFRESNE

 Arrivé à Prez-sous-Lafauche (Haute-Marne), tirs nourris d'une Compagnie d'Infanterie allemande qui tenait solidement le village. Le 4ème Escadron, devancé par le Peloton d'Éclairage du Lieutenant CHEVALLIER, fut en premières ligne et au contact. Dans cet échange de feux, le Sous-lieutenant Jean BAILLOUD de MASCLARY de l'Escadron d'État-major fut tué près de sa Jeep d'une rafale de mitrailleuse en pleine poitrine devant le puits de la place du village. Une rapide manœuvre d'encerclement puis de nettoyage mit fin à cette résistance qui avait duré près de deux heures. Au bilan, près de 200 prisonniers allemands, des armes automatiques détruites et 3 camions récupérés.

Le premier Escadron en tête, le S/Groupement MINJONNET repartit rapidement pour atteindre Goncourt vers 15 heures et constater que le pont sur la Meuse était détruit. Celui-ci fut vite réparé. Franchissement de la rivière dans la foulée jusqu'à Sommerécourt, puis traversée de la Nationale Contrexéville-Neufchâteau pour rejoindre St Remimont, où là, à l'entrée du village, le 1er Escadron se heurta à des canons automoteurs allemands. Le soir approchant, le Chef d'Escadrons MINJONNET donna l'ordre de reculer pour faire bivouac à Auzainvilliers.  

Le lendemain 12 Septembre, MINJONNET et le 12ème RCA, contournant St Remimont, Contrexéville et Vittel ( Vosges), laissant à l'Infanterie le soin de nettoyer villes et villages, prirent l'axe Bulgnéville - Suriauville - Dombrot le Sec. 

À ce moment, l'aviation américaine, se trompant de cible, largua quelques bombes qui occasionnèrent par éclats, de graves blessures au MDL Gabriel LANFUMAY du 4ème Escadron et des dommages à son char. Puis, le S/Groupement repris sa progression par Provenchères  les Darney pour rejoindre Thuillières, en nettoyant au passage quelques automoteurs. Il s'en fallut de peu que la progression du G.T.L. fut arrêtée ce jour là par manque de carburant !

 

Caravane 24

 

Les réservoirs étaient au plus bas, au risque de voir les chars s'immobiliser au milieu des combats, un convoi divisionnaire d'essence réussit à joindre le S/Groupement MINJONNET à temps. Les Services chargés du carburant qui venait de Cherbourg avaient bien du mal à suivre l'avancée rapide de la Division.

Alors qu'il arrivait à l'entrée de Vittel, le Sherman "ANCINNES" du 2/12, recevant 3 obus dans la chenille gauche, fut incendié, tiré des premières maisons de la ville. L'équipage était indemne. De son côté, le "LANGUEDOC" du même Escadron fut touché et commença à prendre feu. L'équipage put arrêter l'incendie, mais le Chasseur Charles POIRIER fut brûlé à la face et aux mains et évacué vers le P.C. pour être soigné. Le "PROVENCE" bien que déchenillé par un tir, put atteindre et détruire le char Panther allemand au sixième coup avant d'être récupéré et envoyé à l'atelier.

Pendant la progression, par mégarde, près de Valleroy-le-Sec, l'aviation alliée bombarda, touchant le "GUYENNE", blessant gravement à la poitrine le MDL/Chef Raymond BRISSÉ qui fut immédiatement évacué vers l'arrière.

En début d'après-midi, à un carrefour avant le village de Valleroy-le-Sec, le Sous-lieutenant de MISCAULT, Chef de Peloton du 4ème Escadron, donna l'ordre au chef de char de l'"AUNIS", le MDL William KATZ de WARRENS, de se déployer avec le "PERIGORD" et l'"ANGOUMOIS" en direction du carrefour suivant. Alors qu'il s'approchait du carrefour, un tir d'un Mark IV allemand vint transpercer la tourelle de part en part, tuant le MDL KATZ de WARRENS et les Brigadiers Roger BEAUGEZ et Christian ROTH. A moins de 100 mètres brûlait le char allemand qui a tiré. Vraisemblablement, les deux chars firent "feu" en même temps !

Quelques heures plus tard, l'Aumônier du 12ème R.C.A., le Père de GEVIGNEY, arrivé à Valleroy-le-Sec, avec l'aide de prisonniers allemands, dégagea les trois corps du Sherman et les fit porter au cimetière de Valleroy-le-Sec où fut élevée une chapelle ardente, avant de les enterrer.

 

FONDS LECLERC LOR 14007 SOLOGNE II

Le Sherman "SOLOGNE II" du 1er Escadron près de Dompaire.

Équipage : MDL Jean WOITZINKLER - Chasseurs Claude ATOCH - Louis MUNCHS - MORIN.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Les Sherman du 4ème Escadron pénétrèrent dans le village de Sans-Vallois, puis dans celui des Vallois, de Pierrefitte, d'Ableuvenettes.

Après avoir repositionné les Escadrons du 12ème R.C.A. en défensive, le S/Groupement MINJONNET bivouaqua au nord d'Ableuvenettes, préparant son attaque du lendemain sur Damas.

 

La Bataille de Dompaire

(cliquer sur la carte pour agrandir)

12_RCA_carte_Dompaire

 Pour plus de développement sur la bataille de Dompaire  

Au lever du jour, le 13 Septembre, le bivouac du S/Groupement fut violemment bombardé par des automoteurs allemands positionnés à Dompaire faisant 2 morts, le MDL Chef Yves FERRAND et le Chasseur Robert GARNICHAT, et deux blessés graves au 4ème Escadron, les Chasseurs André ALTENBOURGER et Eugène KUNTZ.

De même, à Ableuvenettes, des éclats d'obus de l'artillerie allemande occasionnèrent de graves blessures au Brigadier Camille LANDON du 1er Escadron qui décéda lors de son évacuation vers l'hôpital de Vittel. 

 

FONDS LECLERC LOR 14006 CYRANO DE BERGERAC

Le "CYRANO DE BERGERAC" et son équipage à Dompaire : MDL SAUVY - Chasseurs René CUGORNO - Marcel HERTZ - ETIEVANT.

Au plus vite, le S/Groupement MINJONNET réagit en contournant les quelques éléments ennemis rencontrés, pour arriver en vue des lisières sud de Dompaire (Vosges), où le sous-groupement Massu était stoppé par des éléments lourds d'une division allemande. Immédiatement, l'engagement fut total, devint un véritable combat de chars rappelant les combats de cavalerie de jadis, ne cessant qu'à la nuit noire.

 

12 RCA 4eme Escadron Dompaire

 

Le 4ème Escadron ne disposait plus que de 7 Sherman ! tous les autres ont été soit détruits, soit sont indisponibles...

Le "CHAMPAGNE", 3ème Peloton, 3ème Escadron de l'Aspirant NOUVEAU, incendié ce jour là à Ville-sur-Illon.

Champagne Dompaire - Copie copie

Collection J.P. Souvay

 

 

Famille BALLY 208 Famille BALLY 602

 

impacts d'obus allemands sur le "BARROIS" du 3/3/12RCA                    et son aide pilote, le Chasseur André SOULIÉ

Collection Famille Bally

Alors qu'il était en liaison, la jeep "Les Bauges" du Capitaine Robert du BUISSON de COURSON du 12ème R.C.A., qui commandait le 4ème bureau du Sous-groupement Minjonnet, sauta sur une mine à la sortie de Gelvécourt, petit village à trois kilomètres de Dompaire tenu par les Allemands. La jeep s'étant retournée sous le choc, le Capitaine et son chauffeur, le Chasseur Jean-Claude LUCAS, furent blessés. Alors qu'il était à terre, le Capitaine de COURSON fut exécuté d'une balle dans la tête par un des soldats allemands. Son chauffeur fut sauvé miraculeusement, car la balle qui lui était destinée, ricochant sur son casque, vint se figer dans son épaule gauche ! Profitant d'un moment d'inattention des Allemands, il réussit à s'échapper et à se cacher dans une ferme, puis pris en charge par la 3ème Compagnie Médicale et enfin soigné au Val-de-Grace à Paris.

 

tombe

Vraisemblablement l'enterrement du Capitaine du BUISSON de COURSON à Gelvécourt (Vosges). Le Colonel de LANGLADE se recueille devant le cercueil. Derrière lui, le Commandant MASSU.              Collection Histoire-Lorraine.fr

                                                     

Guidée du sol par le Colonel TOWER, l'aviation anglaise, puis l'aviation américaine qui intervinrent en de nombreuses vagues de "Thunderbolt", suivies de l'exploitation immédiate par les Sherman du 12ème R.C.A. furent déterminantes. Pour cette journée du 13 septembre, l'aviation à elle seule détruira 35 chars ennemis. De nombreux Panzers se trouvaient dans et autour de la ville, et également au village voisin de Damas (Vosges), agissant par coups de boutoirs contre les deux sous-groupements.

Le 2ème escadron du 12ème R.C.A. était dans la main de MASSU, alors que les 3ème et 4ème Escadrons de MINJONNET attaquaient Damas. Des duels Sherman contre Panzers se livraient dans tous les compartiments de terrain. Une trentaine de Panzers fut détruite par les chars embusqués des Escadrons Baillou, Desrousseaux et de Bort du 12ème R.C.A. Puis, l'Escadron de Bort dut aller se porter de toute urgence près de Ville-sur-Illon (Vosges) pour dégager les éléments du PC menacés par les chars ennemis. Lors de l'approche, le Chef de Peloton de MONTAL-MORRIS du 3ème Escadron fut blessé, le MDL/Chef WEBER pris provisoirement le Commandement du Peloton.

 

 10 tourelle Vermandois

la  tourelle du Sherman "VERMANDOIS" n° 57 où l'on voit la marque du ricochet d'un obus allemand.

Collection M. TEBOUL

Le 12ème RCA avait été impliqué totalement dans ces combats et il pouvait revendiquer cette belle victoire.

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                                                                                                                 Collection J. Verbruggen

La nuit qui suivit, le Sherman "CORSE" de l'Adjudant Chef TITEUX fut victime d'un début d'incendie provoqué par deux obus au phosphore. L'Adjudant Chef fut brûlé dans le dos sans grande gravité. il tenta vainement d'éteindre l'incendie en vidant un jerrican de vin gardé depuis Paris. Le radio-chargeur Pierre RIVAULT, avant de se replier, réussit à étouffer les flammes grâce aux extincteurs. Récupéré pendant la nuit, il fallut en urgence changer le moteur du "Corse".

12_RCA_char_Corse

                                                                      Collection Chars-français.net    le Sherman "Corse" de l'Adjudant Titeux.

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3 avril 2010

Profitant de la nuit, les restes de la 112ème

Profitant de la nuit, les restes de la 112ème PanzerBrigade abandonnèrent le terrain pour se replier vers l'est. A l'Aube, le spectacle des carcasses de chars était inimaginable ! Entre autres débris de véhicules de toutes sortes, 51 chars allemands plus ou moins détruits jonchaient les champs et les bois. Deux chars "Panther" neufs, sortis d'usine en août, laissés intacts par leurs équipages, acheminés par route, furent remis comme trophées par le Général LECLERC au Général KOENIG. Ils furent exposés en septembre 1944 et pendant de nombreuses années dans la cour de l'Hôtel des Invalides, avant de rejoindre le Musée des Blindés à Saumur. L'un de ces deux Panzers était piloté par le Brigadier Ange GALVEZ.

12 RCA GALVEZ Dompaire 20 09 44

Char léger M3A3 "LIMOUSIN" L4 du G.T.L. Equipage : Chef de char MDL/Chef DOUGNAC. Pilote GALVEZ. Copilote LUIGGI. Tireur/Radio BALLESTI.   Collection Famille GALVEZ

Du 15 au 21 septembre 1944, le Groupement Tactique LANGLADE fut maintenu sur place pour garder le flanc droit de la Division, sous la pluie à torrent, dans la région de Dompaire pour en assurer la défense en direction de l'Est et du Sud, ce qui lui permit de reprendre des forces et réparer son matériel. Cela n'empêchât pas le S/Groupement MINJONNET de détruire trois chars Marck IV qui contre-attaquaient sur Damas le 16, et d'accrocher l'ennemi lors de patrouilles journalières réalisées par les Escadrons. Le 18, LECLERC vînt féliciter les équipages du "MAURIENNE" et du " VALSERINE"  du 2ème Peloton du 2ème Escadron du 12ème R.C.A. qui s'étaient particulièrement distingués lors de cette bataille de Dompaire.

Le 22 septembre, le G.T.L. ayant pour mission d'occuper la place du G.T.D., le S/Groupement MINJONNET fit mouvement par Mazeley, franchit la Moselle à Nomexy sur des ponts de bateaux, puis Châtel - Moriville - Haillainville - Essey la Côte - Séranville et Vallois, afin de se positionner à l'ouest de Baccarat (Meurthe-et-Moselle).

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Fontenoy-la-Joûte                                         Collection F. Jault

Le 23 Septembre, le G.T.L. reçut l'ordre de continuer plus au Nord, pour occuper dans un premier temps Vathiménil et Flin, avec sont pont,  puis dans un deuxième temps franchir la rivière Mortagne. Ce qu'il fit sur un pont de bateaux installé par le Génie, dans la gadouille, sous les coups de l'artillerie allemande. Puis, il prit position face à l'ennemi qui tenait les villages de Buriville et d'Hablainville de l'autre côté de la Meurthe, tout en se gardant vis à vis du village d'Azerailles d'où parvenaient quelques tirs.

 

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le 3ème Peloton NOUVEAU du 3ème Escadron de BORT. le 3ème partant de gauche, Brigadier BALLY

 

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Vosges - le "BARROIS" et son équipage : de gauche à droite : le Brigadier BALLY - le MDL BOMY - X - X - X

Collection Famille Bally

Du 25 Septembre au 6 octobre, il resta dans cette position, recevant de temps en temps quelques obus et arrêtant quelques intrusions agressives de fantassins allemands.  

Le Sous-Groupement MINJONNET profita de cette relative pause pour remettre à niveau son matériel dans la pluie et le brouillard. Les chars réparables étaient remis en état, des Sherman neufs arrivèrent de l'arrière pour compléter les Unités, les hommes reprenaient des forces après bien des nuits sans repos. Les effectifs, aussi, étaient "regonflés" par des recrues locales ou venues de l'arrière, du "Dépôt", Bataillon de Renfort de la 2ème D.B. (BR1 et BR2) situé à St Germain en Laye. Renfort à peine suffisant pour compléter les pertes récentes qu'il fallait instruire à la hâte en un mois.

 

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Le tireur du "CHAMPAGNE II" de l'Aspirant NOUVEAU montrant la trace d'un obus allemand

Collection Famille Bally

Des mesures de sécurité furent prises suite à divers incidents, des agents à la solde des Allemands cherchant à passer la ligne de front pour récolter des renseignements. Il fut décidé, au niveau de la Division, que tout civil venant des lignes allemandes serait arrêté et conduit aux autorités. Exception toutefois pour ceux munis d'un laissez-passer, signé du Mairie de Buriville, qui apportaient des renseignements. 

Alors que le P.H.R. se trouvait en stationnement à Flin (54), le 4 octobre, l'artillerie allemande tira quelques salves de canons. Un des éclats d'obus toucha mortellement à la tête le Brigadier René VENYS.

Puis, le 7 octobre, étant relevé, le S/Groupement MINJONNET se mit en retrait à Magnières, à quelques kilomètres, les Escadrons se répartissant à St Pierremont et Domptail.

12_RCA_GAUTIER_Sherman_n__36_copie Sherman

Entretien des Sherman à Magnières. le "DAUPHINÉ"    Collection F. Jault

Le Mardi 10 octobre 1944, le 12ème R.C.A. ayant reçu les nouveaux insignes du Régiment fabriqués en Angleterre, une distribution fut faite dans les Unités. Le nom "Sénégal" avait remplacé celui de "Dakar" et comprenait sa nouvelle devise : "Audace n'est pas déraison". Il devait se fixer sur la poche droite, au dessous de celui de la 2ème D.B.

 

BARROIS 

Le "BARROIS" du 3/3/12RCA et son équipage : Chef de char MDL BOMY - Pilote QUETGLAS - tireur BALLY - aide pilote SOULIÉ - chargeur DORBRITZ.

Collection Famille Bally

 Le 12, le Colonel de LANGLADE décida de faire relever le S/Groupement MASSU, par le S/Groupement MINJONNET. Le P.C. de ce dernier partit donc stationner à Mervaville avec les Escadrons du 12ème R.C.A. cantonnés à Domptail - Mervaville - Fontenoy La Joute - Glonville.

Carte BACCARAT

Un exercice fut monté le 22 octobre à Moyen devant le Général LECLERC qui voulait se rendre compte de l'état des chenilles des chars. Le résultat fut jugé satisfaisant.

L'activité des allemands s'intensifia à partir du 25 octobre, sous forme de patrouilles agressives sur Fontenoy La Joute, Domptail et Glonville. Le 12ème R.C.A. subit deux blessés. D'autre part, à Glonville, le MDL/Chef Charles JENY du 2ème Escadron est tué par l'éclatement d'une mine.

 

FONDS LECLERC 23120 MDL chef Charles JENY mort Glonville 25 octobre 1944

Le MDL/Chef Charles JENY 

Le Colonel de LANGLADE décida la création d'un nouveau S/Groupement qui comprenait le 3ème Escadron et une Compagnie du II/R.M.T. commandé par le Chef d'Escadrons de FÜRST, Commandant en Second du 12ème R.C.A. Le S/Groupement MINJONNET allégé, se retrouvait avec les Pelotons portés, le 4ème Escadron du 12ème R.C.A., plus 2 Compagnies du R.M.T. Ces deux S/Groupements devant assurer la défense du secteur face à l'Est.

 

René PLAZZA 6

René PLAZZA 2

Le "VALOIS II" n° 42 du 3ème Escadron et son équipage : Chef de Char MDL Marcel BOCK, pilote Marcel BRUSSIAU, aide pilote René PLAZA, tireur Gabriel BOURDIL.        Collection Famille PLAZA

 Le dimanche 29 Octobre 1944, de nombreux obus de mortiers tombèrent en miaulant sur Glonville blessant le Chasseur Lucien RODRIGUES du 4ème Escadron et endommageant un Half-track de la Croix Rouge. Des automoteurs allemands cachés dans les bois environnant pilonnèrent à bonne cadence les positions amis, les obus en miaulant venaient s'écraser contre les murs des maisons en ruine. 

En fin de matinée, une reconnaissance fut effectuée par des Officiers du Régiment à la sortie Nord-ouest de Fontenoy-la-Joute. Alors qu'ils étaient descendus de voiture, l'un deux fit sauter une mine anti personnel, blessant le Capitaine de PARCEVAUX, le Médecin-capitaine NETIK et le Lieutenant BAILLOU du 4ème Escadron, tous trois aussitôt évacués vers le 11ème Evacuation- Hôpital stationné au Nord de Bayon. Le Chef d'Escadrons MINJONNET fut légèrement blessé à la main. Le Lieutenant BAILLOU étant blessé à la cheville gauche, le Capitaine d'ALANÇON prit provisoirement le Commandement du 4ème Escadron, le Médecin-lieutenant CONILL devint le Médecin-chef du Régiment.

 

 Vers l'Alsace et Strasbourg

 

La nouvelle mission de la 2ème D.B. était d'attaquer par surprise pour s'emparer de la ville de Baccarat (54), nœud routier et saillant protégeant la "Vor Vogesen Stellung", position défensive aux mains des forces du Général Hasso von MANTEUFFEL, puis au-delà sur un axe Baccarat-Montigny-Domèvre. Le Groupement Tactique LANGLADE, à l'arrière de la Division, dut se tenir prêt à intervenir au profit d'un des deux autres groupements de la Division.

Mûrement préparée par le Général LECLERC, la libération de Baccarat eut lieu le 31 octobre 1944, en fin de journée, principalement par le Sous-groupement du Lieutenant-colonel ROUVILLOIS et son 12ème Régiment de Cuirassiers, suivi par le Sous-groupement QUILICHINI, opération qui fut appelée le "Menuet de Baccarat" tant la synchronisation des Unités était parfaite. La fiabilité des renseignements et les guides apportés par le Groupe de résistance de Glonville avait permit de déterminer les itinéraires d'attaque et de progression et ainsi d'épargner des vies et éviter la destruction de la ville.

Leclerc a baccarat en 11 1944
Arrivée du Général LECLERC à la cristallerie de Baccarat

 Baccarat

 Le Général LECLERC et le Chef d'Escadrons GRIBIUS dans la salle d'Honneur de la cristallerie.

Le 1er novembre, le S/Groupement MINJONNET reçut l'ordre de se porter à Pettonville, puis, après une préparation d'artillerie amie, d'attaquer l'ennemi à Herbéviller. Pendant cette attaque dans la boue et les mines, les chars s'enlisaient, patinaient, le 12ème R.C.A. perdit deux de ses Sherman, le "SOLOGNE III" du 1er Escadron et le "FRANCHE COMTE" du 3ème. Au 4ème Escadron, alors que sous la brume son Peloton était en soutient des Pelotons DUFOUR et de MISCAULT, le "MÉDOC" reçut 3 obus d'un anti-chars qui tuèrent à son poste son pilote, le Chasseur André RAVIER. Plusieurs furent blessés : Le Chasseur Alfred LADOIRE de l'Half-track "ORION" par un éclat d'obus qui lui traversa un poumon, le Chasseur BOUDIER chauffeur du Capitaine à la jambe et à l'épaule, Le Brigadier Roger GIRAY pilote du Sherman " 25 AOÛT 1944". Le "GASCOGNE" en feu par deux obus qui firent deux blessés légers, le Brigadier/Chef Albert AUBERTOT pilote et le Chasseur Octave GUILLEMY chargeur. D'autres eurent plus de chance, tel le S/Lieutenant François VAULTRIN qui vit passer entre ses jambes, sans le blesser, un obus de 88 !!

85 ROY SOLOGNE

                  Sherman "SOLOGNE III" du 1er Escadron. de gauche à droite :  Paul TATTÉ - André ARACIL - FUCHSIA - Louis DUPONCHELLE.

      Collection Chars-français.net    

Le Chef d'Escadrons de FÜRST, en tête du quatrième Sous-groupement formé pour l'occasion, bouscula la résistance ennemie à l'entrée du village d'Herbéviller. Puis, effectuant une reconnaissance à pied, accompagné du Commandant VERDIER du G.T.L. et du Capitaine Bernard NOUVEL de l'E.H.R., dans un secteur dangereux, il sauta sur une mine, fut criblé d'éclats dans le foie, dans les poumons. L'antenne chirurgicale américaine du Field-Hospital lui sauva la vie. Par contre, le Capitaine Bernard NOUVEL de l'E.H.R. fut également grièvement blessé par l'éclatement de cette mine, évacué rapidement à l'hôpital de Moyen, il y décéda de ses blessures.

Le nouveau positionnement du S/Groupement MINJONNET à partir du 2 au 14 Novembre était le suivant :

PC près de la Mairie d'Ogéviller

Un Peloton du 4ème Escadron avec le Peloton d'Eclaireurs et une Compagnie du R.M.T.

Deux autres Pelotons du 4ème Escadron à Fréménil avec le 3ème Escadron.

À partir du lendemain, les 1er et 2ème Escadrons à Bénaménil.

Le S/Groupement de FÜRST fut dissous et ses éléments réintégrèrent le S/Groupement MINJONNET.

En milieu de la matinée du 4 novembre, arrivée d'obus de 77  sur Ogéviller, village vidé de ses habitants !

L'Artillerie adverse se déchaîna sur Fréménil le 7 Novembre. Un éclat d'obus blessa très gravement le S/Lieutenant François VAULTRIN alors qu'il était dans une maison au repos, jouant aux cartes avec le Capitaine d'ALANÇON. Transporté immédiatement par une ambulance vers l'arrière, il succomba deux jours plus tard. Un autre éclat d'obus tua le Brigadier/Chef Mohamed CHOUICHA qui se trouvait devant le P.C. du 4ème Escadron.

Le 10 novembre, forte activité des artilleries amie et celles de l'ennemie qui éventra les toitures et perça les murs, arrosant d'éclats les alentours.

Le Chef d'Escadrons MINJONNET fut promu Lieutenant-colonel le 11 novembre 1944.

Le 12 novembre, après une valse-hésitation du commandement américain, LECLERC obtint enfin sa mission : Libérer la plaine d'Alsace, s'emparer de Strasbourg avec la 2ème D.B, et rejeter l'ennemi au delà du Rhin. L'attaque alliée vers l'Est se remit en marche le lendemain à l'aube sous un ciel gris et de gros flocons de neige.

LECLERC donna mission au G.T.L. Le Groupement Tactique LANGLADE devait opérer dans un couloir entre la N4-Sarrebourg-Saverne exclue et les contreforts des Vosges. À son feu vert, pour le prochain bond, il devait progresser en vitesse maximum sur deux axes en direction générale de Saverne.

Le S/Groupement MINJONNET reçut son itinéraire : Tanconville – Lorquin –Phalsbourg – Saverne, avec un corollaire : la vitesse. Dans la nuit, la neige était tombée, tout était blanc.

L'Ordre de Bataille était alors le suivant :

État Major : Lieutenant-colonel MINJONNET

Capitaine MARRON

Capitaine de PARCEVAUX

Capitaine d'ALANÇON

Capitaine d'URBAL

Lieutenant HOUEL

Révérant Père de GEVIGNEY

ESCADRON HORS RANG :Capitaine STARCK

Capitaine LEGRIS

Médecin-lieutenant CONILL

Lieutenant CHEVALLIER

S/Lieutenant POURCEL

S/Lieutenant KUNZLI

S/Lieutenant GILLES

Aspirant QUESNEL

Aspirant de BERTHOIS

Aspirant ROSIER

Aspirant NOBLE

1er  ESCADRON :  Capitaine du HAYS

Lieutenant CANEPA

S/Lieutenant de TRUCHIS

Aspirant FALGUERE

Aspirant de la PONTAIS

2ème  ESCADRON : Capitaine DESROUSSEAUX de VANDIERES

Lieutenant RIVES-HENRYS

Lieutenant DOUBOSTER

Aspirant LUNARDINI

Aspirant FLANDRIN

Aspirant de BONY

Adjudant/Chef TITEUX

3ème  ESCADRON : Capitaine de BORT

Lieutenant MOREL

S/Lieutenant CHEYSSON

Aspirant NOUVEAU

Aspirant GUICHARD

4ème  ESCADRON : Lieutenant BAILLOU

S/Lieutenant PICQUET

Aspirant DUFOUR

Aspirant CATALA

Aspirant de MISCAULT

Adjudant/Chef JEANDET

 

Le jeudi 16, en cours de progression sur une mauvaise route encombrée d'abattits piégés, à Mignéville (54), le Chasseur Paul LÉVY de l'E.H.R. fut tué par des éclats d'obus.

Les 17 et 18 novembre, le S/Groupement au complet, en flanc garde Ouest d'une Division d'Infanterie, gagna le village de Domèvre, partiellement détruit, fortifié par les Allemands de formidables abattis d'arbres...couplés avec des mines, mais qu'ils avaient déserté. Le Génie vint effectuer, à chaque barrage, une brèche pour le passage des chars. La Vor/Vogesen Stellung était percée, l'ennemi décrochait sur tout le front !

12RCA CAZENEUVE 26 CHARS ARRET FORET

Le Peloton 2/1/12RCA est arrêté par un abattis allemand. Les pilotes en profitent pour compléter les réservoirs...

Collection Cazeneuve

Le 19 et le 20 novembre, par un froid humide, le feu vert de progression vers l'Est fut donné par de LANGLADE. MINJONNET et son Sous-groupement se déplaçant sur des petits chemins à peine carrossables, en colonne pour ne pas s'embourber, Montigny – Badonviller – Bréménil – Parux – Cirey sur Vézouze dont le pont était resté intact, bousculèrent quelques éléments ennemis à Bertrambois, dont une arme anti-chars. Puis, ils furent stoppés aux lisières de Niderhoff défendues par une solide garnison disposant de moyens canons. La nuit tombant, MINJONNET décida de remettre l’attaque au lendemain.

Dès 7 heures du matin, l’attaque reprit sur les deux villages voisins de Niderhoff et de Fraquelfing. Le binôme char-infanterie joua à merveille pour déborder les défenses et investir Niderhoff, renverser les barricades défendues par des canons de 20, nettoyer le village, dont plusieurs maisons brûlent, et conserver les ponts intacts. Au bilan : un canon de 88 détruit, 2 canons de 20, un mortier, 2 camions, 60 prisonniers.

En vue de Voyer, des obus d’artillerie, d'automoteurs pleuvaient à cadence rapide, dont les éclats blessèrent plusieurs chasseurs, et notamment l’Aumônier du 12ème R.C.A., le Révérend Père de GEVIGNEY blessé au visage par un éclat d'obus, qui reçut les premiers soins sur place par le Médecin-S/lieutenant CONILL, puis fut évacué vers l'hôpital américain implanté à Luneville pour y être opéré. 

Il fallut traiter les automoteurs allemands et l’infanterie qui tiraient des premières maisons du village de Voyer. Marsouins et Cavaliers étaient à l'œuvre...À cause du mauvais temps, l’intervention de l’aviation avait été refusée.

Par des  attaques brutales, bien entreprises, des Sherman appuyant les groupes portés du R.M.T., le village fut complètement investi en fin de journée et MINJONNET décida d’y passer la nuit. Là encore, l’ennemi laissait beaucoup de matériel dans cette attaque, 3 automoteurs de 88, 1 canon de 105, 4 canons de 155, des mortiers, 3 camions, 8 voitures hippomobiles. Sans compter de nombreux tués, le S/Groupement fit 48 prisonniers. Concernant le 12ème R.C.A., furent tués lors de ces engagements : le Chasseur Pierre BOULANT de l'E.H.R. et le MDL/Chef René TESTA du 3ème Escadron d'un tir de mitrailleuse lourde.

A Arzviller, après une reconnaissance à pied, alors que le MDL Alfred HEURTAUX et le Chasseur Edmond JUIF du 1er Escadron regagnaient leur char "BEAUVAISIS II", ils furent touchés par l'éclatement d'un obus. Le Chasseur JUIF décéda immédiatement. Le MDL HEURTAUX, gravement blessé aux deux jambes, fut évacué sur la 3ème Compagnie Médicale où là, il fallut l'amputer d'une jambe.

Une arme antichars allemande placée au delà du village d'Arzviller, par une série de tirs avant d'être neutralisée, blessa le Lieutenant Alfred CANEPA et le Chasseur Félix FOURNIER, tous deux également du 1er Escadron.

Reprenant sa marche en avant dés l’aube du mercredi 22 Novembre, le S/Groupement MINJONNET traversa Hartzviller, pour buter sur les défenses allemandes de Guntzviller, que les obusiers du 12ème R.C.A. et l'artillerie prirent à leur compte pour dégager l'axe de marche.

 

carte Saverne

flèches bleues pour déplacements 2ème D.B.

Passant, tous feux éteints, par le chemin très étroit en lacets de Dabo, entre ravin et montagne, considéré inaccessible par les Allemands, le G.T.L. prit à revers la défense ennemie, qui prise de panique, se rendit. Puis, dépassant Dabo, le S/Groupement s'installa en défense pour passer la nuit à Obersteigen, aux portes de l'Alsace.    

À l'aube, après que le Colonel de LANGLADE eut donné ses ordres, le S/Groupement redémarra avec comme buts : Saverne, puis le col de Saverne ! Le village de Reinhardsmunster fut rapidement atteint, et dépassé en fin de matinée, malgré quelques abattis sur la RN4 qu'il fallut dégager.

12RCA CAZENEUVE 18 CONVOI

Collection M. Cazeneuve

 Arrivée à Saverne par le sud de la ville, traversée à vive allure, le nettoyage restant à la charge de l'Infanterie. Demande par MINJONNET d'un tir d'artillerie sur le col de Saverne, pendant que son S/Groupement attaquait, tous feux éteints, les premiers chemins en lacets très peu défendus, pour tenter de prendre la position ennemie à revers. Près du sommet, un feu violent de canons de tous calibres accueillit la tête du S/Groupement. La nuit tombait. Le Chef d'Escadrons MINJONNET préféra attendre le lendemain matin pour donner l'assaut. 

FONDS LECLERC ALS 15039 CAMARGUE à Saverne

  Le "CAMARGUE" du 2ème Escadron dans les rues de Saverne.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le col de Saverne fut libéré après plus de quatre heures de combat, mettant en déroute tout le dispositif allemand du Général BRUNH, le Général Commandant la place de Saverne et la 553ème Division de grenadiers, et faisant près de 300 prisonniers, dont le Général allemand.

SAVERNE

Le lendemain 23 novembre, un brouillard glacé planait sur la région. Le Sous-groupement Minjonnet, après avoir envisagé d'entrer dans Phalsbourg, resta finalement à Saverne, car l'Armée américaine tenait maintenant Phalsbourg ! C'est à ce moment, à 10 heures 10, que tous apprirent, par son fameux message : " Tissu est dans Iode" que le S/Groupement Rouvillois de la 2ème D.B., avec son 12ème Cuirassiers, était entré dans Strasbourg, annonçant la prochaine libération de la ville de l'occupation allemande.

12_RCA_NACH_STRASBOURG

                                                                                       Musée de Turckheim

Dans ces derniers combats, dans le brouillard et sous la pluie, périrent le Lieutenant Edmond BISSIRIER Officier de l'État-major du Colonel de LANGLADE de l'Escadron Hors Rang brulé dans son char. Furent également tués dans leur Sherman, le Brigadier/Chef Luc COUDERT, et le Chasseur Jean GROS, les Chasseurs Christian LANGLOYS et Antoine ROCCA étant blessés. Alors qu'il effectuait une patrouille à pied, de nuit, le MDL Maurice BAIER fut blessé par balle. Le foie transpercé, il fut immédiatement évacué vers l'hôpital de Saverne pour y être opéré.

FONDS LECLERC ALS 67 Strasbourg

Place de Broglie à Strasbourg, Sherman de l'Escadron de VANDIÉRES.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Pendant la "charge" vers Strasbourg, près du fort Pétain, l'Adjudant/Chef TITEUX chef du 3ème Peloton du 3ème Escadron fut grièvement blessé au front par éclats d'obus, puis évacué sanitaire, remplacé au commandement du Peloton par l'Aspirant de BONY. Le S/Groupement MINJONNET, avec le 12ème R.C.A. rentra dans Strasbourg ce 24 novembre 1944 à 14 heures. La ville est intacte et animée et gaie, les tramways circulent normalement...

 

12RCA CAZENEUVE 2 STRASBOURG PLACE DE LA REPUBLIQUE

Strasbourg - Le 2ème Peloton du 1er Escadron s'est déployé devant le Palais du Rhin, place de la République.

Collection M. Cazeneuve

 

 FONDS LECLERC ALS 15029 Strasbourg jeep

Entrée dans Strasbourg - L'Aspirant André NOBLE - Lieutenant Hubert CHEVALLIER

 

15013 POITOU à Strasbourg

L'équipage du "POITOU II" du 3ème Peloton du 1er Escadron dans Strasbourg, au carrefour de la rue Lamey et de l'avenue des Vosges : RONDEZ - CERRUTI - DANTE - NICOLAS, devant un Sherman.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Il restait à MINJONNET, le 25 novembre, dans le secteur désigné par le Chef du 3ème Bureau de la 2ème D.B., à liquider, quartier après quartier, les derniers nids de résistance au cœur de la ville. Notamment la garnison du Fort Ney,forteresse à la Vauban, où s'était réfugié le Général Franz VATERRODT, le Gouverneur Allemand de Strasbourg, avec tout son État-major et deux Bataillons. Là, après reddition devant le Colonel de LANGLADE, 45 Officiers et 400 hommes de troupe allemands furent fait prisonniers.

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                                                                             Place Kleber à Strasbourg. Le Général LECLERC. Derrière lui, casqué, le Colonel ROUVILLOIS                                                                                                                                                                                          Collection J.C. Galvez

Puis, le dimanche 26 novembre 1944, vers 16 heures, ce fut la Revue des troupes par le Général LECLERC sur la place "Karl-Roos", redevenue la Place "Kléber" à Strasbourg, au centre de la ville, devant une foule enthousiaste, qui proclama réalisé son serment de Kouffra de délivrer Strasbourg. Le Peloton NOUVEAU du 3ème Escadron et le Peloton de MISCAULT du 4ème représentaient le 12ème R.C.A. :

"Officiers, Sous-officiers et Soldats de la 2ème Division Blindée.

En cinq jours, vous avez traversé les Vosges, malgré les défenses ennemies et libéré Strasbourg.

Le Serment de Koufra est tenu.

Vous avez infligé à l'ennemi des pertes très sévères, fait plus de neuf mille prisonniers, détruit du matériel innombrable et désorganisé le dispositif allemand. Enfin, et surtout, vous avez chassé l'envahisseur de la Capitale de notre Alsace, rendant ainsi à la France et à son Armée son prestige d'hier.

Au nom du Général de GAULLE et de la France, je vous remercie. Nos camarades tombés sont morts en héros, honorons leur mémoire."

 12 RCA chars du 12 RCA à Strasbourg envoi d'Alain P

Prisonniers effectuant des travaux d'intérêt général sur la place Kleber, sous la surveillance des Sherman du 12ème RCA

 

 Strasbourg 2

Après un complément en munitions et matériel, afin de pouvoir faire la jonction avec la 1ère Armée Française venant de la Provence, le S/Groupement quitta Strasbourg le 27 Novembre vers 16 heures et prit l'axe Entzheim - Meistratzheim - Niedernai - Ebersheim - Muttersholtz, pour revenir à Duppisheim près de Strasbourg.

12RCA CAZENEUVE 30 COLONNE PRISONNIERS

Une colonne de prisonniers allemands est dirigée vers l'arrière de la Division.

Collection M. Cazeneuve

La journée du 28 Novembre fut occupée à nettoyer le village de Valff et remettre le pont en état, puis réduire une résistance à Zellwiller et constater que le pont, lui aussi, avait sauté, et n'était pas réparable avec les seuls moyens du S/Groupement. A la sortie de Valff, le "TARDENOIS" du 2ème Peloton du 3ème Escadron fut touché par un tir anti-chars, l'équipage pu évacuer, mais le Brigadier Roland RENOUX et le Chasseur Marcel SIMONIN furent blessés. Compte Rendu au G.T.L. des pertes infligées à l'ennemi : 30 tués, 150 prisonniers, récupération de 2 automoteurs de 88, 2 canons de 40.

Ordres arrivés le 30 de contourner et attaquer Stotzheim, qui fut réduit en début d'après-midi. Progression alors sur Sermersheim. Le pont trouvé détruit fut remis en état pendant qu'une attaque allemande était repoussée sans l'intervention de l'aviation, le temps couvert ne la permettant pas. Le Sous-groupement stationna jusqu'au 8 décembre dans les deux villages de Sermersheim et de Kogenheim.

 

fin novembre 1944

 

Le 1er décembre 1944, le Général LECLERC se sépara du Peloton de Protection sur AMM8 de son Q.G., commandé par le Lieutenant de LENCQUESAING, pour le rattacher au 12ème RCA.

Rude journée pour le matériel du 2ème Escadron avec la perte des Sherman "CÉVENNES", "VALSERINE" et "ESTEREL" qui sautèrent sur des mines.

Le 8 décembre, le S/Groupement MINJONNET récupéra ses 1er et 4ème Escadrons du 12ème R.C.A.

Le lendemain, déplacement vers le nord. Le stationnement du 12ème R.C.A. était alors le suivant : PC - 3ème Escadron à Goxwiller. 2ème Escadron à Schaeffersheim. E.H.R. - 1er Escadron - 4ème Escadron à Meistratzheim. C'est dans ce dernier village que le Chasseur de 1ère Classe Jean-Pierre L'HOURS de l'E.H.R. fut blessé par balle à la cuisse et évacué vers un hôpital américain. 

En mi-matinée du 12, une contre attaque allemande réussit à reprendre pied dans une partie de la ville de Sélestat. Ordres donnés au S/Groupement de se porter au Nord de Sélestat en contact avec une Division d'Infanterie US. Le P.C. avancé du S/Groupement gagna immédiatement Epfig, pendant que des détachements mixtes Chars-infanterie allèrent se placer à Dambach-la-Ville et en sortie Nord de Sélestat. Le PC principal restant provisoirement à Goxwiller.

 

23036 BRETAGNE

le "BRETAGNE" du 1er Escadron à Sélestat. Chef de char : MDL BUSTOS.

 À l'aube du 18 décembre, le S/Groupement vint occuper Sélestat en remplacement de la Division US. L'ennemi était très proche, au Sud-est de la ville, protégé par des champs de mines et équipé d'anti-chars, et réalisait des bombardements continus. Le P.C. du S/Groupement vint se positionner à Châtenois, le 2ème Escadron fit mouvement à Epfig.

Positions sans changement du 19 au 26 décembre.

 

Sélestat

 A Sélestat, le 22 décembre 1944 - Devant leur char le "PERCHE II" : en haut, les Chasseurs Henri SIMO et André BOUCHER. Debouts, le MDL Paul CARTIER et le S/Lieutenant de TRUCHIS. Accroupis, les Chasseurs Henri SUCH et René SEGAUD.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

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Même lieu. En haut du char toujours les Chasseurs SIMEO et BOUCHER. Debouts, X - Chasseur SUCH - MDL CARTIER

Collection M. Cazeneuve

Alors qu'il circulait entre Strasbourg et Sélestat, le Chasseur Roger ANDREU LEXANDRET du 1er Escadron fut tué le 23 décembre 1944 par un éclat d'obus, tout comme le Brigadier/Chef Jacques NOUVEAU.

Le Régiment reçut le dimanche 24 décembre de très nombreux colis de Noël, distribués dans les Escadrons, provenant des habitants de Strasbourg libéré, manifestation d'Amitié et de Reconnaissance. La température était alors de -13 ! La Messe de minuit de Noël fut célébrée dans une cave, refuge des sœurs du lieu. Les cantiques en alsacien furent très appréciés.

D'autres obus de mortier pleuvaient sur Sélestat et sa région le 25 décembre, qui éclataient en laissant échapper des tracts allemands, nommés "Propaganda", appelant à la désobéissance...

Ce même jour, le Colonel GIROT de LANGLADE fut nommé Général de Brigade, le Chef d'Escadrons MINJONNET devint Lieutenant-colonel, d'autres furent promus Chefs d'Escadrons, Capitaines etc...

Le 28 décembre 1944, le S/Groupement MINJONNET se porta à Epfig, puis revint à Goxwiller le 29.

Le G.T.L. passant en Réserve Générale de Corps d'Armée le 30 décembre, le S/Groupement MINJONNET se déplaça d'Epfig à Baerendorf, passant par Obernai - Molsheim - Wasselonne - Marmoutier - Saverne - Phalsbourg. En cours de déplacement, arrivé près de Sélestat, un éclatement d'obus toucha mortellement le Chasseur Abdelkader BOUZIOUANE.

Le dernier jour de l'année 1944, par grand froid, le S/Groupement se positionna à Sélestat, en alerte permanente.

À effet du 1er Janvier 1945, le Chef d'Escadrons GRIBIUS qui faisait partie de l'État-major de la 2ème D.B. revint au 12ème R.C.A. comme Commandant en Second.

Ordre de Bataille au 1er Janvier 1945

Colonel Commandant le 12ème R.C.A. : Lieutenant-colonel MINJONNET

Commandant en Second : Chef d'Escadrons GRIBIUS

Capitaine Adjoint : Capitaine MARRON

Officier de Renseignement : Capitaine AUDEMARD d'ALANÇON

Aumônier : R.P. de GEVIGNEY

Capitaine Commandant l'Escadron d'État-major : Capitaine STARCK (créé ce jour)

Capitaine Commandant l'Escadron Hors Rang : Capitaine LEGRIS

Commandant le Peloton d'obusier : Lieutenant de LENCQUESAING

Commandant le Peloton d'Éclaireurs : Lieutenant CHEVALLIER

Commandant le Peloton de mortiers : Aspirant NOBLE

Capitaine Commandant le 1er Escadron : Capitaine de PARCEVAUX

Lieutenant de TRUCHIS

Aspirant de la PONTAIS

Aspirant FALGUIERE

Capitaine Commandant le 2ème Escadron : Capitaine DESROUSSEAUX de VANDIERES

Lieutenant DOUBOSTER

Lieutenant RIVES-HENRYS

Aspirant FLANDRIN

Aspirant de BONY

Aspirant LUNARDINI

Capitaine Commandant le 3ème Escadron : Capitaine de BORT

Lieutenant de MONTAL

Lieutenant CHEYSSON

Lieutenant MOREL

Aspirant NOUVEAU

Aspirant GUICHARD

Capitaine Commandant le 4ème Escadron : Lieutenant BAILLOU

Lieutenant CANEPA

S/Lieutenant PICQUET

S/Lieutenant de MISCAULT

Aspirant DUFOUR

Aspirant CATALA

Adjudant/Chef JEANDET

 

Puis, stationna à Postroff et dans les villages voisins.

12_RCA_Alsace_copie

À Postroff, à proximité de Fénétrange (Moselle),le 1er janvier 1945, le Chef d'escadrons GRIBIUS, le lieutenant BAILLOU, commandant le 4ème Escadron du 12ème RCA, le Sous-lieutenant PICQUET et l'Aspirant CATALA du 4ème Escadron. Un peloton de cet Escadron sera engagé le 3 janvier 1945 à Achen (Moselle).                                                     Collection Association Historique de Kalhausen 

                                                                                      

Pour répondre à l'offensive de Von RUNDSTEDT avec 9 divisions allemandes dans les Ardennes, et à terme sauver Strasbourg, la 2ème D.B. y compris le 12ème R.C.A., fut envoyée de toute urgence, le mardi 2 janvier 1945 à deux heures du matin, entre Sarreguemines et Bitche où les divisions américaines étaient sérieusement accrochées par des troupes d'élite allemandes.

Ordre fut alors donné au Groupement Tactique de LANGLADE, qui avait été nommé Général depuis quelques jours, de colmater la brèche qui venait de s'ouvrir. Le S/Groupement se porta immédiatement à Oermingen. Le froid était intense, sibérien, autour de -17° ! Les moteurs étaient récalcitrants au démarrage, tout gelait. Il fallait utiliser les lampes à souder pour dégeler...

Ce jour là, suite au bombardement de Bining, le Régiment déplora la mort par éclat d'obus du Chasseur André GINOUX du 1er Escadron.

Dans la nuit du 2 au 3 janvier, une attaque allemande particulièrement violente se déclencha, enfonçant les lignes de défenses américaines et investissant notamment le village d'Achen (Moselle).

 

Achen

 

L'Alerte générale fut envoyée, le S/Groupement se mit sur la défensive autour d'Oermingen. En fin de matinée, le Colonel commandant un Bataillon américain qui était auparavant positionné à Achen, vint demander un appui feux au Lieutenant-colonel MINJONNET afin de pouvoir reprendre Achen.  

Le Peloton du Lieutenant de MISCAULT du 4ème Escadron reçut l'ordre d'attaquer le village d'Achen  avec son Peloton de Sherman, accompagnant l'infanterie américaine. Pendant la progression, dans le village, le MDL/Chef Jean QUEFFELEC, Chef du Sherman "SAINTONGE" du Peloton DUFOUR fut tué en tourelle d'une grenade allemande, le MDL Michel de VAUMAS fut grièvement blessé et décèdera quelques jours plus tard à l'hôpital américain où il avait été transporté. Les combats firent rage, les "tubes" des Sherman prenant en compte, à 200 mètres, les automoteurs allemands à demi cachés dans les granges, l'offensive alliée sur le village fut meurtrière, mais les Américains finirent par reprendre Achen en fin de journée.

Le 4 janvier, de LANGLADE envoya le Sous-groupement Massu avec mission de se déployer à vue du village voisin de Gros-Réderching (Moselle), enfoui sous une tempête de neige, et de l'investir si possible.

 

Gros Rederching 1

Gros Rederching 2 

Gros Rederching 3 

Gros Rederching 4

   

 Village de Gros-Réderching

cliquer ci-dessus pour visionner un petit film de ce même lieu où l'on voit évoluer le 1er Peloton du 3ème Escadron en reconstitution de combat pour la caméra. Le Sherman "FLANDRES II" du chef de Peloton, le Lieutenant de MONTAL, ainsi que le Sherman " HAINAULT" du MDL/Chef CAR.

MASSU donna l’ordre au Capitaine Jacques LANGLOIS de BAZILLAC du II/Régiment de Marche du Tchad, avec ses éléments à pied appuyés par les Pelotons RIVES-HENRYS et de BONY du 2ème Escadron du 12ème R.C.A. du Capitaine de VANDIERES, soit un total de 8 chars, d’investir le village de Gros-Réderching.

 

Sherman RIVES HENRYS

 

Le Sherman "SAVOIE" du 2ème Escadron à Gros-Réderching. En tourelle, le Lieutenant RIVES-HENRYS. Pilote, le Chasseur NUITTENS. Sur le Char, des hommes du II/RMT.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Les deux Pelotons de Sherman pénétrèrent par l'est et le sud du village. Vers 17 heures, après un vif combat près du cimetière, ils boutèrent les Allemands hors du village, mais cela ne fut pas sans perte ! Le Lieutenant Roger RIVES-HENRYS donnait ses ordres le buste à l'extérieur de son char le "SAVOIE II", quand il fut grièvement blessé d'une balle dans la nuque et évacué. Il décéda le 5 janvier à l'hôpital de Lorquin sans avoir repris connaissance.

Le MDL FOREST repris le commandement du Peloton et installa celui-ci face au nord. Le Peloton de BONY se posta lui à la sortie sud de Gros-Réderching.

Vers 22 heures, les Allemands tentent de s’infiltrer mais sont repoussés, puis à 24 heures survint un tir d’artillerie qui ne fit pas de dommages.

Il était prévu qu’une Unité de chars américains devait venir effectuer la relève.

Or, le lendemain 5 janvier, vers 1 heure du matin, un commando d'une trentaine de fantassins allemands revêtus d'uniformes américains et escorté de deux chars Sherman et d’un Half-track (pris pendant l'offensive de Bastogne), phares allumés, abusa les éléments du groupement restés sur place, en leur criant :

" Américains, Américains, ne tirez pas, nous sommes des amis, nous venons vous relever...! »

Les Chasseurs, équipages des quatre Sherman du Peloton RIVES-HENRYS, ne se méfièrent pas et laissèrent s'approcher ce qu’ils croyaient être la relève annoncée. Parvenue à 150 mètres, Sherman et Half-track ennemis, envoyant des fusées éblouissantes, firent feu, détruisant l’un après l’autre les quatre chars du Peloton : " LANGUEDOC" "SAVOIE II" "ISERAN" et "MAURIENNE ».

Le Chasseur Alexandre HALBERT fut également tué lors de cette attaque et quatre blessés durent être évacués : Le Brigadier LEBEGUE et les Chasseurs CIVILETTI, ANDRE, DIETHLIN. Les Allemands, après avoir semé la mort pendant une heure, se replièrent avec leur matériel américain. Deux Sections de la 6ème Compagnie du R.M.T., appuyées par les 4 Sherman du Peloton de BONY, par sécurité, entreprirent le nettoyage du village.

 12_RCA_Char_SAVOIE         

                                                                    Collection Chars-français.net     le char "Savoie" du Lieutenant RIVES-HENRYS

En l'absence du Lieutenant-colonel MINJONNET, le 7 janvier, le Chef d'Escadrons GRIBIUS, l'ancien Capitaine du 2ème Escadron pendant la campagne de Tunisie, prit temporairement le Commandement du S/Groupement et du 12ème RCA stationnés maintenant à Achen pour quelques jours, avec des éléments à Kalhausen et Oermingen. Journées passées en attaques et contre-attaques.

Le 12ème R.C.A. avec le G.T.L. Langlade quitta d'urgence la Lorraine Sarroise le 18 janvier 1945 en soirée pour arriver, le lendemain matin, en plaine d'Alsace, aux environs Est de Wasselonne (Bas-Rhin) et prêter main forte à la 1ère Armée Française dans son combat dans la "Poche de Colmar". Après avoir parcouru 70 kms sur des routes verglacées : Domfessel - Sarre Union - Phalsbourg - Lutzelbourg - Saverne - Wasselonne. Le PC et le 4/12 R.C.A. du S/Groupement GRIBIUS prirent position à Furdenheim, le 3/12 R.C.A. à Osthoffen, les 1/12 et 2/12 prêtés au S/Groupement MASSU à Odratzheim et à Ergersheim, en attente d'intervention soit au nord, soit au sud de Strasbourg.   

 

12RCA CAZENEUVE 40 CONVOI NEIGE

Progression du 2/1/12 RCA dans la plaine d'Alsace

Collection M. Cazeneuve

12RCA CAZENEUVE 13 NEIGE

le même Peloton prend la pose...

12RCA CAZENEUVE 41 CHARS SS NEIGE

Le 2ème Peloton du 1er Escadron sous la neige alsacienne !

Collection M. Cazeneuve

Jusqu’au dimanche 21 janvier, profitant d’un moment d’accalmie, le Régiment se mit en stand by pour réparer et entretenir son matériel, les équipages leur équipement. Tous les renseignements laissaient penser qu’une contre attaque du Maréchal Von RUNDSTEDT pour reconquérir l’Alsace et la Lorraine devait intervenir prochainement au nord de Strasbourg. Des repérages furent alors effectués sous des tempêtes de neige, avec 30 centimètres au sol.

Alerte à 3 heures 30 le 22 Janvier ! départ à 5 heures 40 dans le brouillard et 0°, point à atteindre : Hoenheim, par Ittenheim - Hurtigheim - Offenheim - Lampertheim - Souffelweyersheim et avec pour mission de dégager le village de Kilstett (Bas-Rhin) dans lequel un Bataillon de Tirailleurs était encerclé par les Allemands. Sitôt arrivé, des repérages  furent effectués sous des tempêtes de neige.

KILSTETT

"Caravane" n° 414

Des jeunes élèves Officiers fanatisés de deux Bataillons du Régiment d'élite "Marbach", appuyés par des chars Panther, avaient attaqué, puis pénétré dans la nuit du 21 au 22 janvier dans Kilstett, après un intense bombardement d’artillerie. Le G.T.L. de LANGLADE, avec ses deux S/Groupements, devait traiter cette affaire.

Le Chef d'Escadrons GRIBIUS forma 4 éléments avec, notamment, les 3ème, 4ème Escadrons ainsi que le Peloton d’obusiers du 12ème R.C.A., des Compagnies du R.M.T. et du 3ème R.T.A.. Ces éléments, par le sud et le sud-ouest, convergèrent vers le centre du village, aidés l’après-midi par les chasseurs bombardiers français.

Après une très intense bataille où le Peloton de MISCAULT fut mis à rude épreuve avec trois Sherman immobilisés, dont le "PERIGORD" du MDL YVARS par un canon anti-chars et les "BORDELAIS II" et "ANGOUMOIS" sur mines. Les éléments composant le Sous-groupement GRIBIUS finirent par anéantir ces deux Bataillons ennemis et nettoyer totalement Kilstett en faisant une centaine de prisonniers.

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L'équipage du "PÉRIGORD"

Le 12ème R.C.A. eut malheureusement à déplorer la mort du Chasseur Pierre GIL, le radio, et 3 blessés : le MDL Pierre YVARS, le Brigadier/Chef Léon CHAGNIAUD et le Chasseur Roland HAMEL, dans le Sherman " PERIGORD" du Peloton de MISCAULT du 4ème Escadron et procéda à l’évacuation d'un autre blessé de ce même Escadron, le MDL Georges JOUET.

 

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barrages anti-char allemand                            Collection Famille Bally

 Deux autres Sherman du Peloton de MISCAULT, "BORDELAIS II" et "ANGOUMOIS", sautèrent sur mines, un troisième, le "SAINTONGE", reçut un obus sur sa partie avant, blessant le MDL Paul MILLECAMPS et le Chasseur Albert HUET.

 

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Char Panther allemand

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 Au bilan de cette journée : 100 tués, 300 prisonniers, 4 chars Panther détruits, 3 Chars légers. 4 Sherman du 4ème Escadron ont été touchés par l'ennemi : Deux ont sauté sur des mines, et deux détruits par Panzerfaust. Ces quatre chars seront récupérés par l'équipe de dépannage de cet Escadron.

Le mardi 23 janvier à 10 heures à la Wantzenau, le R.P. de GEVIGNEY célébra une messe Solennelle à la mémoire des Hommes du S/Groupement tombés dans ces derniers combats.

RP de GEVIGNEY copie

Messe d'action de grâce célébrée par le R.P. de GEVIGNEY sur le Sherman "PERIGORD" du 4ème Escadron

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Pour se détendre, les Chasseurs allèrent danser au bal organisé dans une auberge d'un village voisin et assister à des séances de cinéma.

Le 25 janvier au cimetière de la Wanrzenau, Honneur rendu à tous les morts de ces derniers combats.

Changement de position du S/Groupement le 26 Janvier, qui alla cantonner à Duppigheim et à Duttlenheim, près de Molsheim (Bas-Rhin), afin d'appuyer les Unités qui entreprenaient la réduction de la poche de Colmar, sous des chutes de neige très abondantes, rendant les opérations très délicates !

Le Lieutenant-colonel MINJONNET étant de retour, reprit le Commandement du 12ème R.C.A. à effet du 29 Janvier 1945. Le Chef d'Escadrons GRIBIUS se vit confier le Commandement du S/Groupement.

Nouvelle alerte le samedi 3 février 1945 à 1 heure du matin, le G.T.L. dut se porter, sous la pluie et dans la boue, en urgence dans la région de Marckolsheim (Bas-Rhin). Les 1er et 2ème escadrons furent attribués au S/Groupement MASSU et partirent s'installer à Widensohlen (Haut-Rhin). Les 3 et 4ème escadrons avec le S/Groupement GRIBIUS par Krautergersheim - Meistratzheim - Schaeffersheim - Sand - Boofzheim, pour arriver et cantonner à Jebsheim, Mackenheim et Marckolsheim avec mission de flanc-garder vers l'Ouest, car les américains attaquaient entre Colmar et Neuf-Brisach.

Le 1er escadron partit faire la reconnaissance du village de Logelheim le lundi 5 février. En y pénétrant, l'Infanterie ennemie cachée dans les maisons et dans les caves se dévoila. Plusieurs Sherman furent aussitôt tirés au Panzerfaust. Le Capitaine de PARCEVAUX fit alors appel au S/Groupement qui envoya de l'Infanterie pour nettoyer le village. Dans ces combats, l'Aspirant Emmanuel FALGUIERE, Chef de Peloton, fut tué d'une décharge de Panzerfaust. L'ennemi laissait sur le terrain 5 fantassins. Il y avait d'autre part 102 prisonniers.  

Le 6 février, une forte résistance allemande fut réduite à Obersaasheim (Haut-Rhin) par le S/Groupement GRIBIUS, notamment au fort Vauban où les Allemands étaient retranchés, ce qui permit de faire 250 nouveaux prisonniers, la destruction de deux chars panther, deux canons antichars et récupérer un nombreux matériel. Par contre, deux Sherman du 12ème R.C.A. , dont l"AUNIS", furent touchés à la sortie Est du village. "AUNIS" a été touché par un 88, le coup à traversé le char à hauteur du pilote Marcel BOILEAU pour ressortir du côté du copilote, Bernard IROZ, qui eut un bras sectionné et les deux jambes emportées.

Sherman AUNIS II le 5 fevrier 45 copie

Le 5 février 1945 Sherman "AUNIS II" et son équipage : Chef de char MDL/Chef Marcel ALLOUI, Tireur Brigadier/Chef René TRUCHOT, Pilote Chasseur Marcel  BOILEAU, Copilote Chasseur Bernard IROZ, Radio-chargeur Chasseur Gaston LEVY.          Collection "Charsfrançais"

Toute la nuit du 6 au 7 février, l'Artillerie ennemie pilonna Obersaasheim sans faire de dommages particuliers, en fait non, c'était l'Artillerie américaine qui n'avait pas été informée que le S/Groupement était là !

FONDS LECLERC ALS 15037 Automoteur allemand

Sud de Neuf Brisach - l'automoteur allemand qui a détruit le "CAMBRESIS"

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le lendemain, reprise des hostilités vers le Sud, prise et nettoyage du village de Heiteren pratiquement sans combattre, une dizaine de déserteurs se rendit. Puis l'Escadron de BORT reçu l'ordre d'intervenir pour prendre Balgau, après d'intenses préparations d'Artillerie amie. Alors qu'il se trouvait en tête du Peloton DUFOUR, le "GUYENNE II" du 2ème Peloton fut pris à partie par un anti-chars allemand camouflé derrière un calvaire. Deux coups au but, dont un plein avant, le mirent hors de combat en l'incendiant, tuant le pilote Antoine GARCIA et le copilote Marcel URRESTERAZU. Bien que légèrement brûlés, les autres membres de l'équipage purent se sauver.

Il fallait éviter et faire sauter de nombreuses mines qui se trouvaient sur les petites routes. Le Sherman "MAURIENNE II" du 2ème Escadron fut détruit à la sortie du village alors qu'il allait se diriger vers Fessenheim. Puis, l'Artillerie, ennemie cette fois, bombarda Balgau. Le village voisin de Fessenheim, bien défendu lui aussi, fut pris dans la foulée. Mais les pertes de cette journée furent sensibles. Concernant le 12ème R.C.A., furent tués :

Pour l'État-major :  Chasseur FEIST Jean-Claude

Le 3ème Escadron :  Chasseur DURAND Lucien pilote du Sherman "CAMBRESIS"

Le 4ème Escadron :  Chasseur KERVIEL Marius du "VENDÉE"

                                Chasseur ANDREU Henri victime de l'artillerie

                                Chasseur BOILEAU Marcel brûlé dans le Sherman " AUNIS"

                                Chasseur IROZ Bernard brûlé dans le Sherman "AUNIS"

                                Chasseur URRESTERAZU Marcel brûlé dans le Sherman "GUYENNE II"

                                Chasseur GARCIA Antoine brûlé dans le Sherman "GUYENNE II"

                                Chasseur KERWICH Victor

Au 3ème Escadron, le Sherman "FLANDRE II" du Chef de Peloton de MONTAL, arrivé en vue de Balgau, reçut 4 coups de panzerfaust, blessant gravement le S/Lieutenant à la tête.

Encore quelques accrochages et le S/Groupement retourna à Widensohlen.

Le jeudi 8 février, le S/Groupement fit la jonction avec les troupes du Général de LATTRE de TASSIGNY. En commun, le lendemain, ils prirent le village de Chalampé, point de passage obligé pour traverser le Rhin. 

Le dimanche 11 Février 1945, le Chef d'Escadrons GRIBIUS, ayant été la veille promu Officier de la Légion d'honneur, fut décoré des mains du Général de GAULLE au cours d'une Prise d'Armes à Strasbourg.

Le 12ème R.C.A., P.C. et Escadrons, resta en stand by du 11 au 15 février.

la Division se retira d'Alsace le 16 février 1945. Tous les Chasseurs d'Afrique conserveront en mémoire l'attitude de la population alsacienne, chaleureuse envers eux, patriotique, vivant journellement cette libération comme un grand bonheur.

Le 12ème R.C.A. fit mouvement par Dabo - Fénétrange - Morhange -Faulquemont -  pour venir cantonner quelques jours à Bionville et à Delme, près de Metz (Moselle).

 

Repos dans l'Indre

 

FONDS LECLERC IND 16001 Chateau Salins

Départ de Château Salins - le 3ème Peloton du 1er Escadron

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Épuisée par des mois de combats continus, relevée par la 1ère Armée, la Division avait besoin d'être mise au repos. Le 1er et 2 Mars 1945, Les chars furent embarqués sur trains à la gare de Château Salins (Moselle), les autres véhicules, par routes, traversèrent Nancy - Andelot - Chaumont - Châtillon sur Seine - Tonnerre - Chablis - Auxerre - Cosne.

 FONDS LECLERC 23143 route de Buzancais

Route de Buzançais

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

12RCA CAZENEUVE 8 CHARS

"TARENTAISE" avec son équipage : MDL CARTIER - Brigadier NEVEU - Chasseurs BOUCHER- SUCH - SEGAUD

Collection M. Cazeneuve

 

16 Vermandois, soit Cognac soit Buzançais2

Buzançais - Jeu d'équilibre du Brigadier Maurice TEBOUL sur son sherman " VERMANDOIS" n° 57, PHR du 3ème Escadron. 

Collection M. TEBOUL

 Tous arrivèrent à Buzançais, près de Châteauroux (Indre) du 3 au 6 mars. Le Régiment se répartit de la façon suivante :

P.C. au Château de Chamboisé, entre Mézières-en-Brenne et Buzançais.

E.H.R. et le 3ème Escadron à Buzançais même.

1er Escadron à Pellevoisin.

2ème Escadron  à Argy

4ème Escadron à Saint-Genou à 8 kms de Buzançais.

 

Images Défense ECPAD 16

Images Défense ECPAD

 

Loches le Rapport

Le 2ème Escadron au rapport dans la cour du château d'Argy.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

FONDS LECLERC IND 16012 Buzançais

Buzançais - "HAINAUT" du 3ème Escadron et une partie de son équipage : Jean-Jacques PIETRI - Antonin OURS - Jean MARTAL 

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 12ème R.C.A. profita de cette accalmie pour remettre à neuf son matériel et reprendre l'instruction pour les derniers renforts, manœuvre de Peloton, entrainement physique, tirs etc... Des permissions furent également accordées.

 

12RCA CAZENEUVE 5 REMORQUAGE CHAR

Un Sherman embourbé et qui a déchenillé. L'échelon de l'Escadron au travail...

Collection M. Cazeneuve

 Le 14 mars, le 2ème Escadron apprenait le décès à l'hôpital de Nancy d'un de ses anciens Chefs de Peloton, le S/Lieutenant André GILLE, des suites d'une pneumonie contractée en Alsace.

Fête du Régiment, le jeudi 15 mars 1945, au château de Chamboisé à 1500 mètres de Buzançais (Indre).

 À 10 heures eut lieu la messe célébrée par le R.P. de Gevigney en mémoire des 84 Morts du Régiment.

 

Messe Père de REVIGNY

 

  Château de Chamboisé - Messe célébrée par le R.P. de GEVIGNEY

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 L'après-midi se déroula une Prise d'Armes sur la grande prairie du château

devant le Général LECLERC

 23138

 

 FONDS LECLERC IND 16013 Buzançais Prise d'Armes

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OFF RCA GAL LECLERC et CNE de BORT

Le Général LECLERC décore le Capitaine de BORT

 

23139

À l'issue, le Général LECLERC discute avec le Maire de la Commune de Buzançais, Monsieur BESNARD

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

L'après midi, le Général LECLERC, accompagné du Général de LANGLADE, passa en revue les Escadrons du 12ème R.C.A. à pied, décora l'Étendard en énonçant la Citation du Régiment à l'Ordre de l'Armée, puis  remis la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur au Capitaine de BORT et à l'Adjudant/Chef TITEUX, la Médaille Militaire au MDL/Chef GAUTIER, la Croix de Guerre avec Palme au R.P. de GEVIGNEY, au Lieutenant BAILLOU, à l'Aspirant ROSIER, au Brigadier/Chef AUBERTOT, au Chasseur VAUQUETAS, la Croix de Guerre avec Étoile d'Argent à l'Adjudant/Chef DENIZEAU, au MDL LANFUMEY, au MDL SAYER, au Brigadier SOLET, au Chasseurs LADOIRE et du METZ NOBLAT, la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze à l'Ordre de la Brigade au Brigadier/Chef NUYTTENS, au Brigadier ZIMMERLIN, au Brigadier BERARD, au Chasseur GUENOT, au Chasseur RIVES, au Chasseur GUILLEMY, la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze à l'Ordre du Régiment au Brigadier/Chef VANTRAVERS, au Brigadier LEREMBOURE, au Chasseur ESNAULT, au Chasseur CHOPLET, au Chasseur BELHAIS, au Chasseur NEDJADI, au Chasseur KERCHOUCHE, et au Chasseur SALAH ben ADDI.

Pour clôturer cette cérémonie, le Régiment défila devant les deux Généraux et l'Étendard avec sa Garde. 

12_RCA_Caravane

 

Un drame se joua le dimanche 18 mars 1945 à la popote des S/Officiers du 1er Escadron, dans la grande salle de l'hôtel des Pèlerinages à Pellevoisin. Les S/Officiers étaient à table avec deux Gendarmes de la Brigade de la localité qu'ils avaient invités. Le serveur habituel de la popote, le Chasseur Ben Cherki  EL JILALI, fut pris d'une crise de folie. Il entra dans la salle sa carabine derrière son dos, puis froidement mit en joue et tira six fois sur les S/Officiers en train de dîner, faisant deux morts, les MDL/Chefs Bernard LEBOSSÉ et Marcel STUTZMANN et deux blessés, le MDL Robert WILLEMANN et un des Gendarmes, puis se sauva. S'étant ensuite suicidé dans un bois voisin, on retrouva son corps peu après.

FONDS LECLERC 23124 Adjudant CLER décoré par GAL de LANGLADE bis

 Remise de décoration à l'Adjudant Chef CLER par le Général de LANGLADE

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

27 mars 1945 - Nouvelles Prises d'Armes à Pellevoisin, puis au 2ème Escadron à Argy (Indre). Le Général de LANGLADE Commandant le G.T.L., remet de nombreuses Croix de Guerre aux Officiers, S/Officiers et Chasseurs du Régiment.

 

La Poche de Royan du 14 au 18 avril 1945

 

ROYAN

 

 

89 ROY LANGLADE et GRIBIUS

Devant Royan - Le Général de LANGLADE et le Chef d'Escadrons GRIBIUS

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 Famille BALLY 621

Départ vers la " Poche de Royan "

Collection Famille Bally

 
 12_RCA_Poche_Royan 

le Sherman "D'ARCANGUES" du 4ème Escadron se dirige vers Royan

Depuis Septembre 1944, une poche de résistance allemande existait à Royan. Malgré les troupes FFI et le bombardement aérien du 5 janvier 1945 qui a détruit presque entièrement la ville, et l'arrivée de nouvelles unités, les défenses militaires allemandes, évaluées à 15.000 hommes, restaient très actives.

86 ROY AQUITAINE

"AQUITAINE" : Raphael MANGIO - MORIN - Georges COLNAT - FUCHSIA

Cette situation ne pouvant perdurer, le 8 avril 1945, une grande partie de la 2ème DB fut mise à la disposition du Général de LARMINAT qui commandait l'Armée de l'Atlantique, par l'État-major de la Défense Nationale contre l'avis du Général LECLERC qui jugeait cette opération aberrante et qui préférait reprendre le combat en Allemagne.

 

LECLERC et de LANGLADE à Royan

 

Le Général LECLERC et le Général de LANGLADE à Royan

Pour le temps de cette opération qui fut baptisée : "Vénérable", un S/Groupement, y compris le 12ème R.C.A., fut mis sous le Commandement du Chef d'Escadrons GRIBIUS pour faire partie du Groupement EST commandé par le Lieutenant-colonel VERDIER.

 

17 Vermandois, la villedieu

le "VERMANDOIS" à La Villedieu avec son équipage dont Roger BOFFY, le pilote et Maurice TEBOUL, le tireur. 

collection M. TEBOUL

Après avoir embarqué ses chars en gare de Neuvy-Pailloux (Indre), le 12ème R.C.A. avec ses véhicules à roues vint stationner à La Villedieu, près d'Aulnay (Charente-Maritime) du 9 au 11 avril , puis, le 12 avril, le Régiment au complet, par l'itinéraire : Azay-le Feron - La Roche Posay - Poitiers - Lusignan, puis le lendemain par Matha - Saintes - Thenac - Tesson, vint occuper son cantonnement dans le secteur de Gémozac (Charente-Maritime ).

 

FONDS LECLERC IND départ pour Royan

Départ pour Royan

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

17047 à Villedieu

  Le temps d'une halte à Villedieu sur Indre. PORTAL - LAUGA - PRUVOST - BARCELO - DURAND.

  Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 12RCA CAZENEUVE 19 Avant d'arriver à Cognac DEBUT AVRIL 45

 12 avril 1945 - le 2ème Peloton du 1er Escadron pratiquement au complet : de gauche à droite : en haut :10ème Chasseur Louis BARBESANT. 11ème Chasseur René SEGAUD. Rang du centre : 3ème Henri SUCH. 6ème André Pierre BOUCHER. Assis : en casque, avec une cigarette Georges VALLET. Avec sa canne, le Lieutenant de TRUCHIS.

Collection M. Cazeneuve

 Le 12 Avril, le Régiment était à nouveau au complet et opérationnel.

 

Famille BALLY 617

Parc à chars près de Royan

Collection Famille Bally

 

12_RCA_GAL_de_LANGLADE_et_CE_GRIBIUS___Royan

Le Général de LANGLADE avec le Chef d'Escadrons GRIBIUS

L'opération " Vénérable" débuta le 14 avril. Le Chef d'Escadrons GRIBIUS reçu la mission de progresser sur l'axe Etaules - La Tremblade - Ronce les Bains afin de boucler ce Secteur.Ce même jour, les Chasseurs Michel MORAX et Bernard de MAISMONT, respectivement chargeurs sur les chars "MEDOC II" et "SANCERROIS" du 4ème Escadron, furent blessés en introduisant un obus dans la culasse de leur char. Ils furent évacués vers l'hôpital de Bordeaux.

Le 16 avril vers 9 heures, le Chef d'Escadrons GRIBIUS fut grièvement blessé par balle à la mâchoire par un sniper, et évacué. Il dut laisser le Commandement au Capitaine d'ALANÇON qui chargea le 3ème Escadron du Capitaine de BORT d'enlever la position ennemie au village de Fontbedeau, alors que le 1er Escadron du Capitaine de PARCEVAUX reçu la mission de foncer sur La Tremblade.

 

23025 VAL DE LOIRE

A Salles lès Aulnay, le "VAL DE LOIRE III" du 3ème Peloton 3ème Escadron et son équipage :

FOURNIER - GACHIGNARD - ALLOUCH - MDL CERRUTI - COULLERY

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Famille BALLY 610       Famille BALLY 608

Fontdebeau - Casemate allemande en acier de 15 cm d'épaisseur.

Cette casemate a été détruite par un tir de Maurice TEBOUL, sur  "VERMANDOIS".

Son obus a été placé juste dans la lucarne de la casemate et a explosé à l'intérieur...

Collection Famille Bally

 

13 Vermandois, bunker Royan2

La même casemate avec des Chasseurs du 3ème Escadron :

de gauche à droite : OURS , SCHWARTZ, MARSONI, MARTAL, TEBOUL et TRIGANO accroupi.

 

12 Vermandois, bunker Royan

même Casemate : Paul HERIAU "PELLO" - Roger BOFFY - Maurice TEBOUL du 3ème Escadron.

Collection M. TEBOUL

 

Famille BALLY 607

Près de Royan

Collection Famille Bally

Après une défense acharnée, la garnison de Fontdebeau, composée d'une trentaine d'Allemands, rendit les armes vers 16 heures.

Famille BALLY 604 Famille BALLY 606

 Au travers de l'épiscope du char "BARROIS", des Allemands sont fouillés, d'autres se rendent.

Collection Famille Bally

 

17068 prisonnier

Intérrogatoire d'un prisonnier allemand

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le Régiment fut engagé dans d'autres combats qui eurent lieu à Saint-Georges de Didonne (17), et notamment la prise des batteries côtières de La Coubre.

12 RCA Obusier MARCEAU

L'obusier "MARCEAU" du 12ème RCA, avec à son bord : de gauche à droite, Chasseur MARCHI tireur, Brigadier/Chef EVIEUX Chef de char, Chasseur AMIOT chargeur.

Lors de ses combats, le 12ème R.C.A. déplora la mort du S/Lieutenant BOUDOUX d'HAUTEFEUILLE, Chef du Peloton Obusiers, tué par une mine sur la route de Saujon alors qu'il faisait une reconnaissance, du MDL/Chef Lucien LIZÉ et du Chasseur Albert TRAVAUX. L'Adjudant Thomas LARROUSSE-LACOU grâvement blessé par une mine fut évacué. La reddition des forces allemandes retranchées eut lieu le 18 avril au matin.

12_RCA_Poche_de_Royan

Entrée dans Royan en ruines

 

Famille BALLY 615

Royan - Un 77 allemand détruit.

Collection Famille Bally

  Le dimanche 22 avril, en fin de matinée, une Prise d'Armes aux Mathes (17), sur la route d'Arvert, clôtura cette opération, au cours de laquelle le Général de GAULLE, accompagné du Général de LARMINAT, passa en revue les Unités ayant participé à cette opération de la libération de la poche de Royan, dont le Régiment et les résistants locaux.

 

Gal de GAULLE aux Mathes

 Le Capitaine d'ALANÇON était en tête, commandant provisoirement le 12ème RCA, suivi de la Garde à l'Étendard. Étaient également présents le Capitaine de VANDIERES et le Capitaine STARCK. 

 

FONDS LECLERC 23103 PEUDENIER - DUPONT - VINCENT

Préparation pour la Prise d'Armes et le défilé : Les Chasseurs PEUDENNIER et DUPONT de GUYON du "BEAUCE II" et VINCENT du "BEAUVAISIS II" du 1er Escadron.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

Capitaine d'Alançon

Les Mathes (17) le 22 avril - En tête, le Capitaine d'ALANÇON, Commandant par intérim le 12ème R.C.A., suivi du Capitaine du HAYS.

Collection B. d'ALANÇON

 

 17055 défilé Mathas

 

90 ROY défilé

 Le 12ème RCA défilé route des Mathes.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

L'ALLEMAGNE

Cliquer sur la carte.

Trajet aller trait Rouge  -  Trajet retour trait Mauve

Réalisation A. Planchon

 
 

 

Famille BALLY 612

Famille BALLY 618

En gare de Cognac

Collection Famille Bally

 

Famille BALLY 611

Famille BALLY 619

En gare de Cognac

Collection Famille Bally

 17046 départ de Royan

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 24 avril, les Escadrons Chars du Régiment embarquèrent sur trains en gare de Cognac pour faire mouvement vers Brumath en Alsace, où ils débarquent, puis par route - Bischwiller - franchirent le Rhin vers 15 heures - Rastatt - Ettlingen - Durlach - Heilbronn, pour arriver à Gross Erlach le 30 avril.

Le reste du 12ème R.C.A. fit le déplacement par la route en plusieurs étapes :

1ère étape Matha - Confolens - Bellac- Argenton sur Creuse.

2ème étape le 26 avril : St Gaultier - Châteauroux - Bourges - Nevers - Cosne - Bonny sur Loire. Le Chasseur Roger LE BELLER est tué dans un accident de la route près de St Florent sur Cher.   

3ème étape le lendemain : Bonny sur Loire - Auxerre - Tonnerre - Châtillon sur Seine - Chaumont pour la nuit.

4ème étape le 28 avril : Chaumont - Neufchâteau - Nancy - Moncel.

5ème étape le 29 avril : Château Salins - Sarreguemines - franchissement de la Sarre et entre en Allemagne - Homburg - Kaiserslautern - Hochspeyer - Hechlingsheim - Karlsbach - Frankenthal.

 

12RCA 6 Ruines de Heilbronn

Dimanche 29 avril 1945 - Ruines de la petite ville d'Heilbronn traversée.(au Nord de Stuttgart)

Collection M. Cazeneuve

 Tous les villages allemands étaient plus ou moins touchés par les bombardements alliés, de nombreuses maisons arboraient un drapeau blanc, de nombreux prisonniers français revenaient à pied vers leur Pays.

 

12RCA CAZENEUVE 29 LE RHIN

un Sherman du 2/1/12RCA attend son tour pour franchir le Rhin à Oppau.

Collection M. Cazeneuve

 

18012 SOLOGNE passage du Rhin bis copie

 le "SOLOGNE III" du 1er Peloton du 1er Escadron

 

FONDS LECLERC 94 ALL BERRY

"BERRY" arrive en terre allemande .

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 30 avril la 6ème étape : Frankenthal - Oppau - franchissement du Rhin sur un grand pont de bois de 300 mètres, très bien fait - Lampertheim - Bürstadt - Bensheim - Michelstadt - Amorbach - Walldürn - Tauberbischofsheim - Bad Mergentheim - Künzelsau - Schwäbisch Hall - Gross Erlach.

À Gross Erlach, Le régiment regroupé, sous le Commandement du Lieutenant-colonel MINJONNET, put continuer sa route vers le lac Ammersee.

Le mardi 1er mai 1945, en attente de carburant, le 12ème R.C.A. stationna à Thannhausen un gros village de Bavière à l'ouest d'Augsbourg, après avoir pris l'itinéraire : Schwäbisch Hall -  Crailsheim - Ellwangen - Schwabsberg - Goldshöfe - Bopfingen - Neresheim - Dillingen - Holzheim -Altenmünster - Ziemetshausen. 

2 Mai 1945 - Le Général LECLERC à Berchtesgaden. A sa droite, avec son calot du 12ème Chasseurs d'Afrique, le S/Lieutenant de VALENCE, le chauffeur LABARTHE, le Lieutenant-colonel de GUILLEBON et le Lieutenant-colonel MIRAMBEAU.

 

2 mai 45 Berchtesgaden

Collection Famille de VALENCE

 

 Puis, trois jours plus tard, le jeudi 4 mai, passant à Mittelneufnach - Schwabmünchen - Klosterlechfeld - Greifenberg, vint s'implanter à Schondorf, joli village à l'Ouest de Munich, situé près du lac Ammersee en Haute Bavière.

FONDS LECLERC 103 ALL BEAUCE II

Entretien du matériel à Schondorf, le Chasseur Adelin LOZANO du 3ème Escadron.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Alors qu'une grande partie de la 2ème D.B. stationnait autour de l'Ammersee, dont le 12ème R.C.A.  à Schondorf le dimanche 6 mai, des permissions furent largement accordées. Le temps étant au beau, de nombreux militaires de la Division en profitèrent pour utiliser des barques et des voiliers qui se trouvaient amarrés au bord du lac Ammersee voisin, immense lac de 16 km x 6 km. Près de 300 embarcations se déployèrent après le déjeuner sur ce lac d'eaux glacées et tourmentées. Soudainement un terrible orage provoqua un fort coup de vent, pratiquement une tempête, qui eut raison de la plupart de ces embarcations pilotées par des néophytes, qui se retournèrent. Malgré l'intervention d'une vedette, évoluant dans des creux de plus de trois mètres pour récupérer les naufragés, dix-huit militaires se noyèrent, dont le MDL Jean-Jacques ANTOINE du 3ème Escadron du 12ème R.C.A.

 12RCA CAZENEUVE 35 Retour de chasse à Ober Schondorf

Près de Schondorf le gibier, non chassé depuis les hostilités, est abondant.  Le Chasseur X et le MDL BASTIDE du 2/1/12ème RCA ont fait bonne prise...

Collection M. CAZENEUVE

 

12RCA CAZENEUVE 7 garde à vous punitif

  Schondorf - Un S/Officier du 1/12RCA s'est fait traiter de "chien" par un civil allemand. Le Commandant de l'Escadron a donc imposé un garde-à-vous punitif aux allemands du village.

Collection M. Cazeneuve

Les troupes alliées investirent tout le sud de l'Allemagne, y compris le "nid d'aigle" de Berchtesgaden, pour aboutir à la Capitulation de l'Allemagne et fin des hostilités le 8 mai 1945.

 FONDS LECLERC 23009 Chasseur Hubert LECLERC de Hauteclocque copie

 Le Chasseur Hubert LECLERC de HAUTECLOCQUE du 4ème Escadron, fils du Général.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le 8 mai, une messe suivie d'un "Te Deum" pour fêter l'Armistice fut célébrée en fin de matinée, sur les bords de l'Ammersee, suivie d'une Prise d'Armes en début d'après-midi pour écouter à la radio une déclaration du Général de GAULLE.

18035 a messe

Le matin du 10 mai, Fête de l'Ascension. Messe célébrée par le R.P. de GEVIGNEY à la lisière d'Unterschondorf

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Le jeudi 10 Mai après midi, le Régiment défila à Schondorf devant son Étendard.

FONDS LECLERC 97 ALL defile 4 12

Défilé du 1er Peloton du 4ème Escadron : VÉLUT - LETURMY - HAMEL - LECLERC de HAUTECLOCQUE - CALVET - REIBEL etc

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 10 mai 1945 - Pour d'autres, une grande virée par GMC fut organisée comprenant la visite du Berghof, la résidence d'Hitler à Obersalzberg au dessus de Berchtesgaden faisant partie de la chaîne des Alpes bavaroises, puis la visite de Salzbourg. A noter que les Français de la 2ème D.B. furent les premiers soldats alliés à investir les lieux.

12RCA CAZENEUVE 32 L'OBERSALZBERG

Devant les restes du Berghof d'HITLER. A droite, le Chasseur SUCH du 2/1/12RCA.

Collection M. Cazeneuve

12RCA LT de TRUCHIS et LT Cheysson 1

Du Berghof, les Lieutenants de TRUCHIS et CHEYSSON du 1er Escadron admirent le paysage.

 

12RCA CAZENEUVE 16 Salzbourg

Salzbourg en Autriche. La cathédrale Saint-Rupert et sa place.

Collection M. Cazeneuve

 

12RCA CAZENEUVE 3 Autostrade entre Salsbourg et Munich

Retour de Berchtesgaden et de Salzbourg par l'autostrade Salzbourg-Munich.

Collection M. Cazeneuve

 

12RCA CAZENEUVE 28 Retraite allemande sur l'Autostrade de Munich

Sur l'autre partie de l'autostrade, les GMC croisent des réfugiés revenant vers leur domicile en Bavière.

Collection M. Cazeneuve

 Le Capitaine TOURNADE prit le Commandement du 3ème Escadron à la place du Capitaine de BORT chargé de mission à Paris.

de GAULLE LANGLADE LECLERC a Landsberg

18059 Kloster bis

Les Généraux de GAULLE - de LANGLADE - LECLERC sur le terrain de Klosterlechfeld

Le 19 mai, à 17 heures, sur le grand terrain d'aviation de Klosterlechfeld (Bavière), autour des carcasses d'avions allemands, le Général de Gaulle, avec à ses côtés le Général PATCH, Commandant la 7ème Armée US, et le Général LECLERC qu'il venait de décorer des insignes de Grande Croix de la Légion d'honneur, se fit présenter toute la 2ème Division Blindée, y compris le 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique du Lieutenant-colonel MINJONNET, qui défila devant eux en colonne par 6, Spectacle inoubliable d'une Division entière défilant devant ses deux Chefs juchées sur une estrade de fortune. 500 véhicules, plus de 200 chars à 40 km/heure, dans un ordre parfait...Se penchant alors vers le Général LECLERC, le Général de GAULLE aurait dit : " Si nous en avions eu quelques unes comme celle-là en 1940 ..."

FONDS LECLERC 102 ALL HUREPOIX etc

Préparation pour le défilé

12RCA CAZENEUVE 10 BINOME

En attendant de défiler. Les Chasseurs SUCH et ...SIMEO qui a reçu la Croix de Guerre à Pellevoisin des mains du Général de LANGLADE lors de la Prise d'Armes du 27 mars 1945.

Collection M. Cazeneuve

 

23133

 Quelques Chasseurs d'Afrique du 2ème Peloton du 3ème Escadron : A gauche le MDL BRUSSIAU, les Chasseurs CHANUT, LOZANO et.....

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

23015 FLANDRES 1

Le "FLANDRES II" du 1er Peloton du 3ème Escadron et son équipage : Chef de char Aspirant GUICHARD, tireur HAINSELIN, pilote ANTOINE, aide pilote MOREL, chargeur LARTIGUE. 

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

   FONDS LECLERC 92 ALL Kloster

"ILE DE FRANCE II" du 3ème Escadron

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 FONDS LECLERC 93 ALL revue KLOSTER

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

FONDS LECLERC 23014 Ammersee apres Armistice 3eme Escadron

Schondorf - Le 3ème Escadron devant le lac Ammersee

 

Allemagne mai 1945 2eme Peloton du 1er Escadron copie

Schondorf - Le 2ème Peloton du S/Lieutenant de TRUCHIS du 1er Escadron

accroupis de g à d : DECUYPER-EPLE-VALLET-SIMO-DUBOIS-MORETO.

debouts : BARBESANT-BOURELLIS-MARTIN DUPORET-NEVEU-LT de TRUCHIS de VARENNES-LAGUÉRODIE-CAPARROS-BASTIDE-SUCH-VINCENT-DRILLIEN-de GOUYON-THIÈS-MDL JEANNOT.

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

23037 BRETAGNE II

  L'équipage du "BRETAGNE II". Debout au centre, le chef de char MDL BUSTOS du 1er Escadron.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

2 avril 2010

RETOUR EN FRANCE Du 25 au 30 mai 1945, le

RETOUR EN FRANCE

 

Du 25 au 30 mai 1945, le Régiment quitta Schondorf, traversa Landsberg - Memmingen - Biberach - Riedlingen, puis Reutlingen - Tübingen - Karlsruhe - Rastatt et l'Allemagne, traversa le Rhin sur un pont de bateaux réalisé par le Génie de la 1ère Armée à Kehl, pour arriver et cantonner à Fegersheim, près de Strasbourg.

 

18048 pont vers la France

 

 FONDS LECLERC 98 ALL retour

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 Le 31 mai, Les véhicules à roues prirent l'itinéraire de - Saverne - Nancy - Toul - Vitry-le François - Fère Champenoise - Sézanne - Villenauxe, pour gagner Nemours (Seine et Marne). Les Chars embarquèrent sur train à Strasbourg le 31 mai, pour débarquer à Souppes le lendemain, et rejoindre Nemours par la route.

 

 attente à l embarquement

 Le PC, le PHR, le 4ème Escadron s'installèrent à Nemours, alors que le 1er Escadron cantonna à Grez-sur-Loing, le 2ème Escadron à Montcourt, à 5 kilomètres au nord de Nemours, et le 3ème à Villiers sous Grez.

 

FONDS LECLERC FON 104

 Cantonnement près de Nemours

 

19006 revue de paquetage

Revue de paquetage

 

23050 ANCINNES II

Montcourt - François de METZ NOBLET devant son Sherman

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 Le Vendredi 9 juin 1945 - Profitant d'un moment de détente, quelques Chasseurs partirent se baigner dans le Loing à Grez-sur-Loing. Pris de malaises, le Brigadier Mohamed ben Ahmed et le Chasseur Yves LEROUX se noyèrent dans la rivière.

 

Une Prise d'Armes pour les Adieux du Général de LANGLADE, premier Chef de Corps du 12ème R.C.A., eut lieu le 11 Juin 1945, au cours de laquelle, après un discours émouvant, le Général de LANGLADE fit lire la Citation du Régiment à l'Ordre de l'Armée.

 

Le 17 juin, un train de 20 Sherman embarqués à la gare de Nemours sous le Commandement du Capitaine BAILLOU. 4 Sherman du 1er Escadron et 5 pour les 2ème et 3ème Escadrons et 9 pour le 4ème, plus un du G.T. 2 (ex G.T.L.), débarquèrent à la gare de Versailles-Matelots et allèrent cantonner à la Malmaison. Une autre colonne de 24 chars commandée par le Capitaine de VANDIERES, après avoir pris un itinéraire routier Juvisy - Belle Epine - Versailles, arriva à Bougival et s'y  installa pour la nuit.

 

FONDS LECLERC PAR 105

Paris - Place de la Concorde, le Sherman "ANCINNES II" du 2ème Escadron

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 Le 18 Juin, avec toutes les Unités ayant combattu, au sein de la 2ème D.B. à nouveau réunie, le 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique défila à Paris, défilé de la Victoire, avec une partie de ses chars, du Pont de Neuilly - Avenue de la Grande Armée - l'Arc de Triomphe  - Avenue des Champs Elysées - Place de la Concorde où devant l'obélisque se tenait le Général de GAULLE et son Gouvernement Provisoire sur la tribune officielle, et devant une foule enthousiaste qui voulait fêter ses libérateurs. Dans l'ordre :

Defile 18 juin 1945 Paris

20010 BORDELAIS sur le pont

"Bordeaux II" du 4ème Escadron

106 par flandres

Le Sherman " FLANDRES II" du 3ème Escadron

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Pour à l'issue, rejoindre leurs cantonnements de Nemours.

Par une forte chaleur, le 22 juin 1945, à Fontainebleau, sur l'hippodrome de la Solle, devant tous les Régiments composant la 2ème D.B.rangés en carré, le Général LECLERC fit ses adieux à sa Division. Au cours de cette nouvelle Prise d'Armes, il accrocha la deuxième palme à l'Étendard du 12ème R.C.A., puis il procéda à une remise de décorations et passa le commandement de la 2ème D.B. au Colonel DIO.

 19003 GAL LECLERC

Le Général LECLERC salue l'Étendard du 12ème RCA qu'il vient de décorer

Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

18 juin 45 remise de la médaille militaire par Leclerc

 Le Général LECLERC remet la Médaille Militaire au S/Lieutenant de VALENCE

Collection Famille de VALENCE

 

12_RCA_CANEPA_Citation_du_Regiment

 Collection Famille Canepa 

Le  1er juillet 1945, le Bataillon de Renfort de la 2ème D.B. à St Germain en Laye est dissous et prend le nom de "Centre d'Instruction du Corps Expéditionnaire d'Extrème-Orient". Le personnel déjà instruit restera à Saint-Germain en Laye pour être prochainement absorbé par les unités de la 2ème D.B.

Le 14 juillet 1945 eut lieu une Prise d'Armes à l'occasion de la fête Nationale à Fontainebleau.

Le 18 Juillet 1945, alors qu'il était en service commandé à bord d'un véhicule militaire, le Capitaine Paul LEGRIS, Commandant l'Escadron Hors-Rang du Régiment, fut victime d'un accident mortel de la circulation à Fontainebleau.  

Eté 1945 - Photo souvenir des anciens du 2ème Peloton du 1er Escadron avant d'être dispersés...

 

été 45 anciens du 2e peloton du 1er Esc du 12° RCA

debouts : SEGAUD - MORETO - VALLET - LAGUÉRODIE - CARTIER - SIMO - CAPARROS.

devant : PEUDENNIER - VINCENT - VAUQUELIN - LE CORE - BASSET - BASTIDE.

1er août 1945 - Sur l'hippodrome de la Solle à Fontainebleau, au cours d'une nouvelle Prise d'Armes, en présence du Général LECLERC, le Général Wade HAISLIP, Commandant le XVème Corps d'Armée US, venu spécialement de son QG en Allemagne, remit solennellement à la 2ème D.B. la fourragère bleu et or de la "PRESIDENTIAL UNIT CITATION" dont l'insigne est porté dorénavant par tous les Chasseurs du 12ème R.C.A.La Division Leclerc fut la seule unité étrangère à recevoir cette distinction.

 

PRESIDENTIAL

PRESIDENTIAL

 

2 avril 2010

DOCUMENTS annuaire des anciens du 12ème R.C.A.

DOCUMENTS

 

 annuaire des anciens du 12ème R.C.A. dans la 2ème D.B


 Voulez-vous savoir si votre parent faisait partie du 12ème R.C.A. ?

Pour toutes questions concernant cet annuaire, merci de contacter le blog :

auboin.claude@wanadoo.fr

 

*

 

De Juin à Août 1944 - Diaporama US sur le débarquement et la Libération de la Normandie.

1er Août 1944 - de gauche à droite : Général US HAISLIP - Général LECLERC - Lieutenant GIRARD, aide de camp du Général LECLERC.

12_RCA_Diaporama_US

 Avril 1944 à Août 1944 - La 2ème D.B. de l'Angleterre à Paris.

A partir de 0' 30 ", sur ce petit film, quelques images concernent le 12ème R.C.A. On remarquera les Sherman : "MOGHRANE" "ISERAN" "ESTEREL" "MAURIENNE" et "SAVOIE" du 2ème Escadron, et "TARDENOIS"  "BOURGOGNE" "VALOIS" et "SANTERRE" du 3ème Escadron.

 

 

Celui-ci montre notamment deux Sherman du 3/12 R.C.A. : Le "TARDENOIS"  et le "TARANTAISE", ce dernier avec sa plaque "SOMUA" rivée devant le poste de pilotage, respectivement à 22'29" et 22'30" du film.

 

 

 

 

 

https://youtu.be/wMXlnJ5H1qI

Soldat de la deuxième DB - Les Très Riches Heures de Maurice Teboul.

Film-vidéo de Clément ELBAZ

Le Brigadier Maurice TEBOUL était le tireur du Sherman "VERMANDOIS" du 3ème Escadron du 12ème RCA

film

Devant le "VERMANDOIS" n° 57, sherman du Peloton Hors-Rang du 3ème Escadron :

de gauche à droite : MDL MORICE - Roger BOFFY, pilote - Paul HERIAU dit "PELLO" - Maurice TEBOUL - PRUVOST ou BRISSIAU ?

Collection M. TEBOUL

5 Maurice teboul (3)

Maurice TEBOUL

 31 août 1945 - 1er anniversaire de la libération de Paris.

 

 

 


La Bataille de Dompaire : Témoignages.

 

 

Autre film montrant le parcours de la 2ème D.B., notamment le débarquement des Sherman du 12ème R.C.A. : "ESTEREL" " CHAMPAGNE" de l'Aspirant NOUVEAU, et "TARDENOIS"  ( à 4'04 du film.)

 

 

 Autre témoignage sur la 2ème D.B. et le 12ème R.C.A.

et

La Libération de Paris vue par les Américains

 

Préparation du "Jour le Plus Long"

 

 

 "La 2ème D.B., de Paris au refuge d'Hitler" sur France 5  Mai 2014

Doc 1

Pour visionner l'intégralité de cette vidéo, notamment les témoignages de nos Camarades le MDL Robert VÉLUT, radio du Sherman "ARMAGNAC II" du 4ème Escadron, et le Chasseur Lucien MATRON du 2ème Escadron :

 

https://youtu.be/WFBawIKNrYc

 

  LA 2ème DB de Paris au refuge d'Hitler  (cliquer)

Engagé au 12ème RCA, Robert VÉLUT arrive à Thiès au Sénégal en 1943, où en mars, il est affecté au Peloton des transmissions à l’Etat Major.

Robert VELUT 3

Il suit le Régiment dans ses différents stationnements en Algérie, à Temara au Maroc, en Grande-Bretagne. Il débarque avec le 12ème R.C.A. en Normandie le 1er Août 1944. Il occupe différents postes sur différents chars du 4ème Escadron. A partir de la Libération de Paris, il fait partie de l’équipage du Sherman « ARMAGNAC II » du 2ème Peloton commandé par le Sous-lieutenant DUFOUR :

FONDS LECLERC Boite P 4ème Escadron ARMAGNAC II

À Villetaneuse, devant "ARMAGNAC II" : de gauche à droite: Chasseur Pierre RUGIERI aide pilote - Brigadier Robert VÉLUT radio - 1ère Classe Robert LION pilote - 1ère Classe Jean VERBRUGGEN tireur.

 Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

Chef de char : S/Lieutenant DUFOUR Roland

Pilote : Brigadier LION Robert

Aide Pilote : Chasseur RUGGIERI Pierre

Tireur : Chasseur VERBRUGGEN Jean

Radio-chargeur : Brigadier VELUT Robert.

 

Robert VELUT 5

 

 *

 

  Témoignage d'André ESPI Ancien du 12ème R.C.A

https://youtu.be/h19seqLg8Jo

 

*

Le 12ème R.C.A. à Rambouillet

 

30 octobre 1945, le 12ème R.C.A. vint établir ses quartiers à la "caserne de la Vénerie",(Renommée "Quartier Estienne" dans les années 50) à Rambouillet, remplaçant le COAB 422 (Centre d'organisation de l'Arme Blindée). La Caserne est dans un état correct. Devenant Régiment de Reconnaissance, Le Colonel MINJONNET s'évertua à reconstituer son Régiment avec le peu de matériel qui lui restait. En plus du P.H.R., trois Escadrons de combat furent formés avec des chars Sherman.

1er mars 1946 - Rambouillet - Sous une violente tempête de neige se déroula la Prise d'Armes pour l'Adieu aux Armes du Colonel MINJONNET partant à la retraite. Une dernière fois, le Colonel baisa l'Étendard et évoqua le souvenir des morts du Régiment :

" ...Tous ensemble, vous garderez fidèlement les traditions d'honneur, de discipline, de belle tenue et de valeur technique qui ont fait la force de notre Arme à travers l'histoire. Tous ensemble, vous travaillerez pour être prêts, comme l'ont été vos aînés, à l'heure peut-être prochaine où le pays devra de nouveau faire appel à ses enfants, à l'heure où la France aura besoin de vous ". 

9 avril 1946 - Les Officiers et S/Officiers du Régiment envoient un télégramme au Général LECLERC qui se trouve alors à Saïgon, où se trouve son nouveau Commandement. De Saïgon, le Général leur répond :

"Très touché par votre télégramme envoyé à l'occasion du départ du Colonel MINJONNET. Vous adresse mes vifs remerciements et mes très affectueux souvenirs. STOP" 

1946 - Rambouillet - Caserne de la Vénerie, Quartier du 12ème R.C.A. - Le Quartier était en bon état général. Notamment, des appelés des Beaux-arts avaient décoré les chambres de très belles fresques murales.

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                                                                                              Collection P. Reze

1946 - Rambouillet - La Vénerie.

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                                                                                            Collection P.Reze

Sherman "Thunderbolt" au nom des avions américains présents à la bataille de Dompaire.

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.                                                                                                          Collection P Reze

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                                                                                         Collection P. Reze

 

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                                                                                          Collection P. Reze

 

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                                                                                                                Collection P. Reze

 

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                                                                                                           Collection P. Reze

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                                                                                                            Collection P. Reze

 Après une dernière Prise d'Armes en Avril 1946 à St Germain en Laye, la 2ème D.B. est dissoute.

25 avril 1946, le 501ème R.C.C. vint s'établir dans le quartier de la Vénerie de Rambouillet, prenant en charge les chars du 12ème R.C.A. qui, entretenus, sont en excellent état.

Avril 1946 - Rambouillet - 4ème Escadron, avec deux de ses chars légers M5A1. Au 1er rang, assis au centre, son Commandant le Capitaine Alfred CANEPA.

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Le même jour, au même endroit, le Chef d'Escadrons GRIBIUS pose avec quelques Officiers du Régiment, dont le Capitaine CANEPA, le 2ème à gauche sur cette photo.

Rambouillet 1945

     Collection Famille Canepa

 30 avril 1946 - Le 4ème Escadron et l'Escadron d'Etat-major furent dissous, le personnel réparti dans les 1er, 2ème et 3ème Escadrons, les Capitaines CANEPA et STARCK, les Lieutenants FOUCAULT et BERON et l'Aspirant BALLY momentanément affectés à l'EHR.

En attendant le départ pour le Maroc, le Régiment s'installa le même jour, à la caserne des Gardes Mobiles à Rambouillet. Pour remplacer ses chars, le 12ème R.C.A. dut, courant mai 1946, aller percevoir le vieux matériel de la 2ème D.B. qui venait d'être dissoute en avril : des chars légers, des Half-tracks, des Scout-cars, motos etc...Qu'il fallut d'urgence remettre en état de marche au prix d'un travail acharné.

24 mai 1946 - Le Capitaine CANEPA prit le Commandement du 2ème Escadron.

14 Juin 1946 - Deux petits boutons argentés placés devant ornèrent, à partir de ce jour là, le calot de tradition.

 Le 13 juillet 1946, le Lieutenant-colonel MARION, nouveau Chef de Corps, reçut le Lieutenant-colonel d'ANDOQUE qui prit les fonctions de Commandant en second du Régiment. Courant juillet 1946, le Lieutenant-colonel MARION reçut l'ordre de mouvement pour le Maroc qu'il avait sollicité depuis son arrivée au Régiment en Mars 1946. Ce retour du Régiment au Maroc, lieu de sa formation et où sont nées ses traditions, avait également été espéré par tous ses Cadres.

 

Juillet 1946 - Rambouillet - Revue du 12ème R.C.A. par le Général de LATTRE de TASSIGNY, avec le Lieutenant-colonel MARION, allée de la Chasseuse face au Château.   

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                                                                                                     Collection M. Mesmoudi

 

Juillet 1946 - Rambouillet - Suite de la revue, dans la Cour d'honneur du 501éme R.C.C., à droite de l'horloge.

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                                                                               Collection M. Mesmoudi

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                                                                              Collection M. Mesmoudi

 

Départ pour Meknès

 

Le Régiment embarqua du 21 au 23 juillet 1946 en gare de Rambouillet, dans l'ordre : 1er, 2ème, 3ème Escadron, E.H.R., chacun dans un train différent. Arrivés à Marseille les 24 et 25 juillet 1946, les 1er et 2ème Escadrons cantonnèrent au camp de Ste Marthe, alors que le 3ème et l'E.H.R. allèrent au camp Mirabeau. Puis, Le déplacement de Marseille vers le Maroc se fit en 5 détachements; deux par bateaux, 3 par avions.

5 août 1946 - Arrivée du S/S "MATELOTS PILIEN ET PEYRAT" à Casablanca. le 9 août, arrivée du S/S "MATELOT BEKUWE".

du 10 au 16 Août 1946 - Regroupement du Régiment terminé à Meknès, la nouvelle garnison du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique. Le personnel était alors presque complètement renouvelé.

Le 16 août 1946 -  Meknès - Le 6ème régiment de Spahis Marocains fut dissout le 15 août. Tous ses éléments furent intégrés au 12ème R.C.A. Le Lieutenant-colonel BARRAU, ancien Chef de Corps du 6ème Spahis Marocains, devient Chef de Corps du nouveau 12ème R.C.A. Le 4ème Escadron du Territoire du 6ème R.S.M. devient le 4ème Escadron du Territoire du 12ème R.C.A. et sera commandé par le Capitaine CANEPA. 

Le 18 Août 1946 - Meknès - Le Lieutenant-Colonel MARION, appelé à Commander le 1er R.E.C., quitte le Commandement du 12ème R.C.A.

 

 L'entrée officielle et Solennelle dans Meknès eut lieu le 25 août 1946, le jour anniversaire de la Libération. 

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( Pour la suite de l'Historique du Régiment, voir l'onglet "E.C.S." de ce blog, ainsi que les onglets de chaque Escadron ).

 

QUELQUES PORTRAITS

 

Colonel de LANGLADE

Le Colonel Paul GIROT de LANGLADE, Chef de Corps du 12ème R.C.A., puis Commandant le G.T.L.

 

 

FONDS LECLERC 112 CE GRIBIUS

 

 

 

 

Le Chef d'Escadrons André GRIBIUS, Commandant le 2ème Escadron, puis le 3ème Bureau du GAL LECLERC, puis le G.T.L. et Chef de Corps du 12ème RCA à titre temporaire.

 

 

 

FONDS LECLERC 118 CNE BAILLOU

 

 

 

 

 

Le Capitaine Jean BAILLOU, Commandant le 4ème Escadron

 

 

FONDS LECLERC 124 CNE de BORT

 

 

 

 

Le Capitaine Jean de BORT, Commandant le 3ème Escadron

 

 

FONDS LECLERC 119 SLT VAULTRIN

 

 

 

 

 

 

Le Lieutenant François VAULTRIN, Chef de Peloton au 1er Escadron

 

FONDS LECLERC 121 SLT d'ARCANGUES

 

 

 

 

Le S/Lieutenant Benoit d'ARCANGUES, Chef de Peloton au 4ème Escadron.

 

 

FONDS LECLERC 114 SLT de VALENCE

 

 

 

 

Le S/Lieutenant Guy de VALENCE du G.T.L.

 

 

FONDS LECLERC 117 SLT de MASCLARY

 

 

 

 

 

Le S/Lieutenant Jean BAILLOUD de MASCLARY, Commandant le Peloton Mortiers.

 

FONDS LECLERC 120 SLT JP NOUVEAU

 

 

 

 

 

Le S/Lieutenant Jean-Pierre NOUVEAU, Chef de Peloton au 3ème Escadron

 

 

FONDS LECLERC 126 LT BOUCHET - LT de TRUCHIS

 

 

 

 

 Le Lieutenant Jean BOUCHER et le Lieutenant Christian de TRUCHIS de VARENNES, Chefs de Peloton au 1er Escadron.

 

 

 

FONDS LECLERC 129 SLT de TRUCHIS - DELCOURT - CNE de PARCEVAUX - SLT de la PONTAIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 1er Escadron en octobre 1945. de gauche à droite : Le Lieutenant Christian de TRUCHIS de VARENNES - le S/Lieutenant Claude DELCOURT - le Capitaine Jacques de PARCEVAUX - le S/Lieutenant Jean PLEUVIER de la PONTAIS. 

  Collection Musée GAL LECLERC de HAUTECLOCQUE & Musée Jean MOULIN-Paris Musées

 

 

TEMOIGNAGES

 

 

      Capitaine Robert d'ALANÇON, 1944,

Capitaine d'Alançon

Royan le 22 avril 1945 - En tête, le Capitaine d'ALANÇON, Commandant par intérim le 12ème R.C.A., suivi du Capitaine du HAYS.

Extraits de son Journal de Campagne :

"Je reçois diverses responsabilités ; le commandement d’un point d’appui, la côte 326, puis celui du 4ème escadron de chars, son chef ayant été blessé par mine. Le 1er novembre, la 2ème DB reprend sa progression vers l’Est. Avec le 4ème escadron, nous prenons Herbéviller à 18 kms à l’Est de Lunéville puis Fréménil où nous restons stationnés. Mais des échanges d’artillerie avec les allemands aboutissent à une blessure mortelle pour le lieutenant Vauthrin tandis qu’il était assis avec moi en train de déjeuner. Guéri, après trois semaines d’absence, le commandant du 4ème escadron reprend sa mission. Moi-même, je participe à la reprise du mouvement vers les Vosges à la tête d’un détachement mixte (chars et portés). Fonçant vers le Nord et l’Est par Cyrey sur Vesouze, nous atteignons Niderhoff, où nous faisons des prisonniers, puis Barville, tenus par l’ennemi, après une manœuvre de chars en tête, les autres s’étant repliés. 

Puis Trois Fontaines et Dabo au centre des Vosges par un itinéraire de montagne. Finalement, notre objectif est Saverne dans le Bas-Rhin où nous sommes le 22 novembre. Après une poussée vers Phalsbourg pour prendre à rebours les allemands qui y tiennent encore nous nous retrouvons le 23 à Saverne et le 24 à Strasbourg, atteint la veille par le 11ème cuirassiers, ayant passé les Vosges plus au Nord. Dans la capitale de l’Alsace, il n’est pas question de repos, car au nord de la ville, le village de La Wantzenau est libre et inoccupé tandis que le Fort Ney qui le sépare de Strasbourg est rempli de troupes allemandes surtout des services de l’armée allemande qui s’est repliée au-delà du Rhin. Dans la joie d’avoir participé à la libération du nord de l’Alsace, je reçois le 25 au soir, la mission de me rendre à La Wantzenau à 13 kms au nord de Strasbourg pour mettre la main sur les militaires allemands du Fort Ney. Pour cela, je dispose d’un peloton de chars, d’un escadron de FFI porté sur camions et d’un civil alsacien, précieux interprète. Nous arrivons à La Wantzenau vers minuit dont les habitants sont dans l’émoi après le départ des allemands. A l’aube du 26, un échange de messages avec le Fort Ney par téléphone puis par la réception d’un officier allemand, envoyé par le général allemand du Fort Ney. Ce dernier d’abord très sûr de lui, revient, prêt à tout accepter après qu’à ma demande une bonne rafale d’artillerie soit tombée sur le fort. C’est alors la reddition totale. Le colonel de Langlade qui commande notre GTL me rejoint à La Wantzenau. Ensemble, nous partons vers le Fort Ney escorté de deux chars et d’un peloton de FFI. Là, le général Watterodt en tête, sort du fort et se constitue prisonnier, suivi des officiers allemands, remettant chacun leur arme. Finalement, nous constatons qu’il y avait de l’ordre de 600 hommes repliés dans le fort…

Revenu à Strasbourg, je prends la fonction d’officier de renseignement du régiment. Nous partons sans délai vers le Sud pour élargir la zone. A Meistratzheim (à l’est d’Obernai), les chars ont dû se déployer et attaquer pour conquérir ce gros village. Après Walff et Zellwiller, il fallut de nouveau faire attaquer les chars pour neutraliser les allemands qui tenaient Sermersheim, atteint par nous le 1er décembre. Après quelques jours d’arrêt, l’offensive repris par Effig et Chatenois pour arriver le 21 décembre à Sélestat, libéré avant Noël.

Une offensive allemande, à partir de Karlsruhe en fin décembre, permit à l’ennemi de paraître menacer le nord-est de la Lorraine, car le front américain recule jusque..(illisible)... Nous sommes envoyés en Lorraine au nord de Sarrebourg à Postroff d’abord, puis à Oermingen au sud de Sarreguemines. Après trois semaines, le 18 janvier 1945, mon régiment est appelé vers Strasbourg où une menace allemande se manifeste. Revenus à Furdenheim à l’est de la capitale alsacienne puis à Mittelhausbergen, c’est vers Kilstett au nord de La Wantzenau que mon régiment doit être engagé. Je suis envoyé en reconnaissance dans la soirée du 21 janvier. Je passe à La Wantzenau où la population est inquiète car elle est sans défense au moment où Kilstett à 3 kms, occupé par un bataillon FFI est au contact de chars allemands et est menacé d’encerclement. Personnellement, c’est la seconde fois que je me trouve dans ce village à un moment critique. Heureusement, les chars du 12ème Chasseurs d’Afrique appuyés de notre artillerie dégageront les FFI de Kilstett en neutralisant l’avance allemande qui avait encerclé le village, ceci au prix de plusieurs blindés allemands détruits. Finalement, l’ensemble de la poussée ennemie au nord de l’Alsace a été totalement bloquée et l’armée allemande obligée de se replier.

Nous sommes alors engagés en appui de la 1ère Armée française commandée par le général de Lattre. Celui-ci va tenter de refouler totalement les allemands au-delà du Rhin, du sud de Strasbourg à la Suisse. 
Nous stationnons d’abord une petite semaine à Duttlenheim pour remettre le matériel, surtout les chars, en état et nous préparer à l’offensive vers Sélestat et Colmar. Dès le 3 février 1945, nous sommes à Mackenheim à 13 kms au sud est de Sélestat, le 6  nous atteignons Oberssasheim près du Rhin à 20 kms au sud est de Colmar, en obligeant notre adversaire à se replier en Allemagne. Puis par Heiteren, nous arrivons à Fessenheim, ultime étape pour nous dans le Haut-Rhin. L’armée allemande a quitté totalement le sol de notre patrie.

Après notre participation à la libération totale de la France, la 2ème DB est placée en réserve de l’armée américaine. Mon régiment a son PC à Thionville en Meurthe et Moselle à 13 kms à l’est de Badonviller où je resterai du 16 au 26 février. De là, nous sommes envoyés en réserve générale, pratiquement au repos. Pour moi, ce sera d’abord à Châteauroux d’où je pars le 27 février au soir pour Marmagne avec ma jeep portant le nom choisi par moi de « La Sioule ». (Toutes nos jeeps ont des noms de rivières). Ce retour dans ma famille pour la première fois depuis sept mois et demi sera court. « Deo gratias » car je dois être de retour à Châteauroux le 2 mars. De là, nous allons à Buzançais, soit 25 kms en direction de Tours. Le 14 mars, je pars avec une vraie permission de 10 jours. Ma jeep ayant besoin de réparations, je dispose d’une torpédo Mercedes de récupération.

A Buzançais, j’apprends bientôt que nous risquons de partir vers le sud-ouest alors que la progression des alliés continue en Allemagne. Les Russes eux-mêmes commencent à envisager de prendre Berlin comme objectif principal. Ce sera le 16 avril que la capitale du Reich (où se trouve Hitler) sera à la portée des canons russes qui, aux ordres de Joukov, entameront la préparation d’artillerie.

Pendant ce temps, les régiments de chars et l’artillerie de la 2ème DB sont mis à la disposition de l’armée de l’Atlantique commandée par le général de Larminat. Le 12ème chasseurs d’Afrique doit donc partir en direction de Royan. L’armée de l’Atlantique est constituée de régiments d’infanterie à base de FFI avec peu d’armes lourdes. Elle surveille l’ensemble de la côte depuis la Bretagne jusqu’aux Pyrénées. Mais elle fixe les garnisons allemandes laissées dans les poches de Royan, Rochefort, la Rochelle, La Palice, Saint-Nazaire et Lorient. Nous sommes destinés à appuyer l’action de l’infanterie après le matraquage que sait faire l’aviation américaine. Pour nous, il s’agit d’abord de nous déplacer par le train et la route sur les 250 kilomètres environ qui nous séparent de Royan. C’est une nécessité plus politique que militaire qui nous amène vers le 10 avril à prendre contact avec le commandement face à cette ville qui a été en majeure partie détruite par les 1.600 tonnes de bombes déversées par l’aviation américaine, faisant près de 2.000 morts civils !

Le 16 avril 1945, j’assiste à un nouveau bombardement américain préparatoire. Même s’il est moins important que celui de janvier. Le beau temps permet de voir parfaitement le passage des avions et les bombes qui s’en détachent. C’est impressionnant depuis les hauteurs dominant la ville. Les réactions de la garnison allemande ne sont pourtant pas négligeables. Ainsi, le chef d’escadrons qui commande le régiment en l’absence du lieutenant-colonel Minjonnet est blessé sérieusement à la figure alors que je suis assez près de lui. Du coup, me voici amené à prendre le commandement par intérim du régiment pendant quelques jours. Je suis en effet le capitaine le plus ancien. Le 20 avril, la ville de Royan est libérée et nous sommes remis à la disposition de la 2ème D.B. Le général Leclerc vient nous voir et passe en revue le régiment avec moi en tête.
 Ensuite, il faut organiser le déplacement du 12ème Chasseurs d’Afrique vers l’Allemagne. Les chars partiront par voie ferrée jusqu’à la frontière et les véhicules à roues feront la route. Durant le temps de notre campagne dans le sud-ouest de la France, l’étau s’est resserré sur l’armée allemande. Tandis que l’armée russe a comme objectif principal Berlin. Ce Berlin où dans son bunker, Hitler continue à diriger les opérations de la Wehrmacht, Eisenhower tient à dégager d’abord les zones montagneuses de l’Autriche et à atteindre le Danube. La 1ère armée française du général de Lattre, après Karlsruhe, est dirigée sur Stuttgart et viserait, elle aussi, le Danube.

Les éléments légers de la 2ème D.B., essentiellement les spahis qui ne sont pas allés à Royan, ont traversé le Rhin. Le général Leclerc les oriente vers le sud de la Bavière et même Berchtesgaden, la résidence favorite d’Hitler. (Il l’avait quitté pour son « bunker » de Berlin où il se suicidera le 30 avril 1945). C’est le 4 mai que les spahis et le général atteindront Berchtesgaden.

Le retard que Royan nous a imposé fera que le 12ème Chasseurs d’Afrique n’aura atteint que le lac Ammersée lorsque l’on annonce la signature de la capitulation allemande à Berlin, le 8 mai 1945. Le superbe lac m’offre le plaisir de plusieurs bains en eau profonde. 

Quelques jours plus tard nous nous portons sur le grand terrain d’aviation de Munich, il est à la mesure du rassemblement complet de la 2ème Division Blindée qui doit défiler devant le général De Gaulle. Le général Leclerc lui présente alors sa Division pour marquer la victoire à laquelle il a largement contribué. Le colonel Minjonnet ayant été amené par son ancienneté à présenter le G.T.L. (Groupement Tactique Langlade), je suis à la tête du régiment juste avant l’étendard. De plus, je participe à la remise de décorations par le général De Gaulle. C’est donc lui qui me remet la Légion d’Honneur.

Nous ne resterons pas longtemps en Allemagne. Le général De Gaulle souhaite la présence de la 2ème D.B. près de Paris. Ainsi mon régiment part pour Nemours où sera le colonel et l’état-major. Les familles de cadres rejoignent et sont placées chez l’habitant. Nous serons accueillis dans une propriété appartenant située sur les bords du Loing qui sont favorables aux baignades. L’automne arrive. Des villes de garnisons deviennent normales. Pour le 12ème Chasseurs d’Afrique, ce sera Rambouillet..."

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       Capitaine Jacques ROUILLON, 1944, 3ème Escadron.

  J'ai été deux fois au 12ème R.C.A.. La première fois en 1944, en Lorraine. La seconde de 1951 à 1954 au Maroc.

Septembre 1944, après le rude combat de blindés à Dompaire (Vosges), dans lequel le 12ème s'est distingué, j'ai été affecté à l'Escadron BAILLOU, puis d'ALANÇON, après la mort de BAILLOU et faisait partie du Sous-Groupement MINJONNET, surnommé le "Père Mégot. J'étais S/Lieutenant au Peloton de Commandement avec mon char "Lieutenant Zagrodski II", du nom d'un Officier du 12ème tué un mois plus tôt. Avec ce Sherman de 32 tonnes, j'ai pris part à la libération de Baccarat.

Le 1er novembre, on attaque la position allemande de la Blette (Meurthe et Moselle). Mon cher Camarade VAULTRIN commandait un Peloton de chars qui subit quelques pertes par mines ou fusils anti-chars. D'ALANÇON avait pris ma place dans le char "Lieutenant Zagrodski II" et mis sa jeep à ma disposition. Dans le feu de l'action, j'ai avancé à pied avec les fantassins et capturé 11 Allemands. D'ALANÇON m'a félicité, tout en me faisant remarquer que j'avais délaissé sa jeep... Il m'a fait citer pour la Croix de Guerre (Combats d'Herbéviller en Meurthe et Moselle). Le 8 novembre, à Fréménil (Meurthe et Moselle), l'Escadron étant en stationnement, d'ALANÇON et VAULTRIN jouaient aux cartes dans une maison, lorsque le village fut bombardé par l'artillerie allemande. Un obus éclata près de la maison et VAULTRIN fut tué. Ce fut pour moi qui avait échappé à l'explosion, une grande peine...

 

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LT de MISCAULT

   Lieutenant Michel de MISCAULT du 3/4/12ème RCA

   Récit à consulter sur le forum de la 2ème D.B.  :

       http://2db.forumactif.com/t1430-lt-michel-de-miscault-3-4-12-rca

 

 

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Famille BALLY portrait

 

 

Témoignage d’Henry BALLY, tireur du Sherman «  BARROIS » 3ème Peloton du S/Lieutenant NOUVEAU, 3ème Escadron du   Capitaine de BORT

 

Ce que j’ai vu à travers la lunette d’un tireur de char. Récit inédit de ma participation à la libération de Paris le 25 août 1944.

Arrivés à Rambouillet le 23 août dans la nuit, il pleut, nous sommes trempés; nous nous camouflons dans la forêt avec interdiction de faire du feu.

Départ de Rambouillet le 24 vers 10 heures du matin. Je suis, dans mon char « BARROIS », en arrière garde, la tourelle en surveillance vers l’arrière. Nous passons par la vallée de Chevreuse. L’avance est extrêmement lente dans un accueil enthousiaste. Nous passons la nuit dans nos chars sur un boulevard. Quelques incendies éclairent le ciel. Le 25, à six heures du matin, nous passons la porte de Châtillon; les chars s’ouvrent lentement une voie dans la foule en délire; j’ai le « malheur » de descendre du char et hommes, femmes et jeunes filles m’embrassent de tous les côtés !

Nous faisons demi-tour après un kilomètre environ sur le boulevard Brune vers l’ouest. Des barricades fréquentes montrent l’activité de lutte des Parisiens. Nous sortons de Paris et nous y rentrons par la porte de Saint-Cloud en direction de l’Étoile, par la rue Michel-Ange, l’avenue Mozart et la rue de la Pompe.

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 L’auteur de ce récit a reçu de son Capitaine d’Escadron, devenu le Général de BORT, les précisions suivantes :

Le 23 nous avons bivouaqué à côté de l’étang de la Tour, un peu à l’est de Rambouillet. Le 24, après avoir attendu vainement des convois de ravitaillement de la DB à Jouy-en-Josas et « hérité » d’une colonne de ravitaillement d’artillerie US, nous avons rejoint, vers 23 heures, le sous-groupement Minjonnet au carrefour du Petit-Clamart (au Plessis-Robinson), et enfin, le 25, nous sommes entrés dans Paris.

Devant rejoindre le Commandant MASSU à Issy-les-Moulineaux et craignant de me perdre dans Clamart, j’avais demandé s’il ne serait pas possible d’avoir un guide; et c’est ainsi que nous avons quitté le Petit-Clamart, précédés par un FFI en auto. Celui-ci s’étant engagé dans le boulevard Brune après avoir atteint la Porte de Châtillon, j’ai trouvé suspect l’itinéraire emprunté et j’ai décidé de faire demi-tour pour cette unique raison. Et c’est finalement en passant par le Fort d’Issy que nous avons rejoint Issy-les-Moulineaux, puis le pont de Sèvres, la porte de Saint-Cloud, etc…

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La défense allemande est concentrée à l’Étoile, où des immeubles sont occupés par eux, ainsi qu’aux Champs-Élysées, Concorde, Tuileries et École Militaire. Je suis le troisième char, lorsque nous suivons l’avenue Mozart, la rue de la Pompe et l’avenue Victor-Hugo au milieu d’une foule en délire. Le Colonel de LANGLADE, qui nous double en Jeep, est arrêté par la foule, qui lui demande un « laïus »; debout, il dit quelques mots inaudibles pour moi. Un Américain, probablement journaliste et déjà présent, monte sur mon char pour prendre un film; je lui crie : « No LECLERC ! ». Il se tourne vers moi, l’air navré, et me demande le nom du Colonel.

Je passe en tête. Un FFI signale un blockhaus à droite, à l’angle de la rue de Presbourg et de la rue Lauriston, visible à travers une double vitrine de magasin. Je fais « tourelle à droite » et avance lentement pour stopper au milieu du carrefour. Je vois deux « boches » littéralement hébétés derrière une mitrailleuse; la proximité de l’objectif humain et la disproportion des moyens me paralysent quelques secondes; mais un mouvement de fuite en face supprime le sortilège, je tire et mon bus explose au milieu des sacs de sable du blockhaus, créant un nuage effaçant la scène de ma vue.

Nous fonçons vers la place de l’Étoile et prenons à main droite avec traversées rapides des avenues Kléber, Iéna et Marceau jusqu’au trottoir de droite des Champs-Élysées. Le char « PICARDIE » de mon Capitaine de BORT traverse devant moi l’avenue en « essuyant » un obus tiré par un panther depuis la Concorde; la « rupture » coupe une branche d’arbre au dessus du char et va terminer sa course folle dans un pilier de l’Arc de Triomphe, d’où descend déjà un immense drapeau tricolore.

Des caisses de Champagne ont mystérieusement débarqué sur notre plage arrière !

Nous recevons l’ordre de descendre les Champs-Élysées par le trottoir de droite, les arbres nous mettent à l’abri de la vue et donc du tir du « fauve » de la Concorde, encore trop loin pour notre « 75 » et lui faire mal. Des civils, juchés sur les toits, semblent nous tirer dessus avec leurs mitraillettes. A chaque rue transversale, je fais « tourelle à droite » par précaution, le pied sur les détentes ! ces rues sont envahies par les Parisiens et les premiers rangs, effrayés, se couchent !

 

Famille BALLY 1

 

La traversée de l’avenue George V est inquiétante et nous la passons « au pas de charge »; j’ai le temps de voir un barrage suspect de barbelé à cinquante mètres. Mon maladroit chargeur engage de travers une douille-obus et bloque la culasse ! il me faut descendre du char par la tourelle, assembler l’écouvillon et repousser l’obus; opération faite rapidement et « en serrant les fesses ! ».

Nous passons successivement, encore au pas de charge et bien à droite, le Rond-Point des Champs-Élysées et la place Clémenceau pour nous placer en « chien d’arrêt » dans les jardins, sous le Petit-Palais et face à la Concorde. Dès que nous sortons un casque… vide…par le tourelleau, il est immédiatement sifflé par des tirs, dont l’origine nous est indécelable.

Le char « panther », qui tirait si mal heureusement tout à l’heure sur le char du Capitaine de BORT à l’Étoile, brule maintenant devant la rambarde du jardin des Tuileries dans l’axe des Champs-Élysées.

Un jeune FFI, révolver à la main, court devant le char; il est ciblé et s’écroule à vingt mètres. A ma stupéfaction, je vois alors un prêtre en habits sacerdotaux s’avancer vers ce corps étendu, lui donner l’absolution et le tirer derrière le char … aucune balle ne l’a atteint !

J’aperçois, derrière la rambarde du jardin des Tuileries, un mouvement de casques en direction de la rue de Rivoli; je tire un obus explosif vers l’angle Concorde/Rivoli dans un lion…de pierre: un nuage de poussière pour un faux exploit !

Un ordre nous vient par radio : Nous devons faire mouvement vers l’ambassade des États-Unis, vers l’avenue Gabriel. Quatre FFI montent sur la plage arrière du char. Mais, surprise dramatique, de la grille de l’ambassade une mitrailleuse nous tire dessus et des grenades explosent autour du char. les FFI sont blessés, mais aussi mon cher BOMY, chef de char, qui m’appelle : « BALLY…BALLY… »; il est couché sur le tourelleau; je le tire à moi et le couche sur le plancher; je lui enlève son casque percé et reçois une gilée de sang; ses yeux sont révulsés. Je cherche le microphone et « lance » à mon cher conducteur QUETGLAS : « En arrière…, à gauche…, à droite…, stop ». Le blessé reprend connaissance et me demande ce qu’il a; je le rassure : « c’est rien, mon vieux, t’en fais pas.»

 

Famille BALLY 601 QUETGLAS

Au poste de pilotage du " BARROIS" le Chasseur Tancrède ANDRÉANI.

 

A l’abri maintenant derrière un pavillon et aidé par des FFI, nous descendons, le chargeur et moi, les blessés de la plage arrière, puis mon malheureux BOMY qu’un FFI motorisé emporte vers un poste de secours.

Des voitures brulent à l’entrée du ministère de la Marine. Des chars amis se présentent en face, la liaison est faite. La garnison allemande s’est rendue; la libération de Paris est terminée ou presque. Nous remontons à l’Étoile où nous passerons la nuit sur la chaussée. C’est un délire de joie, le Champagne saute de tous les côtés et nous liquidons nos stocks de cigarettes américaines.

Le lendemain, c’est un défilé continu de Parisiens qui viennent remercier leurs libérateurs. En début d’après-midi, nous faisons mouvement  pour stationner en « carré » sur la place de la Concorde, les équipages au « pied » des chars pour saluer et présenter les armes à l’arrivée du Général de GAULLE et du Général LECLERC. La place est pleine de monde. Soudain, un salopard tire; cela semble venir du toit du ministère de la Marine, où l’on aperçoit deux individus. Un canon de D.C.A. à côté de moi se met immédiatement en batterie et tire ! Est-ce une erreur ? Ces deux hommes pouvaient être des journalistes !  

Paris libéré restera un beau souvenir pour nous. Mais notre mission de libération n’est pas terminée !

2ème D.B. – 12ème R.C.A. – Escadron de BORT – Peloton NOUVEAU – Char « BARROIS »

G.T.L. LANGLADE         Chef de char : M.D.L.     BOMY

                                        Conducteur :  Brigadier QUETGLAS

                                        2ème conducteur :            SOULIÉ

                                        Chargeur :                         DORBRITZ

                                        Tireur :  Brigadier            BALLY                    

 Famille BALLY Citation Regiment

 

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Jean PAQUOTTE portrait

 

 

 

Major ( E.R.) Jean PAQUOTTE 87 ans - 36 ans de service dont 16 dans l'A.B.C. - N'a jamais servi au 12ème R.C.A.

Alors pourquoi je m’intéresse à ce Régiment ? Tout simplement parce que je suis originaire d’un petit village des Vosges situé à proximité de Vittel et nommé VALLEROY-LE-SEC. Dans le cimetière de ce village se trouve les tombes de trois soldats ayant appartenu au 12ème R.C.A. : M.D.L. Willy KATZ de WARENS, Brigadier Christian ROTH et le Brigadier Roger BEAUGEZ.

Tombe KATZ de WARRENS mort le 12 sept 1944 valleroy copie

Tombe du MDL KATZ de WARRENS

Ceux-ci furent tués le 12 septembre 1944 vers 15h00 dans un lieudit les Quartiers situé  à quelques centaines de mètres au Sud-ouest du carrefour Vittel, Haréville, Valleroy, Carrefour limité à environ 3 km Est de Vittel.

Les Allemands avaient protégé ce carrefour relativement important par deux automoteurs 88mm.

En arrivant en défilement, le char du 12ème Chasseurs eut la tourelle perforée par un 88. Il est assez difficile d’argumenter comment eut lieu le combat, ce que je sais c‘est qu’un des automoteurs allemand fut détruit sur place dans un embasement de la route environ 200m vers Hareville, peut être touché par un tir du Sherman qui aurait été défait par le deuxième automoteur et qui lui aussi fut détruit un peu plus tard à quelques km, à côté de la gare située au Sud de Remoncourt.

Et puis, j’ai aussi d’autres raisons de me souvenir du 12ème R.C.A. Pendant la bataille de Dompaire, le Général LECLERC avait son État-major dans le café de mon oncle à VALLEROY. Celui-ci est maintenant détruit et la plaque souvenir a été fixée sur le mur de la maison voisine.

Et aussi, au départ d’Allemagne vers l’INDOCHINE avec déviation vers la TUNISIE en juillet 1954, le 4ème Chasseurs, dont je faisais partie, était commandé par le Colonel GRIBIUS qui je crois à servi au 12ème RCA. Et puis, plus triste, j’avais dans mon Peloton en Algérie le M.D.L. Didier GIROT de LANGLADE qui fut tué en 1956 dans un accrochage entre AIN SMARA et le KHROUB. Il était le fils du Général bien connu à la 2ème D.B. et qui était marié à la fille du Général BOYER de LA TOUR. Se rappelez aussi que le Colonel GRIBIUS fut en 1956 remplacé par le Colonel Alain de BOISSIEU connu également à la 2ème D.B.

De la bataille de Dompaire, ce que je me souviens, c’est voir les P 47 piquer sur les chars Allemands qui ne savaient plus où se fourrer, des équipages, des gosses, mais des chars magnifiques, absolument neufs. Je me souviens en avoir regardé un dont le tireur avait oublié de relever son long canon et qui, au passage d’un obstacle, avait enfoncé le tube dans le sol ce qui l’avait immobilisé. Le compteur annonçait 32 km. Je crois savoir qu’ils avaient débarqué du train dans la commune de DARNEY.

La bataille de Dompaire ? Sans forfanterie, si l’aviation n’avais pas été présente, que ce serait-il passé ???? La puissance de feu n’était pas en notre faveur !!!. Tout est bien qui finit bien.

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12_RCA__CONTADO Casimir CONDADO  Le récit de son parcours au 12ème R.C.A.

Né le 12 Février 1922 à Saint Pée d'Oloron, il a servi la France à la 2ème Division Blindée du Général Leclerc, au 12ème Régiment des Chasseurs d'Afrique, Groupe Tactique du Général de Langlade et du Colonel Minjonnet.

Lire son Histoire :   http://evadedefrance.unblog.fr.

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CANCELLIERI_MDL Joseph, Xavier CANCELLIERI MDL/Chef au 12ème R.C.A. Maroc - Campagne de France - Mort en 1954 à Dien-Bien-Phu. Le bâtiment du 1/12 R.C.A. lui a été dédié au Quartier Baudot à Meknès en 1954.

Lire son Histoire :  Museedusousofficier.fr/promotions/

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Père de Gevigney portrait

 

 

 

 

  Le R.P. Bernard de GEVIGNEY, Aumônier du 12ème RCA :

                  http://rpdegevigney.canalblog.com/

 

 

 

NOUVEAU_JP Jean-Pierre NOUVEAU, Aspirant, Chef du 3ème Peloton du 3ème Escadron au 12ème R.C.A.

Lire son Histoire : www.ordredelaliberation.fr

 

12_RCA_GAUTIER_Auguste_copie  Auguste GAUTIER  MDL/Chef au 2ème Escadron du 12ème R.C.A., de la création du Régiment à la Campagne de France. Récit :

Son engagement, ses Citations :

12_RCA_GAUTIER_reengagement_au_1RCA 12_RCA_GAUTIER_Tunisie GAUTIER_Auguste_Citation_Dompaire Auguste_GAUTIER_Medaille_Militaire

  Collection F. Jault

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      Raoul MEOZZI, Brigadier tireur du char « BERRY » du 1er Peloton-1er Escadron :

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Paris, le 11 août au matin en direction de Rouessé-Fontaine, par la route de Chérancé, les chars du 1er Peloton du Lieutenant BOUCHER ont assuré la progression durant la matinée, les chars « ANJOU » et le « BERRY » se relayant en tête jusqu’à ce que Pierre CANY signale, à l’aide de son fanion rouge, à la sortie de Bois Mocquet la ligne de défense allemande. Je revois encore aujourd’hui le buste de Pierre CANY hors de sa tourelle, défiant l’ennemi. A son alerte, nous dégageons sur la gauche, ouvrant pour notre part un feu puissant de toutes nos armes, balayant les haies qui se trouvaient devant nous. Alors que nous observions à mesure que nous approchions, l’infanterie allemande s’affolait et essayait de décrocher. En abordant les haies, nous découvrons le plateau qui longe la ferme de Sainte Catherine.

Pierre CANY qui y pousse avec son char une rapide pointe va y trouver la mort d’une balle dans la tête. Nous ne laissons pas le temps à l’ennemi de se reprendre, nous le hachons avec notre feu durant un quart d’heure. Après quoi, l’infanterie du R.M.T. nous demande de cessez le feu pour occuper la ligne devant nous.

Le Lieutenant BOUCHER vient nous donner l’ordre de pousser vers le carrefour qui se trouve plus bas et de rentrer dans Rouessé-Fontaine, après quoi, il chuchote avec GREBERT un peu à l’écart du char. Je suppose qu’à cet instant, il devait annoncer la mort de Pierre CANY.

Nous passons immédiatement à l’attaque et traversons le champ sous le feu de l’ennemi embusqué dans les deux maisons qui nous font face. Nous expédions deux ou trois obus explosifs et tout se calme. Au moment où nous virons à droite pour reprendre le chemin qui nous mène à la route, le moteur cale à deux mètres des maisons d’où partait le tir ennemi. COLOMBIER tourne la tête, lève les yeux vers moi, me fait un clin d’œil et remet son moteur en marche. Nous joignons la route qui descend vers le carrefour. Antoine ROCCA, mitrailleur avant, qui a fait un excellent travail auparavant devant les haies, arrose de sa « 30 » les fossés bordant la route. GREBERT observe comme il peut, essayant d’y voir clair à travers le périscope. Nous sommes pris au piège, la route étant bordée de chaque côté d’un talus infranchissable aux chars, nous sommes dans un couloir qui descend vers Rouessé-Fontaine.

Face à nous, quelques éléments ennemis se lèvent et décampent. Nous les arrosons à la mitrailleuse. Je tape légèrement avec mon pied sur la tête de COLOMBIER qui me regarde de ses grands yeux bleus. Je lui demande si ça va, il me répond en opinant du chef : c’est OK.

Nous fonçons vers le carrefour que nous enlevons d’un coup au milieu des fantassins allemands. Le char frémit de la vitesse maximum donnée par COLOMBIER et du feu de toutes nos armes. Nous franchissons les premiers cent mètres en direction du Bourg et atteignons le groupe de maisons…Quand une terrible explosion se produit au milieu du char qui est instantanément en flammes. Nous venons de recevoir un obus anti-chars. Je vois à mes pieds, dans le feu, brûler mon pauvre COLOMBIER. Je suis moi-même gravement touché, cette saloperie de feu se colle à moi, ça brûle !

Je saute de la tourelle, je suis criblé d’éclats, je m’abrite derrière un gros arbre, j’observe les fantassins allemands à vingt mètres de moi qui se déplacent sans arrêt, tout en tirant sur nos gars. J’entends gémir de tous les côtés, pour ma part, j’adhère au sol comme une sangsue.  J’ai l’impression de me vider de mon sang, puis brusquement, ma vue s’en va, je suis obligé de rester immobile, je ne peux plus rejoindre le Peloton qui est resté derrière le carrefour.

Le silence se fait, j’entends crépiter le feu dans le « BERRY ». Brusquement éclate un feu d’enfer, de canons et de mitrailleuses, qui balaie tout le secteur. Ca ne passe pas très haut au dessus de mon corps. Je pensais à cet instant que cela m’ennuierait de mourir par le tir du 12ème R.C.A.

Cela me parut long. Une voix appela mon nom, j’ai répondu, l’on est venu me chercher. J’ai demandé une cigarette que je n’ai pas fumée parce que cela me brûlait, et puis l’on m’a transporté sur le capot d’une jeep vers l’arrière…

La prise de Rouessé-Fontaine par la 2ème D.B. française à 14 heures a donné le gain de la journée à nos forces. Le « Berry » a été le premier, puisqu’il  a explosé à 10 heures 45 à l’entrée du Bourg…Honneur au 12ème R.C.A. (22 août 1981)

1er Escadron – Capitaine Humbert du HAYS

1er Peloton – Lieutenant Jean BOUCHER

Equipage du « BERRY » - Chef de char : MDL Norbert GREBERT blessé

                                              Tireur :            Brigadier Raoul MEOZZI blessé

                                              Pilote :             Chasseur Yves COLOMBIER tué

                                              Mitrailleur :     Chasseur Antoine ROCCA blessé   

 

Crédit - journal de la 2ème D.B. "Caravane"

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Chasseur Pierre RETZIGNAC radio-chargeur sur le Sherman "ANJOU II" du 1er Peloton 1er Escadron.

Pierre RETZIGNAC

http://youtu.be/Dg0Sad7i8rw

 

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photo portrait Roland COURTY

 Chasseur de 1ère Classe Roland COURTY

Engagé volontaire le 7 mars 1942 au 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique alors que celui-ci se trouve au Sénégal, il est incorporé au 2ème Escadron basé à Thiès, commandé par le Capitaine GRIBIUS, bientôt renommé 7ème Escadron quand le Régiment vient stationner en Algérie.

Cet Escadron part en Campagne en Tunisie, Roland COURTY fait alors partie du 2ème Groupe du Peloton de Commandement commandé par l'Adjudant THOMAS.

 

ordre mission à Rio Salado

Ordre de mission à Rio-Salado signé par le Capitaine Pierre PROUHET, Commandant l'Escadron-Hors-Rang.

 

Après la campagne de Tunisie, il est de retour près d'Oran en Algérie, puis suit le Régiment en forêt de Temara au Maroc Il est alors affecté au 4ème Escadron.

Roland COURTY

 Avec le 12ème R.C.A., il part en Grande-Bretagne et il suit l'entrainement en vue du débarquement en France avec la 2ème D.B. qui aura lieu le 1er août 1944.

Le 4ème Escadron est alors commandé par le Capitaine HARGOUS. Roland COURTY est incorporé au Peloton du Sous-lieutenant d'ARCANGUES et il entre dans la composition de l'équipage du Char Sherman : " LABOURD" portant le n° 72 :

Chef de Char :  MDL  LALARME Maurice

Tireur : MDL LABORDE Alexis

Pilote : Chasseur de 1ère Classe COURTY  Roland

Aide pilote : Chasseur BOURNONVILLE André

Radio-chargeur : Chasseur SCARBONCHI

Aide radio-chargeur : Chasseur AMOUYAL

 

LABOURD

 

Le Sherman "LABOURD" 

Alors qu'il se trouve en position sur la route, ce char est incendié par deux bombes tombées d'un avion américain le 10 août 1944 à Mézières-sous-Ballon (Sarthe), le fanion de reconnaissance n'ayant pas été hissé sur le char.

Le 1ère Classe Roland COURTY est brulé dans son char, de même que ses camarades LABORDE et BOURNONVILLE. Le Chasseur SCARBONCHI, blessé et brulé, est évacué vers un hôpital à l'arrière.

COURTY Roland 4_modifié-1

Les effets personnels contenus dans le paquetage de Roland COURTY furent envoyés à son frère :

inventaire Roland COURTY

Collection Famille de Roland COURTY

 

COURTY 1

Collection Famille de Roland COURTY

 

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   Chasseur de 1ère Classe Jean-Pierre L’HOURS

Né à Dampierre sur Avre (Eure et Loir) le 6 juin 1924, Jean-Pierre L’HOURS s’engage à 18 ans pour 3 ans, au 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique alors à Rabat au Maroc, à effet du 22 juin 1942.  

Brun, les yeux gris-bleus, le jeune homme a de l’aisance et beaucoup de charme. Il avait obtenu un rendez-vous secret dans la banlieue de Neuilly s/Seine car il voulait combattre. Après un interrogatoire, il avait été reconnu sincère et on lui avait remis de faux papiers afin de passer la ligne de démarcation.

Le 1er septembre 1943, il rejoint le 1er Escadron du 12ème R.C.A. en instruction dans la forêt de Temara où se forme la 2ème Division Blindée du Général LECLERC .

 

L HOURS 3

Chasseur de 1ère Classe Jean-Pierre L'HOURS sur son char. Premier à droite.

Collection Annie L'HOURS

 

Il est affecté à l’Escadron Hors Rang (E.H.R). du Régiment le 25 octobre 1943 et est nommé 1ère Classe.

Avec le 12ème R.C.A., il débarque en Angleterre le 22 avril 1944 pour y continuer son instruction sur char.

Le 1er Août 1944, la 2ème D.B. retrouve la terre de France sur la plage d’Utah-Beach et le Chasseur de 1ère Classe L’HOURS participe à la Campagne de Normandie au sein du 1er Escadron du HAYS pendant 3 semaines, puis est affecté à nouveau à l’E.H.R commandé par le Capitaine STARCK.

 

JP L'Hours sur son cher ( deuxième en partant de la droite)

Chasseur de 1ère Classe Jean-Pierre L'HOURS, 2ème partant de droite.

Collection Annie L'HOURS

Avec cet Escadron Hors Rang, il connaît la Libération de Paris et la Campagne d’Alsace.

Lors de la réduction de la poche de Colmar, alors que son unité est stationnée à Meistratzheim (Bas-Rhein) le 11 décembre 1944, il est blessé par balle à la cuisse droite. Recueilli par une patrouille, il est évacué par le 13ème Bataillon Médical, puis envoyé au 23ème Général Hospital américain. Là, entouré de GI blessés, il est prévu pour être envoyé aux Etats-Unis…

Identifié à temps comme Français, il est transféré à l’Hôpital Larrey à Toulouse le 8 mars 1945. Après 20 jours de convalescence, il rejoint le Bataillon de Renfort n°2 basé à Saint-Germain-en-Laye (78) le 17 avril 1945.

Réaffecté au 12ème RCA, il retrouve le Régiment et ses camarades de combat le 20 mai 1945 à Schondorf en Allemage, soit quelques jours après la capitulation de l’Allemagne du 8 mai 1945 et la fin des hostilités.

L HOURS 2

Chasseur Jean-Pierre L'HOURS devant son char, second partant de droite.

Collection Annie L'HOURS

 

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4 Maurice teboul (1)

 Brigadier Maurice TEBOUL au P.H.R. du 3ème Escadron

 

1 M TEBOUL Citation

Collection M. TEBOUL

 

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Roger THOMAS 12RCA 1

 

 

Chasseur Roger THOMAS, tireur sur le Sherman "LORRAINE" n° 37 du 2ème Peloton du 2ème Escadron,dont le Chef de Char était l'Adjudant MENET

Pour une belle action le 20 novembre 1944, il a reçu la Cittion suivante et la Croix de Guerre :

        

Tireur Roger THOMAS     

 

1

 

certificat

Collection Gilles PLANCHER

        

autre témoignage

http://meyer.famille.free.fr/ahk/op_nordwind_2.html

 

 

 

 

 

DIVERS

Musique de la 2ème D.B.

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 1945 - Photo symbolique. A l'avant, le Général de LANGLADE ancien Chef de Corps du 12ème R.C.A. À l'arrière, le Général LECLERC ancien commandant de la 2ème D.B. et le Général de GAULLE Chef de l'État. 

12_RCA_LANGLADE__LECLERC_et_de_GAULLE_50__me_ann_Dompaire

 

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Correspondances du Chasseur d'Afrique Jacques FENOY à sa famille, avec tampon du G.A.C.A. du 1er R.C.A.

Le G.A.C.A. vient de débarquer à Dakar le 16 juin 1941

12_RCA_GACA_1_modifi__1

 

12_RCA_GACA_2

 

 12_RCA_GACA_3

Collection C. Auboin

 

Du Brigadier René TRUCHOT du 4ème Peloton du 2ème Escadron à Thiès à sa famille

 

lettre Thiès copie

12 RCA lettre 12 GACA copie

 

 

 

 

 

 

 

 

Correspondance du Lieutenant GRIBIUS du 10 septembre 1941

12 RCA lettre GACA copie

 

Correspondance du MDL/Major René HURIN du 12 octobre 1941

 

carte postale Thies 12RCA

 

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Le Chasseur Abdon DECOSSIN, présent au 12ème G.A.C.A. à Thiès (Sénégal) le 12 février 1943, puis à Turgot (Algérie) sous les ordres du Capitaine  PROUHET cdt le 10ème Escadron. Muté le 1er septembre 1943 au 12ème Cuirassiers lors de la création de ce Régiment.

DECOSSIN portrait

 

DECOSSIN 2 régiments

decossin 8

Collection de L. COURTY

 

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Le Général Marc ROUVILLOIS

 

 

LCL ROUVILLOIS Venant du 1er R.C.A. à Rabat, il est arrivé Capitaine au 12ème G.A.C.A à Thiès le 30 avril 1942, il est un des Pionniers du 12ème R.C.A. au Sénégal. Major, puis Commandant en second, il est muté au 12ème Cuirassiers lors de son dédoublement le 16 Septembre 1943. Le Lieutenant-colonel Marc ROUVILLOIS prit le Commandement du 12ème Cuirassiers le 12 novembre 1944, alors que le Régiment était intégré dans la 2ème D.B. En chargeant avec les Sherman de son Sous Groupement Tactique, il est entré le premier dans Strasbourg le 23 Novembre 1944. 

Marc_Rouvillois

Collection J. Wattenne

Le Sous-Groupement ROUVILLOIS comprenait alors :

le 2/12ème Cuirassiers du Capitaine COMPAGNON

la 3ème Compagnie du R.M.T. du Capitaine JOUBERT

la 4ème Compagnie du R.M.T. du Capitaine LEROY

Une batterie 105 du 3ème R.A.C. du Capitaine DUBOIS

l'Escadron de Soutien du 12ème Cuirassiers du Lieutenant BESNIER

Un Peloton T.D. M 10 des Fusiliers Marins de l'E.V. JOSSE

Une Section du Génie du Lieutenant BROUSSE

Un Peloton AM M8 du R.M.S.M. du Lieutenant LEBRUN

 

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Chars du 12ème R.C.A. exposés en France

 

 

Le Sherman "VALOIS" n° 39 détruit à La Croix de Médavy le 13 août 1944, présenté en forêt d'Écouves en Normandie.

 

photo 1

photo 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Équipage :   Chef de char : MDL Louis de TORCY

                  Tireur: Brigadier Gabriel BOURDIL

                  Pilote : Chasseur ROCHETEAU

                  Aide pilote: Chasseur Gaëtan QUILICHINI

                  Radio chargeur : Chasseur Fernand GARCIES 

 

Collection MDL PICHARD de l'Escadron d'Éclairage de la 2ème Brigade Blindée.

 

 

Sherman exposé à Mezieres-sur-Ponthouin en souvenir des combats qui ont eu lieu sur la D6 entre Ballon et Bonnetable le 10 août 1944.

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                                                                                   Collection L. Auboin

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Avril 1945 - Le char Sherman "Moghrane" du 2/12ème R.C.A.

12_RCA_Moghrane

                                                                                                         Collection Chars-français.net

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Juillet 2011 - Ce même char Sherman " Moghrane" du 2/12ème R.C.A.

12_RCA_Moghrane_1

                                                                                                                      Journal l'Union    Collection M. Mériot 

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Quelques "Sherman" du 12ème R.C.A., qui ont fait partie de la 2ème D.B. et qui ont été détruits au combat, ont été préservés jusqu'à aujourd'hui :

le M4A2 " VALOIS" détruit le 13 août 1944 est présenté dans la forêt d'Écouves.

le M4A3 " CHAMPAGNE" détruit le 13 septembre 1944 est présenté à Ville-sur-Illon.

le M4A2 " CORSE" ayant notamment participé à la bataille de Dompaire est présenté au Musée des Blindés à Saumur.

 

D'autres chars "Sherman" du 12ème R.C.A. sont présentés comme monuments, mais ce ne sont pas les originaux.

le M4 obusier  " MOGHRANE"  se trouve dans une collection privée (voir ci-dessus).

 

http://the.shadock.free.fr/Tanks_in_France/sherman_pala/

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Concernant le "Marquage" des chars du 12ème RCA pendant la seconde guerre mondiale, je propose ce Site qui l'explique. 

Site chars français

12_RCA_Marquage_des_chars_2DB_copie_2

 

 

Citation Chasseur Roger BASSET du 2ème Peloton, 1er Escadron.

 12_RCA_BASSET_Roger_Citation

Collection André Massot

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Le Chasseur André BOURNONVILLE était aide-pilote sur le Sherman "LABOURD" du Peloton du Sous-lieutenant d'ARCANGUES, du 4ème Escadron Commandé par le Capitaine HARGOUS. Le "LABOURD" a été incendié le 10 août 1944 à Mézières sous Ballon (Sarthe).

BOURNONVILLE Livre d'Or

Collection Famille Bournonville

cita

 

 médaille militaire

BOURNONVILLE parcours

Collection BOURNONVILLE
 logomindef Pour retrouver la fiche des militaires décédés lors de la seconde guerre mondiale

 
 

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d'autres témoignages sont à votre lecture .

 

 

" Les témoins sont le sel d'un pays. De près, ils brûlent la peau, car personne n'a envie de les entendre. Mais ils persistent, solitaires et tristes, accrochés à leur mémoire. Ils attendent leur heure. Ils possèdent la résistance du grain de sable.

C'est la dernière responsabilité qui nous incombe : éviter que nos enfants aient un jour les dents gâtées par les raisins verts de l'oubli. Écrire et raconter, inlassablement, non pour juger mais pour expliquer. Ouvrir la porte à ceux qui cherchent une trace du passé et qui refusent le silence, repiquer chaque matin le riz de nos souvenirs...ne pas lâcher prise, jamais, pour celui qui est demeuré dans le bien et dont l'amour est resté là-bas...".

Hélie de Saint-Marc in Les Sentinelles du Soir.

 

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